Page 410 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

410l’antiquité au cinéma
nisme, mis en scène dans les studios Hal Roach à Culver
City, à Chatworth Lake (lac de Galilée), à Far Lake (rives
du Jourdain) et à Vasquez Rocks (sermon de la montagne)
pour 700 000 $. Le cinéaste et acteur Irving Pichel, un
homme cultivé (grand ami de Jean Renoir) et très politisé,
a été blacklisté par MacCarthy en 1947 pour ses sympathies
pro-communistes. Le succès international de sa bande de
science-fiction Destination Moon (1950) ne l’a pas empê-
ché d’être progressivement mis sur la touche à Hollywood.
C’est donc pour une compagnie indépendante qu’il tourne
Martin Luther en 1953, et avec Day of Triumph, il re-
trouve ses compères méthodistes de The Great Command-
ment (1939, cf. supra). Pichel décède à la fin du tournage.
Le producteur, le révérend Friedrich (patron de Cathedral
Films), est si impressionné par la qualité de son travail qu’il
sort le film dans les salles commerciales. Celui-ci est fêté
comme le premier film en couleurs sur le Christ, et la pre-
mière production américaine parlante consacrée au Nou-
veau Testament. La National Catholic Legion of Decency
émet des réserves quant à l’interprétation trop protestante
des Evangiles. En 1966, le film sera retiré de la distribu-
tion à la demande de milieux juifs qui en déplorent une
sorte d’antisémitisme implicite.
1954 (tv) A Child Is Born (US) «The Kraft Television Thea-
tre » nº 387 [d’apr. Stephen Vincent Benét] (NBC
23.12.54), 30 min. – av. Mildred Dunnock, Harry
Towney, Nancy Marchand.
1954 Il figlio dell’uomo (Ecce Homo) (Le fils de l’homme)
(IT) Virgilio Sabel ; Parva Cinematografica-Pia Società
di San Paolo, 75 min. – av. Eugenio Valenti (Jésus-
Christ), Fiorella Mari (Marie), Elia Del Duca (Pierre),
Gaetano Diana (Joseph), Jenny Magetti (Marie-Made-
leine), Raffaele Costante (Judas), Antonio Casali (Ponce
Pilate / Adam), Franca Paisi (Eve), Antonio Vigilante
(Caïphe). – Produite par le Vatican (San Paolo), cette « ex-
périmentation réaliste d’Evangile cinématographique » de-
vait initialement n’être qu’un court métrage sur la Passion
destiné exclusivement aux circuits paroissiaux, mais l’Eglise
décide d’exploiter le film en salle et fait rajouter après-coup
les épisodes précédents, tournés à Peschici et Rodi Garga-
nico avec des comédiens non professionnels et des membres
du clergé paolinien. L’épisode d’Adam et Eve représente ici
l’origine du péché et la nécessité de la Rédemption. Comme
pour la production précédente de la San Paolo, Mater Dei
(1951, cf. supra), les décors de la Passion sont érigés dans
la basilique Maria Regina Apostolorum à Rome.
1954 (tv-mus) Amahl and the Night Visitors (GB) Christian
Simpson [d’apr. G. C. Menotti] (BBC 24.12.54), 50
min. – av. Gladys Whitred (la mère), Charles Vignoles
(Amahl), John Cameron (Melchior), Scott Joyn (Bal-
thasar), John Lewis (Gaspard). – Direction musicale de
Stanford Robinson. – cf. version de 1951.
1954 (tv-mus) Amahl and the Night Visitors (US) Kirk
Browning (tv) [d’apr. G. C. Menotti] ; NBC Opera
Theatre-Hallmark Hall of Fame (NBC 19.12.54), 60
min. – av. Rosemary Kuhlmann (la mère), Bill McIver
(Amahl), David Aiken (Melchior), Leon Lishner (Bal-
thasar), Andrew McKinley (Gaspard), Francis Mona-
chino. – cf. version de 1951.
1955 (tv-mus) Amahl and the Night Visitors (US) série «The
Alcoa Hour » [d’apr. G. C. Menotti] (NBC 25.12.55),
60 min. – av. Rosemary Kuhlmann (la mère), Kirk
Jordan (Amahl), David Aiken (Melchior), Leon Lish-
ner (Balthasar), Andrew McKinley (Gaspard), Francis
Monachino. – cf. version de 1951.
1955 (tv-mus) Amahl and the Night Visitors (GB) Christian
Simpson [d’apr. G. C. Menotti] (BBC 20.12.55), 60
min. – av. Gladys Whitred (la mère), Graham Saunders
(Amahl), John Cameron (Melchior), Scott Joyn (Bal-
thasar), John Lewis (Gaspard). – cf. version de 1951.
1955 (tv-mus) A Child Is Born (US) Don Medford ;
«General Electric Theater » (CBS 25.12.55), 30 min.
– av. Theodor Uppman (l’aubergiste), Nadine Conner
(son épouse), Robert Middleton, Harve Presnell, Roger
Wagner Chorale. – La nativité vécue par les aubergistes
de Bethléem. Opéra télévisuel composé par Bernard Herr-
mann (le musicien attitré d’Hitchcock) et Maxwell Ander-
son (paroles), à partir d’une pièce radiophonique de Stephen
Vincent Benét (cf. 1949, 1950 et 1954). Les aubergistes
sont interprétés par des artistes du Metropolitan Opera de
New York.
1955 / 56 [inachevé :] The Galileans (US) Abner Biberman ;
Universal-International. – av. Jeff Chandler (Barabbas),
Gia Scala (Marie-Madeleine), Ray Danton (Flachus). –
Adaptation du roman The Galileans : A Novel of Mary
Magdalene de Frank Slaughter (1953) dont la production
est stoppée, Scilla Gabel étant retournée à Rome et l’Uni-
versal n’ayant pas trouvé de remplaçante adéquate.
1956 (tv) Un nommé Judas (FR) Stellio Lorenzi [d’apr. Pierre
Bost, Claude-André Puget] ( 1re Ch. RTF 24.4.56). –
av. Paul Meurisse (Judas), Roger Crouzet (Jésus-Christ),
Christiane Lénier, Paul Crauchet, Jean Dalman. –
Judas trahit le Christ en espérant qu’il accomplira un miracle
pour se libérer et prouver ainsi qu’il est d’essence divine.
1956 [The Star of Bethlehem (GB) Lotte Reiniger ; Primrose
Productions, London, 1 bob. – Animation, film de sil-
houettes en couleur.]
1957 Los misterios del rosario / El Redentor /The Myste-
ries of the Rosary /The Redeemer (ES /US) Joseph I.
Breen Jr., Fernando Palacios ; Cruzada del Rosario en
Familia-Family Theatre-Pater Lawyer, 294 min. (USA :
93 min.). – av. Luis Alvarez (Jésus-Christ), Maruchi
Fresno (Marie), Antonio Vilar (Ponce Pilate / Pierre),
Felix Acaso (Caïphe), Manuel Monroy (Judas), Carlos
Casaravilla (Hérode Antipas), Sebastian Cabot (narra-
tion), Macdonald Carey. – Les trois derniers jours du
Christ. A l’origine, une série de 15 films de 25 minu-
tes destinée aux circuits religieux catholiques, financée en
grande partie par des dons privés versés au « Family Ro-
sary Crusade » du révérend Patrick Payton (Albany) et fil-
Religion et luxure : Jésus (Robert Wilson) désapprouve la vie dissolue
de Marie-Madeleine (Joanne Dru) dans Day of Triumph (1954)