6
b
– la rome impériale 
417
Judée. Administrant le pays avec un esprit conciliateur, il
maintient un précaire équilibre entre le Sanhédrin et son
chef Caïphe (à qui il s’oppose pour le financement d’un
aqueduc en Samarie). Il se bat entre Barabbas qui écume
la région et tente de le tuer, le banquier spéculateur Aaron
(dont il aime la fille Sarah) et le Galiléen qui met les fou-
les en effervescence. Son épouse Claudia Procula, nièce de
Tibère, le rejoint à Césarée avec ses deux enfants, et il
suit le procès du Christ avec répugnance. Sa femme et ses
enfants périssent dans le tremblement de terre qui suit
la crucifixion (filmée, comme le
Barabbas
de Richard
Fleischer, pendant l’éclipse solaire du 15.2.1961).
Péplum moyen tourné à Cinecittà et en Espagne (aque-
duc de Ségovie) avec les Américains John Drew Barrymore
dans le double rôle de Jésus et de Judas (!), et Basil Rath-
bone qui, lui, fut déjà Pilate en 1935 (
The Last Days of
Pompei
de E. B. Schoedsack, cf. 6b.7.3). Irving Rapper,
vétéran de la Warner (plusieurs mélos avec Bette Davis,
dont le mémorable
Now, Voyager / Une femme cherche
son destin
, 1942), choisit Jean Marais après l’avoir jadis
applaudi sur scène à Paris en Néron (dans le
Britannicus
de Racine) et livre un consciencieux portrait psychologique
qui réhabilite ou enjolive la carrière de Ponce Pilate. En
réalité, ce dernier était vénal et brutal, multiplia les ac-
tes de provocation dès son entrée en fonction, imposant à
Jérusalem l’effigie de l’empereur alors que la loi juive in-
terdisait les images, puisant dans le trésor du Temple pour
faire construire son aqueduc, faisant massacrer des Gali-
léens dans l’enceinte sacrée et des Samaritains rassemblés
sur le mont Garizim, lieu vénéré, ce qui motiva son ren-
voi à Rome, où l’on perd sa trace (il serait mort en Gaule
en 39). Les hésitations de Ponce Pilate pour faire condam-
ner le Christ telles que rapportées par les Evangiles sont en
fait peu crédible, quand on sait que Tibère, pourtant peu
sentimental, fit destituer le préfet pour excès de cruauté ! Il
entre néanmoins dans la légende un siècle plus tard. Dans
l’Evangile de Marc, composé à l’intention des judéo-chré-
tiens de Rome, l’apôtre minimise la responsabilité du pré-
fet qui n’aurait consenti à condamner le Christ que sous la
menace d’une émeute. Au V 
e
siècle, l’Eglise éthiopienne en
fait un saint, tandis que l’Eglise grecque béatifie sa com-
patissante épouse Procula, qui passe pour une crypto-chré-
tienne. US :
Pontius Pilate
.
1961
Barabbas /Barabba (Barabbas)
(US / IT) Richard Flei-
scher [d’apr. Pär Lagerkvist] ; Dino De Laurentiis-
Columbia, 134 min. – av. Anthony Quinn (Barabbas),
Silvana Mangano (Rachel), Jack Palance (Torwald),
Obtus, incrédule, hébété, le brigand Barabbas (Anthony Quinn) assiste à la crucifixion du Christ (
Barabbas
de Richard Fleischer, 1961)
Anthony Quinn et Silvana Mangano dans
Barabbas
(1961)
I...,407,408,409,410,411,412,413,414,415,416 418,419,420,421,422,423,424,425,426,427,...674