Page 434 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

434l’antiquité au cinéma
rius Taurus), Phyllis Logan (Claudia Procula), Angelo
Infanti, John Forgeman. – Délégué de Tibère auprès de
Ponce Pilate, Titus Valerius Taurus enquête sur la dispa-
rition du corps du Christ après la crucifixion. Il interroge
l’épouse du préfet qui lui parle de la résurrection et des té-
moins comme Marie-Madeleine et réalise peu à peu le dan-
ger que représentent la nouvelle secte et son enseignement
révolutionnaire pour l’Empire (« aimez vos ennemis »). Il
se confie à Ponce Pilate qui le fait assassiner pour étouffer
l’affaire. – Film politique intelligent mais passé presque
inaperçu malgré la présence de deux grands acteurs amé-
ricains. Inspiré d’un texte d’Anatole France et tourné à
Monastir, en Tunisie. Remake en 2006 par Giulio Base
(cf. infra).
1986 Jesus –Der Film (DE) Michael Brynntrup, Jörg Buttge-
reit, 125 min. – av. Michael Brynntrup (Jésus-Christ),
Kai Blanke-Fergouson (Melchior), Jürgen Brauch (Jo-
seph), Panterah Countess (Marie), France-Lisa Fulcher
(Gaspard), Kasarre (Balthasar), Stiletto (Pierre), Björn
Kuhlbrodt (Jésus à 12 ans). – 20 épisodes de la vie du
Christ filmés en Super-8, du travail de dilettante servi avec
un humour de potache.
1987 Secondo Ponzio Pilato (IT) Luigi Magni ; Massfilm-
Reteitalia, 116 min. – av. Nino Manfredi (Ponce Pilate),
Flavio Bucci (Hérode Antipas), Mario Scaccio (Tibère),
Stefania Sandrelli (Claudia Procula), Antonio Pierfede-
rici (Joseph d’Arimathie), Cosimo Cinieri (Caïphe), Ro-
berto Herlitzka (Barabbas), Rita Capobianco (Salomé),
Carlo Panchetti (Jésus-Christ), Dalia Lahav Zagni (Hé-
rodiade), Lando Buzzanca (Valérien). – Magni s’efforce
de présenter le côté humain du Procurateur de la Judée.
S’adressant à Tibère, Ponce Pilate admet qu’il a fait tuer
un innocent (une erreur de justice courante) et estime que
c’est lui qui devrait être condamné à mort, pour disculper
enfin le peuple juif du forfait qui lui est attribué. Nino
Manfredi en Ponce Pilate d’abord comique, finalement
tragique, attaché à la culture romaine et panthéiste, mais
ouvert au message christique. Un brin prétentieux et théâ-
tral, tourné en Algérie (Syracuse) et en Tunisie (Tozeur).
1988 (tv) Un bambino di nome Gesù – 1. L’attesa – 2. Il mis-
terio /Ein Kind mit Namen Jesus (L’enfant) (IT/DE)
Franco Rossi ; Leone-Taurus-Mediacom-Reteitalia (Ca-
nale 5, 3 / 4.4.88, 2 parties ; ZDF 14-18.4.92), 194 min.
– av. Matteo Bellina (Jésus enfant), Alessandro Gassman
(Jésus adulte), Pierre Clementi (Séfir), Bekim Fehmiu
(Joseph), Carmen Sanmartin (Marie), Fethi Haddaoui
(Hérode le Grand), Hichem Rostom (Sedeq), Franco
Interlenghi (Livius Rufus). – Un sujet rare : l’enfance de
Jésus selon les Evangiles apocryphes. Agé de 7 ans, celui-
ci vit avec ses parents dans un village à la frontière égyp-
tienne où la sainte famille s’est réfugiée. Séfir, un sicaire
fanatique, est chargé par Hérode d’éliminer le seul survi-
vant du «massacre des innocents ». Il lui tend un piège, Jé-
sus en réchappe et la famille gagne le port d’Alexandrie où
Joseph travaille au chantier naval. Un incendie criminel le
laisse paraplégique. En retournant en Galilée, Jésus a une
vision de sa vie d’adulte, et Séfir, touché par la grâce en le
voyant guérir un lépreux, renonce à ses plans. Auteur de sa-
gas télévisées plutôt réussies (L’Odissea en 1969, L’Eneide
en 1971, Quo Vadis en 1984), Rossi décrit avec intelli-
gence et une certaine délicatesse le quotidien familial centré
autour d’un garçon différent, étrange et insaisissable, por-
teur d’une menace liée à son destin. Ce cadeau de Pâques
de la RAI tourné en Tunisie avec 2500 figurants séduit
sept millions de spectateurs. L’auréat du Emmy Award
pour le «meilleur téléfilm». US : A Child Named Jesus.
1988 The Last Temptation of Christ (La dernière tenta-
tion du Christ) (US) Martin Scorsese [d’apr. Nikos
Kazantzakis] ; Universal, 164 min. – av. Willem Dafoe
(Jésus-Christ), Harvey Keitel (Judas), Barbara Hershey
(Marie-Madeleine), Verna Bloom (Marie), Harry Dean
Stanton (Paul), David Bowie (Ponce Pilate), André Gre-
gory (Jean Baptiste), Gary Basaraba (André), Victor
Argo (Pierre), Michael Been (Jean), John Lurie (Jac-
ques), Alan Rosenberg (Thomas). – Judas désapprouve
la conduite de son ami Jésus, un charpentier qui fabrique
des croix pour l’occupant romain (« un collabo »). En proie
au sentiment de culpabilité, ce dernier se rend au bordel
et assiste à un accouplement public de Marie-Madeleine
avec un client, son amie d’enfance dont il a repoussé jadis
l’amour sincère et qu’il sauve de la lapidation. Se croyant
investi d’une mission divine, il se retire dans le désert, ré-
siste à Satan, accomplit des miracles, prêche l’amour, puis
supplie Judas de le trahir afin de trouver une mort qui as-
sure la rédemption des hommes. Mais sur la croix, un ange
l’invite à le suivre, invisible : Dieu ne veut pas de son sacri-
fice. Jésus s’unit alors à Marie-Madeleine, puis, à sa mort,
épouse Marie de Béthanie (sœur de Lazare) qui lui donne
plusieurs enfants. Il s’étonne du mythe que ses ex-disciples
sont en train de créer, mais devenu vieux, alors qu’il ago-
nise sur sa couche, il réalise grâce à Judas que l’ange n’était
qu’un démon et sa vie de famille un ultime fantasme, un
Titus Valerius (Keith Carradine) enquête sur la disparition du corps
du Christ dans L'inchiesta de Damiano Damiani, 1986
Dans Secondo Ponzio Pilato (1987) de Luigi Magni, le procurateur
de la Judée assume sa responsabilité lors de la mort du Christ