Page 430 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

430l’antiquité au cinéma
leine), Richard Peterson (Hérode Antipas), Peter Frye
(Ponce Pilate), Milo Rafi (Simon le Zélote), Gad Roll
(André), Michael Warshaviak (Barthélemy), Leonid
Weinstein (Jacques d’Alphée), Daud Shah (Adam), Ke-
vin O’Shea (Gesmas, le mauvais larron). – Basée entiè-
rement sur l’Evangile de Luc, cette vie du Christ tournée
en Israël avec un budget de 6 millions de $ est une suite de
tableaux dramatiquement et cinématographiquement ter-
nes. Le film se vante d’être une sorte de documentaire, c’est-
à-dire une adaptation littérale des Saintes Ecritures, sans
rajout psychologique aucun : on voit le Christ dire ses ser-
mons ou accomplir des miracles, guère plus. Les Evangiles
version Reader’s Digest. Le casting est majoritairement is-
raélien et des juifs yéménites sont utilisés pour la figuration,
leurs traits ayant peu changé depuis deux mille ans (dixit
le réalisateur). Produite par l’association religieuse Genesis
Project de John Heyman, la bande a été synchronisée dans
1200 langues différentes (à Orlando, Floride) et est uti-
lisée dans toutes les missions du monde, grâce à un réseau
comptant quelque 5000 missionnaires. Selon ses promo-
teurs évangélistes (Campus Crusade for Christ, fondé par
BillWright), le film aurait été vu par six milliards de spec-
tateurs. The Church of the Nazarene (Kansas City) l’utilise
abondamment pour des conversions en Afrique, en Asie et
en Amérique latine. Après la séquence de la Crucifixion,
mais avant celle de la Résurrection, les spectateurs sont in-
vités à se lever, à entrer dans la lumière du projecteur et
à se convertir ... Succès garanti, selon le type de public. Le
film servira de point de départ pour deux autres longs mé-
trages, The Story of Jesus for Children (2000) et Magda-
lena : Released from Shame (2008) fabriqués en rema-
niant une partie des images présentes (cf. infra).
1979 Il mistero della Sindone /The Mystery of the Shroud
(IT) Salvatore Cerra ; Cerra Film, 90 min. – av. Miki
Malla (Nicodème), Renato Liprandi (Jésus-Christ), Ro-
berto Maestri (Secondo Pia), Paolo Romano (Joseph
d’Arimathie), Patrizia Steni (Marie-Madeleine), Enzo
Zamuner (San Carlo Borromeo), Giuseppe Mendolic-
chio, Rosanna Galleggiante. – Le mystère du saint suaire,
relique recueillie par Nicodème après la crucifixion, cachée
dans la demeure de son oncle Gamaliel et remise plus tard
à Cyril, l’évêque de Jérusalem. Le film (écrit, produit, pho-
tographié et monté par Cerra, avec une musique de Co-
riolano Gori) retrace la destinée ultérieure du linceul du
Christ, son utilisation par Justinien à Byzance, son séjour
à Constantinople jusqu’à la 4e croisade, à Lirey, à Cham-
béry, à Turin, les fameuses photos de Secondo Pia en 1898,
etc. La distribution du film est confidentielle.
1979 Monty Python’s Life of Brian (Monty Python – la vie
de Brian) (GB) Terry Jones ; Monty Python-CIC, 93
min. – av. GrahamChapman (Brian Cohen / roi mage),
Terry Jones (la mère de Brian / la Vierge Marie), John
Cleese (roi mage), Terry Gilliam (un prophète), Mi-
chael Palin (Ponce Pilate / roi mage), Kenneth Colley
(Jésus-Christ), George Harrison. – Lors de la promotion
de Monty Python and the Holy Grail (1974), le célèbre
groupe de comiques anglais envisage un *Jesus Christ : Lust
for Glory , projet qu’il abandonne prudemment après quel-
ques études et le remplace par Life of Brian. Rien de vrai-
ment irrévérencieux dans cette farce décapante et jubilatoire
qui s’avoue peut-être hérétique, mais pas blasphématoire.
Les seules cibles en sont la bêtise, le fanatisme, le dogma-
tisme intolérant et les superproductions bibliques ... Mandy
et son bébé Brian reçoivent la visite des rois mages mais,
Les adorateurs imbéciles (parmi eux, John Cleese, les yeux équarquillés) d'un faux prophète dans Monty Python's Life of Brian (1979)