6
b
– la rome impériale 
403
Rome, le Tétrarque et les aspirations du peuple). En fait, le
cinéaste s’intéresse plus aux hommes qu’à Dieu, et sa caméra
cerne surtout la versatilité des foules, le sadisme des bour-
reaux, décrit les tergiversations du pouvoir et de l’ambition
(l’entrée du Christ à Jérusalem se fait d’ailleurs avec une
caméra subjective). Mais le résultat est sulpicien dans son
académisme pictural et monotone, Duvivier signant une
œuvre à laquelle il manque cruellement émotion et passion
(un comble !). Le cinéaste a perdu la foi et ce sont les forces
hostiles au Messie qui ont le plus d’impact dans sa fresque
masochiste. Le casting ne manque pas de surprendre et
trahit les difficultés qu’a rencontrées le réalisateur, malgré
divers concours, pour trouver un interprète convaincant.
Robert LeVigan, acteur voué aux rôles de méchants et d’hal-
lucinés (il s’est fait arracher les dents pour avoir un visage
émacié), joue un Christ suave, douloureux, un écorché vif
à la voix chevrotante. Face à ce prophète triste, Lucas Gri-
doux, traître patenté du cinéma français, fait Judas. Mais
Duvivier illustre surtout le drame sacré à travers le com-
portement des comparses. Pilate, Caïphe, Hérode sont, dit-
il, les véritables protagonistes de ce drame politico-policier
autour de la Passion. Il place en tête d’affiche des vedettes
archi-populaires dont la présence trop envahissante (Harry
Baur, Jean Gabin, Edwige Feuillère) nuit à la crédibilité
de l’ensemble. Le film est un échec public, malgré un lance-
ment médiatique impressionnant relayé par les diocèses de
toute la France. Dans le
Canard enchaîné
, Henri Jeanson
le traite de « navet Maria » (3.10.34). Certains pays ultra-
catholiques comme la Pologne refusent l’œuvre en bloc, le
public étant choqué d’entendre le Christ parler dans leur
langue. En Grande-Bretagne, qui interdit depuis 1913 la
nudité et la représentation du Christ à l’écran, toutes les
apparitions de Robert Le Vigan sont coupées par le British
Board of Film Censors, sauf dans les plans d’ensemble. Le
film fait capoter un projet enTechnicolor trichrome de Vic-
tor Sjöström pour Alexander Korda (London Films),
*King
of the Jews
, d’après un roman de Mary Borden ; la figure
du Christ ne devait pas y apparaître, la crucifixion étant
vécue à travers les yeux de Ponce Pilate et Claudia Procula.
Peu après le tournage, Duvivier, Gabin et Le Vigan retour-
nent en Afrique du Nord, au Maroc cette fois-ci, pour y
filmer
La Bandera
 : Jésus entre à la Légion étrangère ... A
la Libération, Le Vigan sera condamné à dix ans de tra-
vaux forcés en raison de ses diatribes antisémites à la radio
vichyssoise. US :
Ecce Homo (Behold the Man)
.
1935
Barabbas
(GB) James B. Sloan ; Religious Films, 20
min. – Frank Forbes-Robertsson (Barabbas), Chris-
tine Silver, Torin Thatcher, Gabriel Casartelli. –
Le bri-
gand apprend la signification de la mort du Christ, film de
paroisse.
1937
Blind Bartimaeus
(GB) James B. Sloan ; Gregory, Re-
ligious Films, 8 min. – av. Robert Beatty, James Har-
court, Charles Rolfe. –
Un aveugle demande au Christ
de le guérir, film de paroisse
.
1937-39  
The Life of St. Paul : 1. On the Road to Damas-
cus – 2. Faith Triumphant – 3. TheWay of Salvation
– 4. The Grace of  Forgiveness
(GB) James B. Sloan (1),
Norman Walker (2-5) ; Gregory, Hake & Walker Pro-
ductions, 13 min., 26 min., 30 min., 30 min. – av. Neal
Arden (Paul), JosephineWilson (Lydia), Georges Hayes
(Néron), Charles Oliver (l’ancien), RalphTruman (cen-
turion), Conway Dixon (Epaphroditus), Clifton Boyne
(Linus), Jack Rine (Pudens), Lewis Broughton (Luc),
George Hayes (Néron), Trevor Jones, Thorley Walters,
Allan Jeayes. –
Méthodiste dévot, Lord Joseph Arthur Rank
s’est d’abord lancé dans la production (la firme au gong) et
l’exploitation de films en Grande-Bretagne pour propager
l’Evangile, avant de devenir, dès les années quarante, un des
principaux promoteurs du cinéma national avec des films
de Powell & Pressburger, David Lean et Carol Reed. Ses
studios de Pinewood à Iver Heath (Buckinghamshire) sont
inaugurés en 1934. C’est là que sont tournés ces cinq courts
métrages produits par Roy Hake, illustrant la conversion et
le ministère de saint Paul. Le dernier, sorti en 1939, évo-
que le martyre de l’apôtre sous Néron. Films destinés aux
circuits paroissiaux anglais.
1938
Who Then Can Be Saved
(GB) James B. Sloan ; Re-
ligious Films, 18 min. – av. Robert Beatty, John Lau-
rie, James Harcourt, Charles Rolfe. –
Film destiné aux
circuits religieux.
1938
The Rich Young Ruler
(GB) James B. Sloan ; S. Ed-
wards-Religious Films, 9 min. – av. John Laurie, Char-
les Rolfe. –
Un homme riche demande au Christ comment
aller au Paradis. Film destiné aux circuits religieux.
1938
The Call of Samuel
(GB) Lawrence Coussell ; Religious
Films, 22 min. –
Un enfant à Jérusalem entend l’appel du
Christ. Film destiné aux circuits religieux.
1939
Prince of Peace
(GB) Donald Carter ; GB Instructio-
nal, 23 min. – av. Pamela Kelino (Marie). –
La nais-
sance de Jésus selon l’Evangile de saint Luc, film destiné aux
circuits religieux.
1939 (tv)
Caesar’s Friend
(GB) George More O’Ferrall (BBC
2.4.39), 90 min. – av. D. A. Clarke-Smith (Ponce Pi-
late), Mary O’Farrell (Claudia Procula), AlanWheatley
(Judas), Robert Atkins (Caïphe), Eugne Leahy (Pierre),
Elspeth March (Marie de Magdala), Brian Oulton (Jo-
seph d’Arimathée), Michael Martin Harvey (Gamaliel),
Robert Le Vigan fait un Christ douloureux et halluciné (
Golgotha
)
I...,393,394,395,396,397,398,399,400,401,402 404,405,406,407,408,409,410,411,412,413,...674