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– la rome impériale 
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jour après l’Ascension du Christ. Le quotidien de la pre-
mière communauté chrétienne dans une société hébraïque
en Judée, en Galilée et en Samarie. Etienne, accusé par Saül
de Tarse, est lapidé ; Jacques l’Aîné finit décapité sur ordre
d’Hérode ; Paul (après le chemin de Damas) et Barnabé à
Antioche, Zacharie choqué par le baptême des païens (qui
entérine la division définitive entre juifs et chrétiens). A
Athènes, puis à Rome, Paul annonce un message révolu-
tionnaire : l’égalité des hommes et la valeur du travail (ac-
tivité alors réservée aux esclaves).
En guise d’introduction didactique, un scribe grec, esclave,
fait visiter la cité de Jérusalem à un fonctionnaire romain
fraîchement muté, lui parle du monothéisme, du Messie, de
son exécution et de ses disciples. C’est le fait divers du mo-
ment, et Rossellini débarrasse ainsi le grand événement de
vingt siècles de légendes dorées et de fabulations. Pour lui,
les années des « Actes » sont une époque de grande confu-
sion, et son film se réalise en écho aux bouleversements de
mai 68 : les apôtres annoncent l’avènement d’un monde
alternatif. Cette approche, opposant un message de liberté
et d’amour à l’establishment encroûté dans ses lois obso-
lètes, exclut toute mention du message paulinien relatif à
la culpabilité, au péché et au sexe. Comme pour ses autres
œuvres télévisuelles (
Socrate
,
Augustin d’Hippone
), le ci-
néaste, un agnostique pétri de culture chrétienne, se dit
ignorant et veut communiquer aux spectateurs la joie des
choses qu’il découvre. Il fait une large place aux détails de
la vie quotidienne de l'époque, mais s’interroge aussi sur des
questions toujours actuelles comme la législation, l’autorité,
le sacrifice ou l’obéissance. Ne cherchant jamais à éblouir
ou à séduire, Rossellini choisit un style limpide, un discours
clair et précis, des compositions nettes et sans la moindre
enjolivure. Son œuvre est un livre d’images pures à travers
lesquelles se dégage une poésie intense, celle des incantations
des apôtres que le cinéaste livre sans détours, en documen-
tariste de génie et cinéaste résolument moderne.
Comme « Israël ressemble aujourd’hui à la Suisse », Rossel-
lini tourne en Tunisie (Sousse) et en Italie (Ostia Antica,
Sperlonga, Pompéi, Ceri, parages de Rome) avec utilisa-
tion répétée de l’effet Schüfftan (des miniatures projetées
sur un miroir transparent) pour les bâtiments plus impor-
tants, tel le Temple de Jérusalem, dont l’intérieur est filmé
dans la Grande Mosquée de Kairouan. Les acteurs sont
inconnus, en général non professionnels. L’accueil critique
est respectueux mais sans enthousiasme, le feuilleton fait
un score honorable de 8,6 millions de spectateurs en Ita-
lie (une version cinéma de 120 minutes ne verra jamais
le jour). Martin Scorsese, grand admirateur de cette série
(peut-être la téléproduction rossellinienne la plus accessi-
ble à un large public), l’étudie à fond avant d’entreprendre
The Last Temptation of Christ
. Prix FIPRESCI à Milan
en 1969.
1968
Marvellous and it’s Real !
(GB) NormanWalker ; J. Ar-
thur Rank-Religious Films, 25 min. – av. Bruce Beeby,
Elizabeth Benson, Donald Bissett, Sebastian Breaks,
Alistair Hunter, Gertan Klauber, Esmond Knight, Si-
mon Lack, Arnold Ridley, Peter Swanwick, Richard
Warner, Middleton Woods. –
Quatre guérisons mira-
culeuses du Christ. Film destiné aux circuits religieux an-
glais, tourné à Pinewood et produit par J. Arthur Rank,
qui renoue ainsi avec la série de courts métrages de paroisse
de 1937,
The Life of St. Paul
(cf. supra).
