6a – rome : de romulus à césar 
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sénateurs républicains. « Si elle n’était pas une femme, on
la considérerait comme une intellectuelle », rapporte-t-on
à l’imperator que l’on sent moins préoccupé par la guerre
et les complots – «maître de l’inattendu », César règle ceux
d’Alexandrie avec une aisance supérieure – que par son âge
et sa vulnérabilité (l’épilepsie). Cléopâtre ironise sur la pré-
tendue divinité des conquérants romains (« quelques victoi-
res, quelques massacres, et déjà vous êtes un dieu. Souviens-
toi, hier, Pompée était un dieu, lui aussi »). L’assassinat des
Ides de Mars et l’oraison funèbre de Marc Antoine devant
la Curie, déjà filmés en 1953, sont traités à distance, l’un
perçu à travers les flammes d’un rituel divinatoire égyp-
tien, l’autre couvert par les clameurs de la foule.
La seconde partie délaisse les calculs politiques pour la pein-
ture d’un amour obsessionnel et aveuglant. Face à la fai-
blesse de l’homme, la reine devient femme, la lucidité cède
à la passion. De cérébral, l’affrontement devient fougueux
et violent (la fureur de Cléopâtre lacérant les vêtements de
son amant en apprenant qu’il a épousé Octavie, le désar-
roi pathétique de ce dernier seul sur la plage après la dé-
faite, puis se lançant au-devant d’une mort que personne
ne veut lui donner). Hanté par l’ombre de César dont il
reste l’éternel dauphin, Marc Antoine se fait ridiculiser à
bord du palais flottant de la reine à Tarse (elle jette son vi-
siteur aviné dans les bras d’une doublure). César était un
stratège, lui un guerrier. Mais son épée, qu’il utilise pour
pénétrer dans l’alcôve de Cléopâtre, symbolise à la fois ses
qualités et ses limites (comme le démontre le désastre d’Ac-
tium où il cède à la panique en voyant le navire de la reine
s’éloigner). Alors que la force de Cléopâtre revigorait César,
son amour rend Marc Antoine progressivement impuissant,
autodestructeur. Prisonnier de sa fierté, incapable d’évo-
luer, émasculé, le proconsul égaré abdique politiquement
pour celle qui est devenue sa raison d’être. Il sombre dans
l’auto-apitoiement et le suicide, qu’il rate (« J’ai toujours
envié Rufio et ses grands bras »). De son côté, Cléopâtre,
Inquiète, Cléopâtre suit le cours des maneuvres navales à Actium
Un des plus beaux rôles d'Elizabeth Taylor: une souveraine suprêmement cultivée et politicienne dans un monde dominé par les hommes
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