Page 431 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

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constatant leur erreur, ceux-ci reprennent leurs présents et
vont dans l’étable voisine. Devenu adulte, Brian rejoint le
F. P. J. (Front du Peuple de Judée), rédige des graffitis anti-
romains (« Romans Go Home » en latin), tandis que Jésus
déclare que « la religion est l’opium du peuple » et prononce
son Sermon sur la Montagne devant une assemblée très ré-
duite : c’est l’heure du thé et d’ailleurs, les spectateurs des
derniers rangs n’entendent rien. La foule prend Brian pour
un prophète. Fuyant ses nouveaux disciples, Brian tombe
entre les mains des Romains – Ponce Pilate zézaie – et fi-
nit sur la croix où il chante en chœur avec les autres sup-
pliciés « Faut voir la vie du bon côté » (« Always Look on
the Bright Side of Life ») ! Les joyeux drilles jouent chacun
4 à 5 rôles dans ce film qui faillit ne pas se faire, la société
productrice EMI ayant lâché les Monty Python deux jours
avant le début du tournage, de crainte de s’attirer l’ire des
milieux ecclésiastiques. L’ex-Beatle George Harrison sauve
l’affaire en investissant 4 millions de $. Tournage en Tu-
nisie (Ribat à Monastir, kasbah de Sousse et région de Ta-
taouine). Terry Gilliam ( Brazil) se contente de jouer et de
créer storyboard et décors. A New York, le président de la
Rabbinical Alliance of America déclare le film blasphéma-
toire, l’Eglise catholique romaine le condamne, la Church
of England’s Social Responsibility Board invite les fidèles
à prier pour l’échec public du film. Interdit en Norvège,
en Irlande du Nord et en Afrique du Sud. Les déboires du
tournage et les problèmes de censure ont été consignés dans
le documentaire The Secret Life of Brian (2007) de Will
Japp.
1979 (tv) Mary and Joseph : A Story of Faith (Marie et Jo-
seph) (CA /US /DE) Eric Till ; Gene Corman-Astral
Films-Lorimar Prod.-CIP Europäische Treuhand AG
(NBC 9.12.79), 147 min. – av. Blanche Baker (Ma-
rie), Jeff East (Joseph), Murray Matheson (Zacharie),
Stephen McHattie (Judas), Shay Duffin (Barthélemy),
Lloyd Bochner (Matthieu), Colleen Dewhurst (Elisa-
beth), Marilyn Lightstone (Anne). – Enceinte et sans
époux, Marie risque la lapidation. Elle épouse Joseph, un
Zélote qui cherche à renverser le pouvoir romain en Ju-
dée. Les parents de Jésus en hippies avant l’heure dans un
téléfilm sans âme filmé en Israël et au Canada pour 4 mil-
lions de $ par l’Allemand Eric Till.
1979 Il ladrone / Le larron (IT / FR) Pasquale Festa Campa-
nile ; Daimo-Italian International Film-RAI-Carthago-
Antenne 2, 111 min. – av. Claudio Cassinelli (Jésus-
Christ), Anna Orso (Marie), EnricoMontesano (Caleb),
Edwige Fenech (Deborah), Bernadette Lafont (Appula),
Daniele Vargas (le gouverneur Rufus), Susanna Martin-
kova (Marthe). – Dans son roman (1977) comme dans
la tragi-comédie picaresque qu’il en tire, Festa Campanile
suit la destinée du Christ vue à travers les yeux du « bon »
larron, paresseux, irreligieux et incrédule, le Galiléen Caleb
(« fils de personne »). L’exceptionnel est conté par le banal,
les miracles de l’un succédant aux filouteries et arnaques
de l’autre. Pour avoir mystifié les marchands et cherché à
imiter les « trucs de prestidigitateur géniaux » du Messie,
le joyeux drille est condamné au supplice de la croix, à la
droite de son « rival ». Un roublard qui ne comprend pas le
« désintérêt financier » du Christ, affronte ses misères avec
philosophie et dont la naïveté finit par attendrir : la mise
en scène prend alors un ton d’une inhabituelle gravité. Ed-
wige Fenech fait une lépreuse miraculée par Jésus et deve-
nue une collègue de Marie-Madeleine sur le trottoir, Ber-
nadette Lafont joue l’épouse du gouverneur romain, très
portée sur les esclaves mâles. Occasionnellement savoureux,
mais un peu longuet. Filmé enTunisie.
1980 (tv) The Day Christ Died (Le jour où le Christ est
mort) (US) James Cellan Jones ; Martin Manulis Prod.-
20th Century Fox (CBS 26.3.80), 180 min. – av. Chris
Sarandon (Jésus-Christ), Keith Mitchell (Ponce Pilate),
Hope Lange (Claudia Procula), Jonathan Pryce (Hé-
rode Antipas), Barrie Houghton (Judas), Jay O. Sanders
(Pierre), Eleanor Bron (Marie), Colin Blakely (Caïphe),
Oliver Cotton (Jean), Delia Boccardo (Marie-Made-
leine), Gordon Gostelow (Nicodème), Ralph Arliss
(Matthieu), Donald Hodson (Joseph d’Arimathie), Leo-
nardo Treviglio (Thomas), Fabrizio Jovine (Philippe),
Nando Paone (Thaddée), Brian Coburn (Jacques), Dov
Gottsfeld (André), Jean-Paul Boucher (Jacques le Jeune),
Mattia Machiavelli (Simon). – De l’entrée à Jérusalem
à la crucifixion, lointainement inspiré par le livre de Jim
Bishop et filmé en Tunisie pour les programmes tv de Pâ-
ques. Un téléfilm long et ennuyeux qui ignore l’origine et
le message du Christ, réduisant ce dernier à un simple pion
sur l’échiquier politique entre Rome et les chefs religieux de
Jérusalem.
1980 In Search of Historic Jesus (US) Henning Schellerup ;
Schick Sunn Classics (Charles E. Sellier Jr., James L.
Conway), 91 min. – av. John Rubenstein (Jésus-Christ),
John Anderson (Caïphe), Nehemiah Persoff (Hérode
Antipas), Andrew Bloch (Jean), Morgan Brittany (Ma-
rie), Walter Brooke (Joseph), Annette Charles (Marie-
Madeleine), Anthony De Longis (Pierre), Lawrence
Dobkin (Ponce Pilate), Jeffrey Druce (Thomas). – En-
quête fictionnalisée sur les mystères entourant la vie du
Christ (le saint suaire) et ses années de formation (hypothèse
farfelue d’un séjour dans une tribu amérindienne).
1980 (tv) Rappresentazione della Passione (IT) Antonio
Calenda (TV3 4.4.80), 81 min. – av. Merlini, Salvi,