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– rome : de romulus à césar 
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qui dénonce l’œuvre comme un florilège de propagande
soviétique, la flamboyance et l’éblouissante efficacité de sa
réalisation, l’éclat de sa prestigieuse distribution (Olivier,
Laughton, Ustinov), entraînée par la vitalité, l’acharne-
ment et l’intensité de Douglas en font un succès internatio-
nal, engrangeant 14600000 $ de recettes. Pour le jeune
Kubrick, c’est la percée à Hollywood, avec cinq Oscars et le
Golden Globe Award décerné au meilleur film de 1961.
1962
Il figlio di Spartacus (Le fils de Spartacus)
(IT) Sergio
Corbucci [et Franco Giraldi] ; Titanus-Arta, 100 min.
– av. Steve Reeves (Randus), Jacques Sernas (Vetius),
Gianna Maria Canale (Claudia), Claudio Gora (Marcus
Licinius Crassus), Ivo Garrani (Jules César), Enzo Fier-
monte (Gular), Ombretta Colli (Sheila). –
En 48 av. JC,
Jules César, occupé par la guerre entre Cléopâtre et son jeune
frère Ptolémée XIII à Alexandrie, charge le centurion Ran-
dus d’une mission secrète dans la lointaine Lydie : surveiller
le consul Crassus qui y comploterait contre la République
avec Pharnace, le roi de Bithynie. Naufragé, le centurion
est réduit en esclavage par les Lydiens. Gular, un vieil es-
clave, unique rescapé de l’armée de Spartacus, reconnaît
l’amulette thrace que Randus porte au cou et lui révèle sa
réelle identité : il est le fils secret du légendaire gladiateur.
Varinia, sa mère, le portait dans ses bras en prenant congé
de celui qui fut crucifié avec des centaines d’autres sur or-
dre de Crassus ... Randus se met en tête de venger son gé-
niteur (sa dépouille repose en plein désert, au Temple du
Soleil) et de libérer les esclaves qui travaillent pour Cras-
sus, dont les mercenaires indigènes pillent le pays pour son
compte. Il parvient à la cour du consul, puis, ancêtre de
Zorro, il devient le justicier au visage dissimulé sous un
casque thrace et signe ses coups avec un « S ». Ses compa-
gnons tuent Crassus en lui faisant avaler de l’or en fusion.
Capturé, Randus est condamné à être crucifié, mais César,
magnanime et soucieux de son image publique, le gracie à
la demande de la population.
Deuxième péplum (après
Romolo e Remo
) du plus poli-
tisé des cinéastes d’italo-westerns, réalisé en Egypte, près
d’Alexandrie, à Saqqara, à Gizèh avec la logistique des
studios Misr au Caire, puis dans les ateliers Titanus Far-
nesina à Rome. Dans son scénario, qui se réfère clairement
à la fresque de Stanley Kubrick (on y retrouve le person-
nage fictif de Varinia, compagne d’un Spartacus cruci-
fié), Corbucci télescope la mort atroce du triumvir Cras-
sus lors de la guerre contre les Parthes (–55) et la victoire
de César sur Pharnace, fils de Mithridate (–47). En fait,
au moment où César est en Egypte, Crassus est déjà mort
depuis huit ans. Il est ici taxé de vilain négrier, comme si
tout le système romain ne reposait pas sur l’exploitation de
l’homme par l’homme. Une bande dessinée à la réalisation
nerveuse, aux mouvements de caméra parfois audacieux,
aux extérieurs séduisants (le désert, le campement de César
au pied de la Grande Pyramide) et aux touches de cruauté
inusitées (esclaves dévorés par des murènes, allée de crucifiés,
la courtisane Claudia condamnée à périr dans les sables,
etc.). Toutefois, en terminant par un geste de clémence de
Jules César, l’Italien Corbucci signalise implicitement que
l’avenir de Randus n’est pas dans la rébellion contre Rome,
mais dans l’intégration à cet ordre exemplaire, garant de
justice sociale. Quant aux esclaves, ils n’ont qu’à se confor-
mer avec patience à leur condition. «Qu’est-ce qui le fait
sourire » s’interroge le conquérant face au Sphinx « sinon
la destinée des hommes ? » Le « bon » César restaure ainsi le
colonialisme éclairé, ses adversaires étant des « Sarrasins »
(sic) en peaux de léopard. Bryna Productions, la société de
Kirk Douglas, s’oppose en vain au titre original du film,
qui vise de toute évidence à exploiter le succès de l’œuvre
de Kubrick (les recettes domestiques record pour la Titanus
s’élèvent à 774 millions de lires). Aux Etats-Unis,
Il figlio
di Spartacus
sera rebaptisé
The Slave
.
1964
Spartacus e i dieci gladiatori/Gli invincibili dieci gla-
diatori / Spartacus et les dix gladiateurs / Espartaco y
los diez gladiadores
(IT / FR / ES) Nick Nostro ; Cine-
produzioni Associate-Copernic-Balcazar, 98 min. – av.
Dan Vadis (Rockia), Helga Linè, John Heston [= Isarco
Ravaioli] (Spartacus), JohnWarrell, Ursula Davis, Stan-
ley Kent, Halina Zalewska, Gianni Rizzo (le sénateur
Varron). –
Dix gladiateurs romains de Capoue rejoignent
les rangs des insurgés thraces sous Spartacus et l’aident à
écraser l’armée du puissant sénateur Varron. – L’ineffa-
ble réalisateur de ce mini-budget tente de mettre bout à
bout des images provenant visiblement de douze films dif-
férents (difficile de trouver deux plans de la même couleur
ou un raccord qui tombe juste). Tourné simultanément
à
Il trionfo dei dieci gladiatori
(6c.5) aux studios ATC
à Grottaferrata, à Lavinio Lido de Enea et à Manziana
(Tuscia Romana), avec la même équipe devant et derrière
la caméra. US :
Spartacus and the Ten Gladiators
.
1964
La vendetta di Spartacus (La vengeance de Spartacus)
(IT) Michele Lupo ; Leone Film, 100 min. – av. Roger
Browne (Valerius Catulus), Gordon Mitchell (Armi-
nius), Scilla Gabel (Cinzia), Giacomo Rossi Stuart (Ful-
vius Trasonus), Daniele Vargas (sénateur Lucius Emilius
Trasonus, son père), Germano Longo (Marcellus Ca-
tulus), Gianni Solaro. –
Rome, automne 73 av. JC. Le
soulèvement de Spartacus a été noyé dans le sang. Par op-
portunisme politique, Trason fait courir la rumeur que le
légendaire gladiateur serait toujours en vie, à la tête d’une
armée d’insurgés, grâce à la complicité du patricien Mar-
cellus Catulus (dont il fait exterminer la famille). Le frère
de Catulus, Valerius, rejoint les rebelles dont le chef est bien
mort, démasque le traître Arminius et tue les fourbes. Petit
western en jupettes. US :
Revenge of the Gladiators
.
1970 (tv)
Spartacus
(GB) David Croft (BBC 4.5.70), 35 min.
– av. Frankie Howerd (Lurcio), Max Adrian (sénateur
Ludcrius Sextus), Kerry Gardner, Colin Bean, Robert
Gillespie, Michael Knowles. –
Sixième épisode du sitcom
parodique de la BBC
Up Pompeii !
(6c.5). Couard, Lur-
cio, l’esclave du sénateur Ludicrius, rechigne à rejoindre
l’armée des esclaves rebelles de Spartacus.
En Egypte, un centurion de César (Steve Reeves, dr.) découvre son
lourd héritage, dans
Il figlio di Spartaco
de Sergio Corbucci, 1962
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