Page 324 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

324l'antiquité au cinéma
Yougoslavie et dans les studios Olimpia à Rome avec un
maximum de désinvolture (les Gaulois y portent les mê-
mes casques tartares que dans le film précédent, cf. supra).
Les compagnons de Vercingétorix sont dépeints comme des
sauvages sanguinaires ; quand ils torturent des enfants de
troupe romains, les hurlements de douleur de leurs victimes
font frémir les plus aguerris. US : The Giants of Rome.
1996 Δ (tv) Tajemnica Sagali [Le secret de Sagal] (PL /DE)
Jerzy Lukaszewicz ; Telewizja Polska-Mitteldeutscher
Rundfunk (feuill.), 14 × 26 min. – av. Derval de Farla,
Grzegorz Ruda, Marcin Novacki, Christoffer Eichom,
Dorota Segda. – Une fille voyage dans le temps et visite
l’ancienne Gaule.
1998 (tv) When in Rome (Vacances romaines) (US) John
Laing ; Universal TV-Renaissance (série «Xena, Prin-
cess Warrior » nº 62, CBS 3.98), 42 min. – av. Lucy
Lawless (Xena), Renee O’Connor, Karl Urban (Jules
César), Matthew Chamberlain (Cassius), Jeremy Cal-
laghan (Pompée), Grant Triploy (Brutus), Tamati Rice
(Vercinix, chef gaulois [=Vercingétorix]). – L’Amazone
Xena affronte César pour essayer de libérer Vercingétorix,
prisonnier à Rome.
2000 Vercingétorix, la légende du Druide-roi /Druids
(FR /CA) Jacques Dorfmann ; Tesson-Prod. Druides-
TF1 International-Radiovision Plus-Téléfilm Canada,
122 min. – av. Christophe Lambert (Vercingétorix),
Max von Sydow (l’archidruide Guttuart), Klaus Maria
Brandauer (Jules César), Inès Sastre (Epona, princesse
des Bellovaques), Bernard-Pierre Donnadieu (Dum
norix, chef des Eduens), Denis Charvet (Cassivelaun),
Maria Kavardjikova (Rhia), Yannis Baraban (Litavic),
Jean-Pierre Bergeron (Diviciac), Vincent Moscato (Mos-
catos). – En 52 av. JC. Ayant refusé de se soumettre à Cé-
sar, Celtill, magistrat suprême des Arvernes (en Auvergne),
est brûlé vif, assassiné par son propre frère Gobannitio. Le
jeune Vercingétorix, fils de Celtill, assiste au drame. Elevé
par les druides et initié au combat, le prince arverne à pré-
sent adulte retourne à Gergovie, tue son oncle et récupère
l’héritage ancestral. Dupé par César qui a cherché à l’éloi-
gner du continent en envahissant la (Grande-)Bretagne
et semble avoir commandité le meurtre de son père, Ver-
cingétorix se fait élire roi, épouse Epona, son amour d’en-
fance, et organise avec les chefs gaulois une farouche résis-
tance afin de libérer le pays, en appliquant la tactique de
la terre brûlée (72-46 av. JC). Il défait les légions romai-
nes devant Gergovie mais, harcelé par les auxiliaires ger-
mains de César, il se fait piéger dans la cité fortifiée d’Alé-
sia où il s’est mis à l’abri avec 80 000 fantassins. César ne
la prend pas d’assaut mais fait ériger une double fortifica-
tion autour de l’oppidum, empêchant toute sortie et toute
attaque venant de l’extérieur. La cité est encerclée et affa-
mée. Faute de commandement uni, l’armée de secours gau-
loise est repoussée. Le siège d’Alésia marque la fin des es-
poirs gaulois : après une épopée de dix mois, Vercingétorix
se rend à César et « entre dans la légende » ... (César le ra-
mènera enchaîné à Rome et le fera étrangler rituellement,
ce que dit mais ne montre pas le film.)
Coproduction multinationale tournée entièrement en Bul-
garie, dans les parages de Sofia (intérieurs dans les studios
Bulgarsko Radio i Televisia), à Bistritza et surtout à Be-
logradchik pour la reconstitution d’Alésia et de Gergovie
(la postproduction s’effectue au Canada), ce péplum fran-
cophone a, au départ, tout pour séduire : des acteurs de re-
nom, un budget confortable (15 millions de $), des décors
soignés, un réalisateur qui a fait ses armes en produisant les
films de Jean-Pierre Melville, Jean-Pierre Mocky, Francis
Girod ainsi que La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud.
Enfin et surtout, la détermination d’aborder avec objecti-
vité un univers celte presque toujours défiguré ou ignoré à
l’écran. La déception n’en est que plus grande : unique film
français consacré à Vercingétorix depuis 1909 (!), cette ha-
giographie mielleuse bascule plus d’une fois dans le ridi-
cule. Pendant le générique, la caméra se promène à travers
le système solaire à la poursuite d’une étoile filante, tan-
dis que sur terre, parmi menhirs et dolmens, un collège de
druides annonce pompeusement la venue d’un futur roi ...
L’apprentissage du prince arverne, Jedi en braies, est une
resucée de Star Wars, le maniement de l’épée lui est ensei-
gné par une séduisante prêtresse. L’action abonde en dia-
Christophe Lambert dans Vercingétorix de J. Dorfmann (2000)
Klaus Maria Brandauer, un César crapuleux (Vercingétorix, 2000)