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  l’antiquité au cinéma
Fall of an Empire (Rome : grandeur et décadence d’un
empire »), Gardner Films (Robert H. Gardner)-History
Channel-A&E (History Channel GB : 4.5.08 /US :
11.8.08), 43 min. – av. Saul Reichlin (narration). –
Ar-
minius écrase les légions de Varus dans la forêt de Teuto-
bourg. Auguste ne se remettra jamais psychologiquement
de cet échec. Six ans plus tard, lorsqu’il franchit le Rhin
en quête de revanche, le général Germanicus retrouve des
os et des crânes cloués aux arbres, que les Chérusques ont
laissés en souvenir de leur victoire. Mais cette fois-ci, Ger-
manicus gagne la bataille de la Weser contre Arminius et
capture l’épouse enceinte du chef germanique, Thusnelda,
qu’il exhibera dans les rues de Rome comme symbole de son
LA JUDEE ROMAINE :
HÉRODE LE GRAND ET HÉRODE ANTIPAS
39 av. JC/ 39
En –63, les légions de Pompée s’emparent de Jérusalem. Rome y installe, aux côtés du souverain asmonéen
Hyrcan II, une dynastie arabo-iduméenne (édomite) à sa dévotion, dominée par l’ethnarque HÉRODE LE
GRAND (39 / 4 av. JC) qui chasse les Parthes de Jérusalem (– 37) et se fait proclamer roi de Judée, le Sénat
romain lui ayant accordé la dignité royale ; il se range du côté d’Octave après la défaite de Marc Antoine.
Il fonde Cesarea Maritima (Césarée), immense ville portuaire pouvant accueillir plusieurs légions, munie
d’un hippodrome. A sa mort, le royaume est partagé entreses trois fils, Archélaüs, Hérode-Philippe I er (dé-
signé ethnarque) et Hérode Antipas. La royauté de Judée est abolie sur ordre de Tibère. Tétrarque de Galilée
et de Pérée établi à Tibériade, HÉRODE ANTIPAS (– 4 / 39) est le second fils d’Hérode le Grand et de
Mariamne. Il dépend de Ponce Pilate, procurateur romain de Judée, d’Idumée et de Samarie (26 / 36). Sur
instigation de son épouse Hérodiade, il ordonne l’exécution de JEAN-BAPTISTE /Yohanân, fils de Zacha-
rie et d’Elisabeth, précheur-précurseur du Christ et prisonnier d’Hérode dans la forteresse de Machéronte.
Excédé par ses prétentions au trône de Judée, Caligula fait interner Hérode en Espagne en 39 où il périt. En
70, après la destruction de Jérusalem, la Judée-Samarie sera intégrée à la province romaine de Syrie.
triomphe. – Docu-fiction tournée en Lituanie avec reconsti-
tutions, batailles et comédiens anonymes dans les rôles (muets)
d’Arminius, Auguste, Tibère, Varus, Segestes et Thusnelda.
Cf.
The First Barbarian War
(2008), p. 291.
2008 / 09 (tv)
Kampf um Germanien. Die Schlacht imTeu-
toburger Wald (Débâcle en Germanie. Les légions
perdues de Rome)
(DE) ChristianTwente ; Arte-ZDF-
Gruppe 5 (Arte 14.3.09), 89 min. - av. Dan Pietrucha
(Arminius), Petr Koutecky (Varus), Jan Dvorak (Seges-
tes), Vladimir Marek (Segimer). -
Docu-fiction tournée
en Tchéquie à l'occasion du 2000 
e
anniversaire de la ba-
taille. Une reconstitution passionnante, la meilleure à ce
jour, gâchée par quelques effets visuels kitsch.
D
échirée par une guerre de succession fratricide, la Judée en appelle à l'arbitrage de Rome – qui ne se fait
pas prier. Engrenage fatal : en 63 av. JC, Pompée et ses légions, qui viennent d'envahir la Palestine et
campent à Damas, marchent sur Jérusalem pour y déloger les partisans d'Aristobule II en faveur du clan de son
frère Hyrcan II. Les premiers se réfugient dans l'enceinte fortifiée du Temple. Après trois mois de siège, Pompée
s'empare des lieux saints, fait trucider les prêtres et profane le sanctuaire (l'épisode figure en ouverture du film
King of Kings
de Nicholas Ray, en 1961). Dix mille Juifs périssent, la Judée passe sous administration romaine.
Hyrcan II est nommé ethnarque mais, renversé par son neveu en –40, il est assassiné par Hérode le Grand qui
prend le pouvoir, avec la bénédiction de ses lointains tuteurs.
Les personnages d’Hérode père et fils figurent en préambule au ministère du Christ. Tous deux souffrent
d’une connotation entièrement négative. Le premier, Hérode le Grand, roi de Judée par la grâce de Marc An-
toine, souverain assuré du soutien indéfectible de Rome, est « le vilain de Noël ». A en croire Matthieu (2 :1-18),
il serait l’ordonnateur du «massacre des Innocents », c’est-à-dire de l’égorgement de tous les enfants du territoire
de Bethléem jusqu’à 2 ans, afin d’empêcher l’avènement de l’enfant-roi annoncé par les mages. Cet épisode n’est
toutefois attesté nulle part ailleurs (ni Luc, l’historiographe parmi les évangélistes, ni Marc ou Jean, ni surtout
Flavius Josèphe dans ses
Antiquités juives
si peu avares d’anecdotes croustillantes sur la famille d’Hérode, ne le
mentionnent). Hérode le Grand étant mort en –4 et le recensement de Quirinius qui amena Marie et Joseph à
Bethléem ayant eu lieu entre 4 et 1 avant l’ère chrétienne, on ne saurait considérer ledit massacre comme une
réalité historique, mais plutôt comme un épisode symbolique rapprochant notamment la naissance de Jésus
de celle de Moïse. Haï par ses sujets, de souche bédouine, vassal demi-juif de l’ennemi idolâtre, assassin de
nombreux proches, Hérode le Grand avait le profil de l’emploi. Paradoxalement, cet homme abhorré est aussi
s
6b.2
I...,362,363,364,365,366,367,368,369,370,371 373,374,375,376,377,378,379,380,381,382,...674