6a – rome : de romulus à césar 
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zales. –
L’intrigue se base sur le
Julius Caesar
de Shakes-
peare : fils adoptif de César, Brutus (85-42 av. JC) est
convaincu par Cassius de participer au complot républicain
contre son bienfaiteur. L’assassinat de ce dernier, la défaite
de Brutus à Philippes et son suicide à l’âge de 43 ans.
1911
Julius Caesar’s Sandals
(GB/ FR)Theo Frenkel [=Theo
Bouwmeester] ; Charles Urban Trading Co., 10 min. –
av. Theo Frenkel (Jules César), Julie Meijer. –
Tourné
dans les studios Urban à Nice.
1911
Caesar’s Prisoners
(GB) Theo Frenkel ; Natural Color
Kinematograph Co., 19 min. – av. Theo Frenkel (Jules
César), Julie Meijer (la reine).
1913
Giulio Cesare
(IT) Giovanni Pastrone (?) ; Itala Film,
Torino.
1914
Giulio Cesare
/
Caius Julius Caesar (La conspiration
de Jules César)
(IT) Enrico Guazzoni ; Palatino-Cines,
Roma, 2234 m. / 104 min. – av. Amleto Novelli (Jules
César), Gianna Terribili Gonzales (Tertullia), Lea Or-
landini, Bruto Castellani (Vercingétorix), Augusto Mas-
tripietri (Caton d’Utique), Ignazio Lupi (Pompée), Or-
lando Ricci (Marc Antoine), Antonio Nazzari (Brutus),
Carlo Duse, [Pina Menichelli (Cléopâtre)]. –
Le film pro-
pose une vaste reconstitution de la vie de César, de son ma-
riage avec Cornelia en –83 jusqu’à sa mort, en passant par
l’exil sous Sylla, l’antagonisme avec Caton, la prise d’Alésia
et la défaite de Pompée à Pharsale ... une entreprise quasi
unique dans le cadre du «péplum romain» et que seule la té-
lévision européenne répétera en 2002 sous la direction d’Uli
Edel. C’est prioritairement le chef de guerre (Alésia, Phar-
sale) qui est mis en valeur ici, dont les qualités exceptionnel-
les inquiètent peu à peu le Sénat. Brutus, son meurtrier, est
présenté comme le fils naturel du dictateur, fruit d’un péché
de jeunesse avec Servilia, la sœur de Caton.
Le film insiste sur l’effondrement des valeurs républicaines
et l’épuisement des anciennes classes dirigeantes dans des
luttes fratricides. Autoritaire, sage et juste, César y personni-
fie Rome, « civilisatrice du monde entier » comme l’indique
un intertitre. Apprenant que des meurtriers l’attendent, il
refuse la protection de gardes armés afin de ne pas insulter
la dignité du Sénat. Pour l’extrême droite nationaliste à
la veille de la Première Guerre mondiale, l’Italie moderne
attend un guide providentiel du même acabit, qui réunisse
les qualités d’un bâtisseur d’empire et celles d’un ardent pa-
triote auquel un pouvoir centralisé donnera les moyens de
ses glorieuses ambitions. Sorti en novembre 1914, le film
est instrumentalisé par les ultras pour inciter le gouverne-
ment libéral italien à entrer en guerre contre l’Allemagne
et l’Autriche (ce qui arrivera dix mois plus tard). César est
la référence historique par excellence du jeune Benito Mus-
solini : tous deux figureront côte à côte en bustes de marbre
Dans le
Giulio Cesare
d'Enrico Guazzoni (1914), toutes les scènes
avec Cléopâtre (Pina Menichelli) ont été coupées au montage
Avant de mourir, César (Amleto Palermi) reconnaît son fils adoptif Brutus parmi ses assassins (
Giulio Cesare
d'Enrico Guazzoni, 1914)
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