Page 300 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

300l’antiquité au cinéma
1973 L’arena / Livia, una vergine per l’impero / La rivolta
delle gladiatrici / Le gladiatrici /Naked Warriors
(La révolte des gladiatrices / La révolte des vierges)
(IT /US) Steve Carver et Michael Wotruba [=Aris-
tide Massaccesi] ; Rover-New World-EMI, 83 min. –
av. Margaret Markov (Bodicia), Pam Grier (Mamawi),
Lucretia Love (Deirdre), Paul Muller, Maria Louise,
Mimmo Palmara (Rufinius). – En Bretagne, des centu-
rions capturent la prêtresse druidique Bodicia qui se re-
trouve dans l’arène aux côtés de l’Irlandaise Deirdre et de
l’Africaine Mamawi. Encouragées par Septimus, un ancien
camarade de Spartacus, les gladiatrices se révoltent, tuent
les patriciens que la plèbe a poussés dans l’arène et fuient
Rome par les Catacombes. Une production indigente mais
assez vitaminée de Roger Corman (New World Pictures),
tournée à Cinecittà et dans les Thermes de Caracalla.
1975 Spartak / Spartacus (RU) Vadim Derbeniev et Youri
Grigorovitch (chorégr.) ; Mosfilm, 115 min. – av. Vla-
dimir Vassiliev (Spartacus), Marius Liépa (Caius Lici-
nius Crassus), Nina Timofeyeva (Aegina), Natalia Bess-
mertnova (Phrygie), Ekaterina Maximova. – Le ballet
en trois actes et douze tableaux d’Aram Khatchaturian
(Prix Lénine 1970) mis en scène par Grigorovitch, le di-
recteur artistique du Ballet Bolchoï (l’œuvre fut créée en
1956 à Léningrad par le Ballet Kirov). Direction musi-
cale d’Algis Zhuraitis. Un chant glorifiant la lutte des op-
pressés, décorativement opulent et magistralement dansé.
Crassus est ici (comme chez Kubrick) le principal adver-
saire de Spartacus : c’est lui qui capture le Thrace et achète
sa compagne Phrygie pour ses propres caprices. Spartacus
se révolte, délivre Phrygie et fait prisonnier Crassus. Laissé
en vie et chassé sous les quolibets, le Romain jure de faire
payer chèrement son humiliation. Finalement, la discorde
et la trahison ont raison du soulèvement des gladiateurs.
Le scénario repose sur le célèbre roman de Raffaello Giova-
gnoli, étoffé par Natalia Kasatkina et Vladimir Vassiliev.
1982 (tv) Created Equal (US) Virgil A. Vogel ; série «Voya-
gers ! » nº 2.1, NBC-Universal-Scholastic (NBC
10.10.82), 50 min. – av. Don Pastorini (Spartacus),
Fay Hauser, Jay Robinson (Cicéron), Leigh Hamilton
(Octavie), Robin Ignico (Calpurnie), Allan Lurie, Jon
Erik-Hexum (Phinéas Bogg). – Science-fiction loufoque :
le voyageur dans le temps Phinéas Bogg (sic) sauve Spar-
tacus d’une mort certaine dans l’arène et l’aide à fuir pour
organiser la révolte des esclaves.
1984 (vd-mus) Spartak / Spartacus (RU/US) Youri Gri-
gorovitch (chorégr.), Preben Montell (vd) ; Gostele-
radio-NVC Arts, 128 min. – av. Irek Mukhamedov
(Spartacus), Natalia Bessmertnova (Phrygie), Mikhail
Gabovitch (Marcus Licinius Crassus), Maria Bilova
(Aegina), Mikhail Tsivin (gladiateur). – Captation du
ballet en trois actes d’Aram Khatchaturian filmé au Bolchoï
à Moscou à nouveau sous la direction d’Algis Zhuraitis.
1990 (tv-mus) Spartacus (The Australian Ballet) (AU) László
Seregi (th), Lindesay Dresdon (tv) ; Peter Butler-Austra-
lian Broadcasting Corporation (ABC 7.3.90), 118 min.
– av. Steven Heathcote (Spartacus), Lisa Pavane (Flavia,
son épouse), Greg Horsman (Marcus Licinius Crassus),
Adam Marchant (Gad), Robert Marshall (Œnomaus),
StephenMorgante (Crixus), Ulrike Lytton (Julia), Fiona
Tonkin (Claudia) et la troupe de The Australian Bal-
let. – Mise en scène de Laszlo Seregi (aussi auteur du scé-
nario, de la chorégraphie et de la production), filmée au
Arts Center de Melbourne d’après le roman de Howard
Fast. Musique d’Aram Khatchaturian dirigée par Ormsby
Wilkins.
