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– rome : de romulus à césar 
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FR2 25.5.06), 89 min. – av. Alexander Siddig (Han-
nibal), Ben Cross (Quintus Fabius Maximus), Shaun
Dingwall (Publius Cornelius Scipio Africanus), Ro-
bert Dixon (Publius Cornelius Scipio, son père), Emi-
lio Doorgasingh (Maharbal), Bashar Rahal (Hasdrubal,
frère d’Hannibal), Valentin Ganev (Paulius), Tristan
Gemmill (Caius Terentius Varro), Mido Hamada (Ma-
gon, frère d’Hannibal), Teodora Ivanova (Imilce, épouse
d’Hannibal), Hristo Mitzkov (Gisco), Hristo Mutaf-
chiev (Vandicar), Ivan Petrushinov (chef  Boii), Vincent
Riotta (Hanno), Nikolai Hadjiminev (Hamilcar Barca),
Emil Markov (Sempronius Longus), Kenneth Cran-
ham/ Samuel Le Bihan (narration). –
Enfant, Hanni-
bal a juré à son père qu’il serait toujours l’ennemi de Rome.
Il prend sa revanche en –218, lorsque Caius Terrentius
Varro, ambassadeur de Rome, le met en garde contre toute
action militaire qui freinerait l’expansion romaine en
Espagne. Suivent le siège de Sagonte, cité espagnole alliée
de Rome, une provocation voulue d’Hannibal qui déclenche
la deuxième guerre punique, le passage des Pyrénées, la
traversée des Alpes avec ses embuscades de montagnards
et ses obstacles naturels, Trasimène, Cannes, Zama, enfin
le suicide d’Hannibal en Bithynie.
Ce téléfilm de fiction combine le documentaire instructif et
la fresque épique selon une formule à succès initiée par la
BBC dès 2003 (Bazalgette à précédemment mis en scène
Genghis Khan
en Mongolie, et la productrice Ailsa Orr
a parrainé
Pompeii : The Last Day
). Ici point de com-
mentaires de spécialistes entre deux scènes de pantomime
en costumes et des vestiges archéologiques, comme les affec-
tionne la docu-fiction courante, mais un scénario structuré
comme une tragédie dont seule l’Histoire sert de fil drama-
tique, sans le moindre additif romancé. La reconstitution
est étonnament fastueuse pour un téléfilm (les costumes sont
fatigués, usés, patinés, les plus exacts depuis qu’on tourne
des péplums), fidèle aux connaissances actuelles des événe-
ments et soucieux de faire comprendre à la fois l’homme et
ses stratégies. Le dispositif narratif est agrémenté d’un dou-
ble commentaire, l’un pour expliquer le contexte, tandis
que l’autre, plus subjectif, correspond à la voix intérieure
du Carthaginois, un apport original qui rythme intelli-
gemment le récit. A mesure qu’Hannibal décrit la tactique
prévue à son état-major à Cannes (en Apulie), les images
de la bataille à venir en illustrent étape par étape tout le
brio, jusqu’à l’encerclement fatal des légions de Paulus et
Varro par la cavalerie africaine, entraînant la victoire la
plus écrasante de toute l’Antiquité : 60000 des 86000 Ro-
mains mobilisés sont massacrés, le consul Paulus compris,
par une armée inférieure d’un tiers. Le film ne recule pas
devant la violence des faits, ce qui est inhabituel pour le
petit écran (têtes tranchées, le lac de Trasimène couvert de
milliers de cadavres, des éléphants chargeant l’ennemi ter-
rorisé), et fait une place à des personnages souvent oubliés
par le cinéma : Magon et Hasdrubal, les deux frères cadets
d’Hannibal, Maharbal, le chef de la cavalerie, etc. Il en-
registre les choix militaires inexplicables qui ont précipité
la chute du Carthaginois (ne pas avoir su donner le coup
de grâce à Rome au lendemain de Cannes) et relève, ima-
ges à l’appui, comment Scipion écrasera son adversaire à
Zama en copiant ses tactiques. L’élève a éclipsé le maître.
Bazalgette clôt par une scène symptomatique : Hannibal
mort, les Romains jettent ses carnets autobiographiques au
feu. L’Histoire sera écrite par les vainqueurs seulement.
Révélé dans la fresque médiévale
Kingdom of Heaven
de
Ridley Scott et dans
Syriana
de Stephen Gaghan, le co-
médien soudano-britannique Alexander Siddig (El Fadil)
fait un Hannibal aux yeux verts, à la fois féroce, révolté et
vulnérable. Ayant réuni un budget de 3 millions d’euros,
la production tourne en Bulgarie (Patschow, près de Sofia,
pour la séquence des Alpes) et en Tunisie (studios Sin-
bad Productions à Tunis) avec 400 figurants dédoublés à
volonté grâce au numérique. On aboutit à la représentation
de l’épopée hannibalienne de loin la plus juste et la plus
satisfaisante à ce jour, même si le film pèche un peu par
son didactisme, sa linéarité et son manque de glamour.
– Le comédien américain Vin Diesel (
The Chronicles of
Riddick
) annonce simultanément à cette excellent téléfilm
britannique la préparation de
*Hannibal the Conqueror
,
un gros budget qu’il se propose aussi de produire et de mettre
en scène en 2008, sinon plus tard encore. Le tournage aurait
lieu aux studios espagnols de Ciudad de la Luz à Alicante,
d’après un scénario de David Franzoni (
Gladiator
) tiré du
roman de Ross Leckie. Outre Diesel en Hannibal, F. Valen-
tino Morales jouerait Hasdrubal. A suivre, peut-être.
2007 (tv)
Hannibals Elefanten (Les éléphants d’Hannibal)
(DE) Jörg Altekruse ; ZeitfilmMedia-Chroma-AleaDF-
TVC-WDR-Arte (Arte 19.5.07), 53 min.
– Docu-fiction
tournée partiellement dans les Alpes suisses avec quelques
figurants en armure d’époque et des animations numéri-
ques. Le film s’égare dans des enquêtes laborieuses sans ré-
pondre aux questions qu’il veut aborder (par où Hannibal
est-il passé, les éléphants s’adaptent-ils aux températures de
haute montagne, pourquoi seuls deux pachydermes attein-
dront-ils l’Italie ?, etc.).
La destruction de Carthage
Troisième guerre punique
150-146 av. JC
Le redressement commercial et agricole de Carthage est si
rapide que Caton l’Ancien, envoyé comme ambassadeur,
revient très inquiet à Rome et ne cessera plus d’appeler ses
compatriotes à en finir avec l’ennemi punique («Delenda
Carthago »). Un conflit entre Carthage et le roi numide
Massinissa sert de prétexte aux Romains pour reprendre les
Hannibal et ses éléphants, cauchemar de Rome (
Hannibal
, 2006)
s
6a.3.4
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