6b – la rome impériale 
501
de poix) et accuse quelques divergences d’avec le roman :
Marcus rencontre Lygie (une ex-princesse germaine) alors
qu’il cherche de l’aide suite à un accident de char ; Néron
lui-même recherche incognito Lygie dans Suburre et finit
assommé au cours d’une bagarre ; au palais, la belle chré-
tienne s’attire l’hostilité de Poppée à cause de l’amitié que lui
voue l’enfant qu’elle a eu de Néron, etc. En fin de compte,
cet ultime
Quo Vadis
italien avant 1984 ne satisfait ni les
fascistes ni le Vatican, car il donne plus de place aux plai-
sirs, dépravations et vices imaginaires du tyran qu’aux ver-
tus de la foi. A la sortie du film, le malheureux Ambrosio
perdra encore trois procès contre les héritiers de Sienkiewicz
et contre Guazzoni, dont la version de 1913 est alors tou-
jours en distribution.
1951
Quo Vadis
(US) Mervyn LeRoy [et Anthony Mann] ;
Sam Zimbalist-Metro-Goldwyn-Mayer, 171 min. –
av. Robert Taylor (Marcus Vinicius), Deborah Kerr
(Lygie), Peter Ustinov (Néron), Patricia Laffan (Pop-
pée Sabine), Leo Genn (Pétrone), Finlay Currie (saint
Pierre), Abraham Sofaer (Paul de Tarse), Nicholas Han-
nen (Sénèque), Ralph Truman (Ophonius Tigellinus),
Buddy Baer (Ursus), NormanWooland (Nerva), Rosalie
Crutchley (Acté), John Ruddock (Chilon Chilonidès),
Marina Berti (Eunice), Nora Swinburne (Pomponia),
Pietro Tordi (Servius Sulpicius Galba), Alfredo Va-
relli (Lucain, neveu de Sénèque), D. A. Clarke-Smith
(Phaon), Robin Hughes (Jésus-Christ), Sophia Loren
(esclave de Lygie), Walter Pidgeon (narration). –
Marcus
Vinicius, général victorieux accueilli triomphalement dans
la capitale, s’est épris de la jeune Lygie, qui est chrétienne.
Poppée, une dévoreuse d’hommes, voit cette obscure rivale
d’un mauvais œil. Elle encourage son impérial époux à
persécuter les membres de la « secte du Nazaréen » ...
Le film qui doit sauver la MGM des chiffres rouges après
la dramatique chute de fréquentation de la fin des années
1940. Opération réussie au-delà de tous les espoirs : ce sera
le plus grand succès de la firme au lion depuis
Gone With
The Wind (Autant en emporte le vent)
en 1939, avec
un coût de 7 millions et une recette de 25 millions de $,
en plus de huit nominations à l’Oscar (dont Peter Usti-
nov, Leo Genn et «meilleur film»).
Quo Vadis
est prévu
par la MGM en 1935 déjà, avec Wallace Beery en Né-
ron et Marlene Dietrich en Poppée, puis en 1938 / 39 avec
Orson Welles ou Charles Laughton en Néron, sous la fé-
rule de Robert Z. Leonard. Empêché par la guerre, le pro-
jet est réactualisé dix ans plus tard par Louis B. Mayer, le
chef du studio, et son successeur Dore Schary. Ce dernier
le confie au producteur Arthur Hornblow Jr. Il est décidé
de tout tourner en Italie, où la main-d’œuvre et la figura-
tion sont bon marché, dans les studios de Cinecittà délaissés
pendant les dernières années de la guerre (la Wehrmacht y
avait installé ses baraquements, remplacés ensuite par un
camp de réfugiés). La MGM finance partiellement la ré-
fection du studio pour pouvoir l’occuper. Assigné au scéna-
rio (avec Hugh Gray) et à la mise en scène, John Huston
part pour Rome accompagné de ses vedettes Gregory Peck
(Marcus) et Elizabeth Taylor (Lygie). Le comédien anglais
Peter Ustinov a accepté de jouer Néron. Leo Genn fait Pe-
trone, Walter Huston se réserve le rôle de saint Pierre. Spé-
cialiste de l’Antiquité, le dramaturge britannique Hugh
Gray apporte dans son scénario des éclaircissements sur la
religion romaine qui expliquent mieux le rejet du christia-
Le couple impérial maudit, Néron (Peter Ustinov) et son inspiratrice
maléfique, Poppée (Patricia Laffan) dans le
Quo Vadis
de 1951
Lors d'une fête à la cour, Marcus tente de violer la sage Lygie (haut).
Bas : Locuste, l'empoisonneuse terrifiante (
Quo Vadis
, 1924)
I...,491,492,493,494,495,496,497,498,499,500 502,503,504,505,506,507,508,509,510,511,...674