6a – rome : de romulus à césar 
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pagnie, les Helen Gardner Picture Players. Helen Gardner
est la première productrice indépendante aux Etats-Unis,
et la première femme cinéaste à se lancer dans le long mé-
trage. Celui-ci ressort en 1918 avec des scènes addition-
nelles réalisées par Gaskill, le mari de Miss Gardner (qui
est aussi l’auteur du scénario). En reine d’Egypte, l’actrice
affectionne des poses de vamp cinq ans avant Theda Bara
(cf. plus bas). Le film, qui a survécu, est étonnamment long
pour l’époque, avec pas moins de 106 intertitres, mais sa
mise en scène reste statique, une suite de tableaux proche
du « Film d’Art » à la française, avec des toiles peintes en
guise de décor. Il est tourné dans les studios personnels de
la star à Tappan-on-the-Hudson (New York).
faibles, pendant deux ans à travers le monde, de New York
à Saint-Pétersbourg, et de Vienne à Rio de Janeiro. Ici,
c’est Madeleine Roch, de la Comédie-Française, qui tient
le haut de l’affiche et conduit l’inconscient Marc Antoine
à sa perte – en un peu moins de dix minutes. US :
Antony
and Cleopatra
.
1910
Le caprice du vainqueur /César en Egypte /Cléopâtre
et César
(FR) Henri Andreani et Ferdinand Zecca ; Pa-
thé nº 3345, 165 m. – av. Gabriel Moreau (Jules César),
Delphine Renot (Tagra), Rianza (Tsit). –
A Alexandrie,
César jette son dévolu sur Tsit, une danseuse égyptienne,
et l’enlève, mais son fiancé soulève le peuple contre les Ro-
mains, récupère sa bien-aimée et met le feu au palais. Mais
où est restée Cléopâtre ?
1910 [?]
Antoine et Cléopâtre
(FR) Albert Capellani ; Le
Film d’Art-Pathé.
1911
The Passions of an Egyptian Princess
(GB)Theo Fren-
kel [=T. Bouwmeester] ; Natural Colour Kinematograph
Co., 14 min. – av. Julie Meijer-Bouwmeester (Cléopâ-
tre), Theo Frenkel.
1912
Cleopatra /Helen Gardner in Cleopatra
(US) Char-
les L. Gaskill, J. Stuart Blackton (supervision) ; Helen
Gardner Picture Corporation-United States FilmCo., 6
bob. / 88 min. – av. Helen Gardner (Cléopâtre), Char-
les Sindelar (Marc Antoine), Harley Knoles (Kephren),
James R. Waite (Ventidius), Howard (Pharon, esclave
grec), Miss Fielding (Charmian), Osborne (Diomède),
Pearl Sindelar (Iras), Miss Robson (Octavie), Helene
Costello (Nicola), Mr. Paul (Octave), Mr. Brady (Sera-
pian), Mr. Corker (Ixias), Robert Gaillard. –
Le centurion
Ventidius somme Cléopâtre de comparaître devant Marc
Antoine à Tarse pour répondre des accusations de conspira-
tion contre Rome. Cléopâtre séduit le triumvir qui en oublie
sa femme Fulvia, mais épouse par calcul politique Octavie,
la sœur d’Octave. Suivent les épisodes connus d’Actium et
du double suicide. – Spectacle inspiré par Shakespeare et le
Cléopâtre
de Sardou et Moreau (cf. supra, 1909), produit
par la vedette – qui en assume aussi le montage et les cos-
tumes – et interprété par des comédiens de sa propre com-
La reine et son amant mort : Helen Gardner dans
Cleopatra
(1912)
1913
Marcantonio e Cleopatra
(Marc Antoine et Cléopâ-
tre)
(IT) Enrico Guazzoni ; Cines, Roma, 2000 m. / 6
bob. – av. Amleto Novelli (Marc Antoine), Gianna Ter-
ribili-Gonzales (Cléopâtre), Ignazio Lupi (Octave), Elsa
Lenard (Octavia), Mathilde Di Marzio (Agar /Char-
mian), Ida Carloni Talli (sorcière). –
Marc Antoine dé-
barque en Egypte pour punir Cléopâtre de s’être alliée aux
ennemis de Rome, mais, impressionné par le faste barbare
et ensorcelé par la reine, le général en oublie patrie, épouse
et honneur. Octave tente de le sauver du « serpent égyp-
tien », et même Octavie affronte en vain l’inflexible sou-
veraine. La guerre éclate. Charmian, l’esclave de Cléopâ-
tre, aime secrètement Marc Antoine. Elle risque sa vie en
sauvant le triumvir des poignards de conspirateurs égyp-
tiens, mais Cléopâtre, jalouse, la fait jeter aux crocodiles.
Tandis qu’Octave débarque secrètement avec ses légions
aux abords d’Alexandrie, la perfide souveraine maintient
son amant dans l’ignorance du danger et organise des or-
gies. Les Romains ayant envahi la cité, Marc Antoine se
trucide en clamant « Adieu Rome, ma mort m’obtiendra
mon pardon ! » Cléopâtre ne parvient pas à séduire Octave
et se suicide.
Une version des faits hautement marquée par la politique
coloniale italienne : en 1911, l’Italie a déclaré la guerre à
la Turquie et a envahi les provinces ottomanes de la Tri-
politaine et de la Cyrénaïque. L’année suivante, la Libye
devient la première colonie italienne en Afrique, et le parti
impérialiste issu de la Réunification, considérant l’Italie
comme l’héritière de l’ancienne Rome, mobilise l’histoire
antique pour justifier l’expansion territoriale de l’autre
Victorieux, Octave contemple avec mépris le cadavre de son ennemie
dans
Marcantonio e Cleopatra
d'Enrico Guazzoni (1913)
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