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  l’antiquité au cinéma
Jack Richardson (Judas), Harry Von Meter (Jean), Vi-
vian Rich, Caroline Cooke, Louise Lester. –
Episodes
de la vie du Christ, la marche miraculeuse sur les eaux, la
Sainte-Cène.
1914
Mary Magdalene
(US) Joseph P. Kennedy Features,
Inc. –
La courtisane Marie-Madeleine a deux amants,
Syrius Superbus et Judas Iscariote. Elle s’éprend du noble
romain Canis Proculus, qui l’aime en retour, mais la ren-
contre avec le Christ lui fait quitter sa vie de débauche.
Jaloux, Syrius dénonce « l’infidélité » de Marie-Madeleine
à Proculus, tandis que Judas rejoint le Christ pour rester
près d’elle. Proculus se convertit sous la croix aux côtés de
Marie-Madeleine qu’il vient de sauver de la lapidation,
Judas ayant excité la foule contre elle avant de se pendre. –
Pour la première fois à l’écran, Marie-Madeleine devient
la maîtresse de Judas, une liaison phantasmée qui inspi-
rera aussi Febo Mari (
Giuda
, 1919) et Cecil B. DeMille
(
King of Kings
, 1927).
1914
Maria Magdalena
(DE) Oskar Messter ; Messter Film
GmbH Berlin, 1340 m. / 4 actes. –
Une vie de la péche-
resse tournée à la veille de la Grande Guerre dans les Mess-
ter-Ateliers de la Blücherstrasse à Berlin.
1914
Town of Nazareth
(US) American Film Mfg. Co.
1915
Maria Magdalena (Marie-Madeleine)
(RU) Viatches-
lav Tourjanski ; Biofilm, 1600 m. – av. Vera Leonidova,
Nicolaï Rimsky, Arkady Viroubov, Nicolaï Malikov, Ma-
ria Goritcheva.
1915
Δ
Business is Business
(US) Otis Turner. – av. Hobart
Bosworth (Jésus-Christ).
1915 [inachevé :]
The Son of Man
(US) Adolph Zukor
Prod.
1916
Δ
Civilization
(US) Thomas H. Ince. – av. George
Fisher (Jésus-Christ).
1914-16  
Christus – Iconografia evangelica in tre mis-
teri / Sotto la Croce (Christus – Poème iconographi-
que en trois Mystères)
(IT) Comte Giulio Antomoro,
Ignazio Lupi et Enrico Guazzoni ; Cines, Roma, 2279
m. / 6 actes. – av. Alberto Pasquali (Jésus-Christ), Leda
Gys (Marie), Amleto Novelli (Ponce Pilate), Lina De
Chiesa (Salomé), Amelia Cattaneo (Marie-Madeleine),
AugustoMastripietri (Judas), Augusto Poggioli (Joseph).
Première vie de Jésus européenne tournée à grands frais
dans les paysages authentiques du Proche-Orient. La pu-
blicité parle de Palestine et de Syrie mais, en réalité, la Ci-
nes installe ses caméras en Egypte seulement, à Héliopolis, à
Louxor et à Karnak (avec l’aide de l’Egyptian Film Agency
et de la garnison militaire de Lord Kitchener), où sont pho-
tographiées la fuite de Marie et Joseph et les premières prédi-
cations du Christ, que l’on voit méditant devant le Sphinx.
Dès l’entrée en guerre, l’équipe retourne en Italie centrale
et filme le gros du film dans la petite ville de Cori. Contre-
offensive catholique censée répondre à
From the Manger
to the Cross
(1912) d’inspiration luthérienne, ce
Chris-
tus
est financé par le prince Prospero Colonna, maire de
Rome, et le baron Alberto Fassini, et conçu par les frères
Giulio et Francesco Antamoro. Il réunit la crème des ac-
teurs italiens, dont la diva Leda Gys en Vierge Marie. Les
promoteurs de l’entreprise, tous issus de vieilles familles de
l’aristocratie romaine, affirment leur volonté de faire du
cinéma un « art supérieur », capable de véhiculer la beauté
et la grandeur. Partant d’un script du poète Fausto Salva-
tori, leur film est subdivisé d’abord en trois, puis en qua-
tre «Mystères », enfin en 144 « visions » : 1. «Mistero della
Natività (Jésus enfant) », 2. « La predicazione (Prédication
de la Bonne Nouvelle) », 3. « La Passione – La Morte – La
Resurrezione (La mort du Rédempteur) » et 4. «Glorifica-
zione ». Jugée insatisfaisante, la troisième partie est retour-
née partiellement par Enrico Guazzoni, un cinéaste versé
dans la fresque historique (
Quo Vadis
en 1913). L’œuvre
Christus
(1916) du comte Giulio Antamoro, tourné en Egypte
finale, qui restitue aussi des toiles célèbres (
L’Annonciation
de Fra Angelico,
La Nativité
du Corrège,
La Sainte-Cène
de Léonard de Vinci,
La Transfiguration
de Raphaël,
La
Crucifixion
de Mantegna,
La Pietà
de Michel-Ange), res-
tera longtemps une référence en matière de film religieux.
Maestro Giocondo Fino, déjà auteur d’un
Oratorio Saint-
Jean-Baptiste
, signe la partition. Le succès est internatio-
nal, avec une première au Teatro Augusteo à Rome en pré-
sence de la famille royale d’Italie, de l’aristocratie locale,
du monde diplomatique du Vatican et du Quirinal ainsi
que de toute la presse. A Paris, où il comptabilisera plus
de 3000 représentations consécutives, le film sort au Tro-
cadéro sous le haut patronage du cardinal-archevêque de
la capitale ; Gustave Charpentier y dirige un orchestre de
80 musiciens. Aux Etats-Unis, les intertitres sont confiés
à l’auteur dramatique Maurice V. Samuel. Réédition
sonorisée en 1937.
1916 [épisode biblique:]
Intolerance. – 2. The Judean Story
(US) DavidWark Griffith ; Wark Prod. Corp.-Triangle.
Jésus (Howard Gaye) aux noces de Canaan dans l'épisode biblique
d'
Intolerance
de David Wark Griffith, en 1916
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