340
 l'antiquité au cinéma
Tamiroff, le fidèle compère d’Orson Welles. Finaude, la
jeune reine joue les victimes, utilise les hommes, puis les jette
comme des mouchoirs pour arriver à ses fins. Gordon Scott
fait un Jules César musclé et rajeuni de trente ans. Produit
fabriqué à la hâte aux studios romains IN.CI.R.-De Pao-
lis pour prendre de vitesse la sortie du film de Mankiewicz
(cf. infra), et dont le scénario s’achève pratiquement là où
commence le mastodonte américain, avec la starlette Pas-
cale Petit (révélée dans
Les tricheurs
de Marcel Carné) en
jeune reine. Un patchwork amusant, comprenant les scè-
nes de foule de
La donna dei Faraoni
(Tourjanski) et les
batailles de
Hannibal
(Bragaglia), de
La guerra di Troia
(Ferroni) et de
Il conquistatore di Corinto
(Costa). C’est
dire la concordance historique des armures et des costumes !
US :
A Queen for Caesar
.
1962 (tv)
Cleópatra
(BR) Televisão Tupi, São Paulo (feuill.).
– av. Solange (Cléopâtre), Lima Duarte (Jules César),
Tarcísio Meira (Marc Antoine), Cláudio Marzo (Oc-
tave), Luiz Orioni (Pothinos), Elisio de Albuquerque,
Glória Menezes. –
Feuilleton comique de Walter George
Durst et Túlio de Lemos.
1962 Ø
Il figlio di Spartacus (Le fils de Spartacus)
(IT) Ser-
gio Corbucci. – av. Ivo Garrani (Jules César). –
En 48
av. JC, César est occupé par la guerre entre Cléopâtre et
son jeune frère Ptolémée XIII à Alexandrie (cf. 6a.4.2).
1963
Totò e Cleopatra
(Toto et Cléopâtre)
(IT) Fernando
Cerchio ; Liber-Euro Internationale, 100 min. – av. Ma-
gali Noël (Cléopâtre), Totò (Marc Antoine /Toton),
Gianni Agus (Octave), Ignazio Leone (Apollodore),
Franco Sportelli (Enobarbus), Moïra Orfei (Octavie),
Carlo Delle Piane (Césarion), Pietro Carloni (Lépide),
Dada Gallotti (Charmian). –
Farce écrite par Sergio Cor-
bucci : rappelé d’Alexandrie à Rome pour y épouser Octa-
vie, Marc Antoine est séquestré par son épouse légitime Ful-
via qui le fait remplacer par Toton, son sosie et demi-frère.
Mais celui-ci est insensible aux charmes de Cléopâtre, et
lorsque surgit le vrai Marc Antoine, la reine d’Egypte en
perd son latin. A la fin, ce n’est pas Cléopâtre, mais l’aspic
qui est la victime ...
1960-63  
Cleopatra
(Cléopâtre)
(US) Joseph L. Man-
kiewicz ; Walter Wanger-20th Century-Fox, 251 min.
– av. Elizabeth Taylor (Cléopâtre), Rex Harrison (Jules
César), Richard Burton (Marc Antoine), Roddy McDo-
wall (Octave), Kenneth Haigh (Brutus), Cesare Danova
(Apollodore), Martin Landau (Rufius), Michael Hor-
dern (Cicéron), Hume Cronyn (Sosigène), John Hoyt
(Cassius), Richard O’Sullivan (Ptolémée XIII), Furio
Meniconi (Mithridate VI, roi du Pont), Gregoire Aslan
(Pothinos), John Doucette (Achillas), Gwen Watford
(Calpurnie), Jean Marsh (Octavie), Robert Stephens
(Germanicus), Carroll O’Connor (Casca), Andrew Keir
(amiral Agrippa, le vainqueur d’Actium), George Cole
(Flavius), Isabel Cooley (Charmian), Francesca Annis
(Eiras), Del Russel (Ptolémée XV Césarion). –
48 av.
JC. Jules César vient de remporter à Pharsale une victoire
définitive sur son rival Pompée. Proconsul de Rome, il dé-
cide de se rendre en Egypte pour rattraper Pompée et met-
tre fin à la guerre civile qui oppose les deux héritiers du
trône, Ptolémée et sa sœur Cléopâtre ...
Lorsqu’il sort après trois ans de labeur, de calvaire et de
surmédiatisation,
Cleopatra
est, dans le domaine chif-
frable, le film de tous les superlatifs, à commencer par le
plus onéreux jamais produit (44 millions de $, contre 15
millions pour
Ben-Hur
et 6 millions pour
Solomon and
Sheba
en 1958 / 59). Apparaissant dans 65 toilettes diffé-
rentes, Elizabeth Taylor a obtenu le cachet le plus élevé ja-
mais payé à une star de cinéma jusqu’alors : 1 million de
$. On comptabilise 7000 figurants, 26000 costumes, etc.
Un budget catastrophique qui faillit couler la 20th Cen-
tury-Fox et des déboires sans fin qui occulteront pendant
des années les véritables qualités de l’œuvre. Accueilli par
une avalanche de sarcasmes et de parti pris imbéciles, vi-
lipendé par la critique internationale avec l’exception no-
table de Bosley Crowther au
New York Times
et, en Eu-
rope, de certains défenseurs français
(Cahiers du Cinéma
,
les MacMahoniens), espagnols
(Film Ideal)
et britanniques
(Movie)
, le film obtient neuf nominations à l’Oscar, et en
remporte quatre (photo, décor, costumes, effets spéciaux).
Au fil des décennies, il finira même par faire des bénéfices.
A l’origine, le film est une production modeste (2 millions
de $) conçue par Walter Wanger à Hollywood en 1958,
avec Joan Collins ou Joanne Woodward en reine (en par-
tant d’un obscur roman,
The Life andTimes of Cleopatra
Cléopâtre (Pascale Petit) et son frère et époux détesté (Corrado Pani)
dans
Una regina per Cesare
(1962) de Victor Tourjanski
Magali Noël et Totò dans la farce
Totò e Cleopatra
(1963)
I...,330,331,332,333,334,335,336,337,338,339 341,342,343,344,345,346,347,348,349,350,...674