1990 (vd-mus) Spartak / Spartacus (RU/ FR) Shuji Fujii et
Youri Grigorovitch (chorégr.), Preben Montell (vd) ;
Arthouse Musik, 136 min. – av. Irek Mukhamedov
(Spartacus), Lyudmilla Semenyaka (Phrygia), Alek-
sandr Vetrov (Marcus Licinius Crassus), Maria Bilova
(Aegina), Gediminas Taranda (gladiateur). – Captation
du ballet en trois actes d’Aram Khatchaturian filmé à Mos-
cou par la NHK avec l’orchestre et les chœurs du Bolchoï
sous la direction d’Algis Zhuraitis.
2002 (tv) Spartacus – Gladiator gegen Rom (DE) Günther
Klein ; ZDF, 51 min. – Docu-fiction avec acteurs anony-
mes.
2003 (vd-mus) Spartak / Spartacus (RU) Natalia Kasatkina,
Vladimir Vasiliev ; Classikal Ballet Moskva (6.6.03), 120
min. – av. Youri Klevtsof (Spartacus), Ekaterina Be-
rezina (Aurelia), Vladimir Muravlyov (Crassus), Olga
Pavlova (Eutibida), Sergej Belorybkin. – Captation du
ballet d’Aram Khatchaturian sous la direction musicale
d’Aleksandr Petukhov.
2004 (tv) Spartacus (US) Robert Dornhelm [d’apr. Howard
Fast] ; Kurdyla Entertainment-USA Network Pictu-
res (USA Network 18.4.04), 165 min. – av. Goran
Visnjic (Spartacus), Alan Bates (le sénateur Antonius
Agrippa), Angus MacFadyen (Marcus Licinius Cras-
sus), Rhona Mitra (Varinia), Ian McNeice (Lentulus
Batiatus), Henry Simmons (Draba), Assen Blatechki
(Polymus), Stuart Bunce (Cornelius Lucius), Paul Kyn-
man (Crixus), Georgina Rylance (Helena), Hristo Sho-
pow (Maecenus), George Calil (Pompée), Richard Di-
lane (Jules César), Ben Cross (Varinius Glaber), James
Frain (David), Niall Refoy (Publius Maximus). – Pro-
duit par Ted Kurdyla (responsable du téléfilm Helen of
Troy en 2003) d’après un scénario de Robert Schenkkan,
lauréat du prix Pulitzer, adaptation qui, sur le plan évé-
nementiel, s’avère plus fidèle au roman d’Howard Fast que
le film de Kubrick. On y trouve cette même volonté de faire
passer une vision idéologique moderne, noyée dans le sen-
timentalisme. En prologue, Spartacus supplie Varinia (sa
compagne gauloise qui attend un enfant) de rester en vie
pour raconter à la postérité ce qu’ils ont tenté de créer : un
monde sans maîtres ni esclaves, où tous les biens sont en
commun, où hommes et femmes sont égaux, une société sans
racisme (il y a des Noirs et un Juif parmi les révoltés), etc.
Certains épisodes négligés par Kubrick sont développés, tels
que la destruction de l’armée de Caius Claudius Glaber
au pied du Vésuve, la défaite des deux légions de Publius
Maximus, les généraux romains vaincus contraints de se
battre comme des gladiateurs, le lynchage des familles pa-
triciennes par les esclaves déchaînés, la décimation des lé-
gions « lâches » sur ordre de Crassus, la défection du Gau-
lois Crixus qui est massacré avec ses hommes au pied du
mont Garganus, l’encerclement des rebelles dans le Brut-
tium et finalement Pompée raflant les honneurs de la vic-
toire à Crassus. Spartacus est un homme indécis, plein de
doutes, qui refuse d’abord son rôle de chef, puis règne en
autocrate sur des milliers d’esclaves. Acculé à la mer, il se
rend seul et désarmé dans le camp ennemi afin d’offrir sa
vie en échange de celle de ses compagnons. Crassus ricane.
Le tournage se fait en Bulgarie, dans les studios Nimar à
Sofia – soit en Thrace, dans la patrie même de l’authen-
tique Spartacus – avec un budget de 20 millions de $.
Hélas, les comédiens manquent singulièrement de relief