1968
Marvellous and it’s True !
(GB) NormanWalker ; J. Ar-
thur Rank-Religious Films, 21 min. – av. Paul Alexan-
der, Bruce Beeby, Sebastian Breaks, Erik Chitty, John
Gabriel, Walter Horsbrugh, Gertan Klauber, Simon
Lack, Henry Oscar, Peter Swanwick, Mary Webster.
Quatre guérisons miraculeuses du Christ (cf. film précé-
dent).
1968 (tv)
Processo a Gesù
(IT) Gianfranco Bettetini [d’apr.
Diego Fabbri] (RAI 12.4.68), 86 min. – av. Francesca
Siciliani (Marie), Fulvia Gasser (Marie-Madeleine),
Raffaele Bondini (Joseph), Roberto Pescara (Pierre),
Luciano Pavan (Jean), Guido Gagliardi (Thomas),
Giuseppe Fortis (Judas), Nino Pavese (Caïphe), Luigi
Pavese (Ponce Pilate), Ignazio Pandolfo (Lazare), Forsco
Giachetti, Diana Torrieri, Lidia Alfonsi, Carlo Enrici,
Ernesto Calindri (les juges).
1968 (tv-mus)
Amahl and the Night Visitors
(GB) Michael
Hayes [d’apr. Gian Carlo Menotti] (BBC 25.12.68),
50 min. – av. April Cantelo (la mère), Paul Boucher
(Amahl), Forbes Robinson (Melchior), Don Garrard
(Balthasar), Joseph Ward (Gaspard). –
cf. version de
1951, direction musicale de James Lockhart (Ambrosian
Opera Chorus, Philharmonia Orchestra).
1968 (tv)
Den gyllene porten
(SE) Yngve Nordwall ; Sveriges
Television. – av. Björn Berglund (Paul), Rune Turesson
(Pierre), Maria Hörnelius (Marie), Arne Nyberg, Mans
Westfelt, Berta Hall.
1969 (tv)
Son of Man
(GB) Gareth Davies ; série «The Wed-
nesday Play », BBCtv (BBC 16.4.69), 90 min. – av.
Colin Blakely (Jésus-Christ), Robert Hardy (Ponce Pi-
late), Bernard Hepton (Caïphe), Brian Blessed (Pierre),
Edward Hardwicke (Judas), Gawn Grainger (André),
Godfrey Quigley, Patricia Lawrence (Procula), Wendy
Alnutt (Ruth), Colin Rix (Jacques), Walter Hall (Phi-
lippe), Clive Graham. –
Les derniers jours de la vie du
Christ, un prédicateur passionné et terre à terre qui perd
enfin ses doutes quant à sa mission en tant que Messie au
moment de mourir sur la croix (scénario tiré de la pièce
jadis très controversée de Dennis Potter).
1969
Jesús el niño Dios
(MX) Miguel Zacarías ; Panorama
Films, 90 min. – av. Guillermo Murray (Joseph), Gayle
Bedall (Marie), Jorge Rivero (Claudius), Alfredo Mel-
her (Jésus), Jorge Rado (Hérode le Grand), Luis Alarcón
(Voltigo), René Cardona (Balthasar), Juan José Laboriel
(Melchior), Dagoberto Rodriguez (Gaspard), Augusto
Novaro (Zacharie). –
La naissance du Christ à Bethléem,
Hérode ordonne le meurtre de tous les nouveau-nés, le cen-
turion Claudius poursuit la sainte famille en fuite, puis,
réalisant que Jésus est le fils de Dieu, il l’escorte jusqu’en
Paul de Tarse (Edoardo Torricella, à dr.) avant son chemin de Damas,
dans la télésérie
Atti degli apostoli
(1968) de R. Rossellini
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