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  l’antiquité au cinéma
1909
Spartaco
(Spartacus)
(IT) Oreste Gherardini (?) ; So-
cietà Italiana Pineschi-Latium Film, Roma, 425 m. – av.
Oreste Gherardini (Spartacus). –
Vainqueur dans l’arène,
Spartacus est affranchi, mais ses compagnons thraces solli-
citent son aide pour fuir. La patricienne Fausta, maîtresse
délaissée de Spartacus, révèle ses intentions aux autorités.
Spartacus livre bataille, remporte la victoire, mais Fausta,
déguisée, se rend dans son campement, trahit ses plans,
et le gladiateur périt transpercé par les javelots romains.
Tournage près de l’aqueduc de Porta Furba à Rome, offi-
ciellement d’après le roman à succès de Raffaello Giova-
gnoli (1874). US, GB :
Spartacus, the Last of the Gla-
diators
.
1913
Spartaco, ovvero il gladiatore della Tracia (Sparta-
cus, le gladiateur justicier / La grande révolte des es-
claves)
(IT) Giovanni Enrico Vidali ; Pasquali, Torino,
1824 m. – av. Mario Guaita Ausonia (Spartacus), En-
rico Bracci (Marcus Licinius Crassus), Luigi Mele (No-
ricus), Maria Gandini (Elena, fille de Crassus), Cristina
Ruspoli (Idamis, sœur de Spartacus), Leo Ragusi (Armo-
rico). –
Spartacus, sa sœur Idamis et son fiancé Armorico
sont vendus comme esclaves. Idamis aboutit chez Elena,
la fille du consul Crassus, qui la traite comme une sœur.
Gladiateur, Spartacus refuse de tuer Armorico comme le
lui ordonne Crassus lors d’une fête, et se révolte. Il bat les
légions du consul, le fait prisonnier, mais le relâche à la
demande d’Elena. Reconnaissant, Crassus le nomme com-
mandant en chef de l’armée romaine et il entre en triom-
phateur dans Rome où il fait affranchir les esclaves. Le chef
des gladiateurs, son ennemi Noricus, assassine Crassus et
accuse Spartacus du crime. Celui-ci est jeté aux lions au
Circus Maximus (sic) où il meurt avec son adversaire. Une
fin alternative montre comment Spartacus, devenu citoyen
romain, est innocenté et épouse Elena, tandis que Noricus
périt seul dans l’arène.
Les méandres du scénario démontrent la difficulté des ci-
néastes italiens à aborder les guerres serviles sans discrédi-
ter la grandeur de Rome ni irriter la droite nationaliste
qui vient d’arracher la Tripolitaine et la Cyrénaïque à la
Turquie. En fait, Vidali reprend la trame populaire du ro-
man de Raffaello Giovagnoli (1874), un ardent partisan de
Garibaldi, tout en y rajoutant le personnage du gladiateur
félon Noricus sorti, lui, de la tragédie éponyme de Bernard
Joseph Saurin (1760). Mais au fil du récit, Spartacus se
laisse séduire par le patriotisme romain et après avoir grâ-
cié Crassus pour les beaux yeux d’Elena, le gladiateur re-
belle n’aspire plus qu’à vivre « en paix et en liberté » à l’om-
bre du Capitole. Sa magnanimité l’a rendu digne d’être
Romain. Totalement aberrant sur le plan historique, mais
imposant par ses immenses décors antiques qui cherchent
à rivaliser avec ceux de
Cabiria
, le film est un succès in-
ternational et un triomphe personnel pour l’athlète-lut-
teur Mario Guaita Ausonia, qui exhibe son torse dans les
théâtres de variétés. Sur le plan iconique, il perpétue ainsi
l’image de « l’homme fort » italien (Ursus dans le
Quo Va-
dis
de Guazzoni cette même année), brisant ses chaînes,
cette fois non pour sauver une chrétienne, mais pour aider
ses compatriotes. La séquence anachronique du lion dans
l’arène répond, elle aussi, à l’attente du public qui a ac-
clamé ce genre de scènes dans
Quo Vadis
. US :
Spartacus,
the Revolt of the Gladiators
.
1926
Spartak / Spartacus
(RU) Ertugrul Muhsin-Bey ; Gos-
kino, 1928 m. – av. Matvei Liarov (Lucius Cornelius
Sylla, dictateur), Brodskaïa (Valeria, sa femme), S.
Chklarski (sénateur Lucius Sergius Catilina), Kozenko
(Marcus Licinius Crassus), Deïnar (Spartacus), Olga Na-
zarova (sa mère), Lissevitskaïa (Mircia, sa sœur), Vassia
Lioudvinski (son frère), A. Simonov (sénateur Metrobe),
A. Ostachevski, Ya. Svatchenko, Rakitine, Sergueï Mi-
nine (Artorix), O. Merlatti, Kononenko-Kozelski, A.
Denissov, B. Chelestov-Zauze.
– Gladiateur, Spartacus
est affranchi après avoir démontré un courage exceptionnel
dans l’arène. Une fois libre, et profitant de la mort de Sylla
Un
Spartacus
soviétique (1926) tourné en URSS par un cinéaste turc, émule d’Eisenstein ... et amateur des tableaux de J. L. David
Spartacus condamné à la gladiature (
Spartaco
de G. Vidali, 1913)
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