6b – la rome impériale 
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dukcji Filmowej-Syrena Entertainment (feuilleton tv :
6 épisodes), 172 min. – av. Pawel Delag (Marcus Vi-
nicius), Magdalena Mielcarz (Lygie), Boguslaw Linda
(Pétrone), Michal Bajor (Néron), Rafal Kubacki (Ur-
sus), Franciszek Pieczka (saint Pierre), Danuta Stenka
(Pomponia Graecina), Agnieszka Wagner (Poppée Sa-
bine), Jerzy Trela (Chilon Chilonidès), Krzysztof Maj-
chrzak (Ophonius Tigellinus), Malgorzata Foremniak
(Chrysothémis, la courtisane), Dariusz Juzyszyn (Cro-
ton), Andrzej Tomecki (Glaucus), Zbigniew Walerys
(Paul de Tarse), Malgorzata Pieczynska (Claudia Acté),
Marta Piechowiak (Eunice), Stefan Burczyk (Sénèque),
Marcin Perchuc (Lucain), Piotr Garlicki (Aulus Plau-
tius). –
Ce film, le plus onéreux jamais produit en Pologne
(18 millions de $), est un projet dont Jerzy Kawalerowicz
rêvait depuis son
Faraon
(cf. Egypte 3.3) en 1966, mais
auquel les gouvernements communistes de Gomulka, Gie-
rek, Kania et Jaruzelski s’étaient toujours opposés, malgré
la caution culturelle de l’écrivain national par excellence,
lauréat du prix Nobel. Compréhensible car, dans un pays
resté à 80% catholique, l’Eglise était une des grandes forces
d’opposition au régime. Avec la libéralisation économique,
le rapprochement de l’Ouest, l’adhésion au Conseil de l’Eu-
rope (1991) et, simultanément, le succès de fresques histo-
riques comme
Ogniem i mieczem (Par le feu et par le
fer)
de Jerzy Hoffman, également d’après Sienkiewicz, ou
PanTadeusz
d’AndrzejWajda en 1999, Kawalerowicz ob-
tient enfin le feu vert. Le gros du film se tourne en Pologne
même, à Varsovie (l’amphithéâtre avec ses 1700 figurants
décuplés par le digital), à Piaseczno (Trastevere, Forum), à
Wilanów (jardins impériaux) et à Modlin (Domus Aurea,
le palais). Monastir, Prince, Kortine et les grottes d’El-Ha-
qaria (Tunisie) servent de décors pour le Trastevere, Antium
et les catacombes ; d’autres extérieurs sont enregistrés en
France, au Pont du Gard (la révolte du peuple), à Ansouis,
à Nîmes et au Val Joannis.
La mise en scène, partie des peintures académiques de Jan
Styka, qui fut aussi l’illustrateur du roman à sa sortie, four-
mille de détails intéressants quant à la variété et au port de
vêtements, aux décorations et au mobilier (peintures mura-
les pompéiennes, architecture en trompe-l’œil, panneaux et
colonnes de marbre noir sur fond vermillon, statues et édi-
fices colorés), au cérémonial de la cour, au traitement des
esclaves, etc. Une entrée en matière rapide, élégante dans
l’agencement, la composition chromatique (jaune, orange,
ocre) et l’animation interne des plans rappelle que Kawa-
lerowicz fut autrefois l’un des tenants du grand cinéma
polonais avec Wajda et Polanski. Sensible au message phi-
losophique de Sienkiewicz, le cinéaste (qui est aussi scéna-
riste et coproducteur) déplace le poids de la narration du
mélo vers les personnages plus complexes, Pétrone, Néron
et le délateur Chilon Chilonidès, silhouette tragique et im-
monde. Roux et tavelé de taches de rousseur, Michal Bajor
fait de Néron un psychopathe sans appel, le faciès porcin,
le regard traqué, les gestes saccadés et théâtraux. L’épicu-
rien Pétrone (qui remet ici à Vinicius un exemplaire de son
Satiricon
) est un « grand artiste, intelligent, noble mais trop
égoïste pour pouvoir se sacrifier pour le bien commun, car
il ne croit ni en les dieux, ni en les hommes » (le cinéaste
dixit). L’athlétique Boguslaw Linda, spécialisé dans les rô-
les de truands, en fait pourtant le personnage le plus atta-
chant du film, soutenu par des dialogues pleins d’humour,
Le colosse Ursus sauve la vie de Lygie dans l'amphithéâtre reconstruit à Varsovie par le cinéaste Jerzy Kawalerowicz (
Quo Vadis
, 2001)
Néron et Poppée (Michal Bajor, Agnieszka Wagner) forment un
couple monstrueux dans le
Quo Vadis
polonais de 2001
I...,495,496,497,498,499,500,501,502,503,504 506,507,508,509,510,511,512,513,514,515,...674