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  l’antiquité au cinéma
nessy alias Natacha Rambova (l’épouse de Rudolph Valen-
tino) crée la chorégraphie et les costumes en s’inspirant des
dessins qu’Aubrey Beardsley fit pour l’édition originale du
drame de Wilde. Nazimova a défrayé la chronique par ses
prises de position féministes et sa bisexualité. Ici, minijupe
fendue et silhouette de garçon, elle interprète à l’âge de 42
ans une princesse qui en avait 14 (elle mourra deux ans
plus tard). Film « artistique » associant l’esthétique de l’Art
nouveau anglais et l’avant-garde russe, stylisé à l’extrême,
décadent, artificiel en diable, macabre et excentrique (avec
forte connotation homosexuelle),
Salome
est tourné dans
un décor unique au Metro Studio de Cahuenga Avenue
pour 350000 $. Rose Dione (Hérodiade) jouera la ma-
trone des nains dans
Freaks
de Tod Browning (1932). Plus
décorateur que cinéaste, Bryant signe un manifeste anti-
Hollywood qui cherche délibérément la provocation à une
époque où l’opinion publique américaine s’émeut des débor-
dements amoraux du monde du cinéma. Une curiosité qui
divisa la presse et n’eut guère de succès à sa sortie. Nazimova
investit toute sa fortune personnelle dans cette production
expérimentale et soporifique dont elle ressortit ruinée.
1926 Ø
Le Berceau de Dieu
(FR) Fred Leroy-Granville. –
av. Eric Barclay (Jean-Baptiste), Léon Mathot (Hérode
Antipas). –
cf. Genèse 2.1.1.
1934 Ø
Cleopatra
(US) Cecil B. DeMille. – av. Joseph Schild-
kraut (Hérode le Grand). –
cf. 6a.6.
1935 Ø
Golgotha
(FR) Julien Duvivier. – av. Harry Baur (Hé-
rode Antipas). –
cf. 6b.3.1.
d’une comédie, d’une farce à la Boccace inspirée de la pièce
de Cesare Meano (1935), qui signe aussi le scénario. Le
réalisateur franco-suisse Jean Choux tourne son film à Ci-
necittà en double version italienne et espagnole, avec deux
fins alternatives : dans l’une, le Parthe berné serre sa nou-
velle Salomé dans ses bras, tandis que dans l’autre, Kador
s’éprend, lui aussi, de la danseuse. « J’ai toujours dit qu’elle
finira par faire perdre la tête à quelqu’un ! », soupire un
témoin ...
1952
Salome –The Dance of the SevenVeils
(Salomé)
(US)
William Dieterle ; Buddy Adler-Beckworth Corp.-Co-
lumbia, 103 min. – av. Rita Hayworth (Salomé), Stewart
Granger (Claudius), Charles Laughton (Hérode Anti-
pas), Judith Anderson (Hérodiade), Sir Cedric Hard-
wicke (Tibère), Alan Badel (Jean-Baptiste), Basil Sydney
(Ponce Pilate), Charles Wagenheim (Simon), Maurice
Schwartz (le grand-prêtre Ezra), Arnold Moss (Micha),
Rex Reason (Marcellus Fabius, neveu de Tibère), Mi-
chael Granger (cpt. Quintus), Asoka et Sujata (danseu-
ses), Lou Nova (le bourreau). –
Un ancien projet d’Orson
Welles – annoncé en 1946 déjà, puis programmé en 1952 à
Cinecittà – pour son ex-épouse Rita Hayworth, dans lequel
il devait aussi interpréter Hérode aux côtés de Dolores Del
Rio (Hérodiade, autre compagne de Welles), et Michael
Redgrave (Jean-Baptiste). Mais le montage d’
Othello
prend
du retard, et Welles renonce. La Columbia, qui a la res-
plendissante Miss Hayworth sous contrat, reprend l’affaire,
marquant ainsi sa première incursion dans le film à grand
spectacle en Technicolor. On entend relancer ainsi la car-
rière de la star, 35 ans, qui avait débuté comme danseuse,
après un intermède prolongé dans les mondanités extra-
cinématographiques (le mariage très médiatisé avec le prince
Ali Khan). Les extérieurs sont tournés en Israël, sur les rives
du Jourdain, près des collines de Menahamieh et à Akko
(Acre) avec le soutien des studios de Herzliya et GEVA àTel-
Aviv, puis en intérieurs aux ateliers Columbia de Gower
Street à Hollywood. Le bref passage de Dieterle en Israël y
fait éclore plusieurs projets bibliques :
*Rebecca and Isaac
de Ben Oyserman (Palestine Films), et, en coproduction
avec la société de Dieterle (Pandora Films),
*King Saul
et
*Battle of Armageddon
. Sans suite, faute de finance-
ment. Pour le rôle d’Hérode Antipas, le cinéaste a exigé
Charles Laughton, un ami qu’il avait dirigé en Quasi-
modo dans
The Hunchback of Notre Dame
(1939). Un
Conchita Montenegro dans
La nascita di Salomè
(1940)
1940
La nascita di Salomè / El nacimiento di Salomé /Gli
amori di Salomè (La naissance de Salomé)
(IT / ES)
Jean Choux ; Stella Film Roma-Duro Film Madrid, 77
min. – av. Conchita Montenegro (Deliah, la fausse Sa-
lomé), Armando Falconi (Aristobule, roi de Chalcis),
Nerio Bernardi (Mattathias, dit Antigone, roi des Par-
thes), Maria Gomez (Salomé), Fernando Freyre de An-
drade (Mordacchée), Julio Peña (Kador, l’ambassadeur
parthe), Primo Carnera, Marisa Spada, Salvatore Fur-
nari, Emilio Gutierrez, Miguel Pozanco. –
Pour trom-
per son ennui, Mattathias, le puissant roi des Parthes, offre
quatre riches provinces en échange de la main de la prin-
cesse Salomé. Mais celle-ci est déjà mariée. Le mari, Aristo-
bule, introduit dans le palais la belle Deliah, une danseuse
qu’il fait passer pour sa jeune épouse. Kador, l’ambassa-
deur parthe, découvre la supercherie, mais son roi, séduit
par le charme de la nouvelle venue et surtout par sa danse
suggestive, l’emmène sur-le-champ. Kador garde donc le si-
lence pour la paix des royaumes. – Salomé est ici l’héroïne
Rita Hayworth et Charles Laughton (
Salome
de W. Dieterle, 1952)
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