6b – la rome impériale 
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se rebiffe et songe à fuguer à Athènes, ses épousailles forcées
avec Octavie, fille de Claude, la jalousie d’Acté, etc. Epou-
vanté par l’assassinat de son père adoptif, il cherche vaine-
ment à s’enfuir mais sa mère le fait proclamer empereur.
Refusant que du sang soit versé en son nom, il implore la
clémence de la foule pour les gladiateurs à terre, s’oppose à
l’augmentation des taxes destinées aux militaires en faveur
d’impôts plus équitables pour le maintien de la paix, puis
accuse le Sénat de corruption et cherche à faire passer une
loi pour la libération des esclaves. Sénèque suggère d’élimi-
ner le jeune Britannicus, en proie à des crises d’épilepsie ;
Britannicus décède subitement en plein Sénat. Les soup-
çons tombent sur Néron, qui est outré. Acté le quitte, rejoint
Paul de Tarse (on reprend l’affabulation de sa conversion
popularisée par Alexandre Dumas dans le roman
Acté
en
1839) et menace de se suicider lorsque Tigellin veut la ra-
mener au palais. Néron la supplie de revenir, elle lui de-
mande en échange de s’éloigner de la cour. L’empereur se
montre clément lors de la conjuration de Pison, mais il ap-
porte le poignard à Sénèque. Après l’incendie accidentel de
la capitale, Tigellin suggère de punir les chrétiens. Lorsque
Poppée succombe à une fausse couche, Tigellin demande
à saint Paul de la ressusciter, ce qu’il refuse. Acté offre de
revenir auprès de Néron en échange de la vie de l’apôtre.
Jaloux, le tyran fait la sourde oreille, mais lorsque Galba,
accueilli par Tigellin, entre dans Rome avec ses légions, il
s’enfuit à la campagne, s’ouvre les veines et meurt dans les
bras d’Acté en lui demandant pardon. « Je voulais délivrer
Rome du mal, et ce mal s’est emparé de moi », dit-il.
Ce téléfilm intéresse moins par sa facture appliquée que
par l’éclairage nouveau qu’il apporte sur Néron. Celui-ci
est une sorte de jeune hippie sincère, naïf et influençable,
plein d’intentions louables et d’initiatives révolutionnai-
res, mais que son entourage criminel à la cour tourmente
et angoisse progressivement. Son unique refuge est auprès
d’Acté (ce qui donne lieu à quelques scènes d’amour inu-
tilement sirupeuses). Trop frêle pour supporter sa solitude,
mal conseillé et fuyant dans le culte de la poésie (il est un
artiste médiocre, quoique applaudi par les foules), il se
protège en instaurant la terreur d’Etat. L’Ecossais Hans
Matheson, qui fut le chevalier félon Mordred dans la saga
arthurienne
The Mists of Avalon
(2001) et le héros en ti-
tre de
Doctor Zhivago
(2002) à la télévision, parvient à
le rendre à la fois crédible et pathétique. (Petite inexacti-
tude : Néron ne rencontra pas Acté dans sa jeunesse mais
après son mariage avec Octavie en 55). Deuxième épisode
de la série « Imperium» consacrée aux empereurs romains
après
Augustus
(2003), tourné à Tunis-Latrach (Empire
Studios).
2005 (tv)
Brûlez Rome ! /Urite Romam!
(FR / IT / BE) Ro-
bert Kéchichian ; Prime Group-France 3-France 5-RAI-
RTB (RTBf 8.6.05 / France 5 17.12.05), 85 min. – av.
Samuel Dupuy (Lucius Pedanius Celer), Hovnatan Ave-
dikian (Gaius Iunius Theseus), Zare Hatchikian (Simi-
lis), Christian Loustau (Iunius Agricola), Karina Testa
(Lepida), Gilles Arbona (sénateur Cingonius Varro),
Malik Faraoun (Gaius Cassius), Renens Mazeas (Pu-
dens Agricola), Jean Rieffel (Néron), Fanny Palliard
(Sulpicia Agricola), Hichem Rostom (Hanon), Lamia
El Amri (Myriam), Julie de Laurentie (Junie Agricola),
Mohamed Dridi (Amphiaros), Lotfi Ziri (laniste). –
Thé-
sée et Celer, deux jeunes esclaves tout juste affranchis, vien-
nent de s’engager dans la sixième cohorte de vigiles, tout à
la fois pompiers et policiers de Rome. La reconstitution de
l’incendie qui, en juillet 64, détruisit plus des deux tiers
de la ville et fit des milliers de victimes est un prétexte à
déambuler dans la capitale grouillante du premier siècle,
pour appréhender le statut des esclaves et saisir le quoti-
dien et les différents modes de vie. Elle fournit le point de
départ à une enquête sur les causes sociopolitiques du sinis-
tre : surpopulation (un million d’habitants), xénophobie,
sectes et dissensions diverses (chrétiens, stoïciens), tensions
entre le Sénat humilié et l’empereur, le scandale de l’assas-
sinat du puissant préfet de Rome Pedianus Secundus par
un esclave, la colère de la population contre les patriciens
qui exigent le crucifiement pour l’exemple des 400 escla-
ves du préfet, etc. (décision contre laquelle Néron s’oppose
en vain). L’existence des vigiles Thésée, Celer et Similis est
attestée, le scénario brode sur la vie privée du second, amou-
reux de l’esclave Lepida. Le film innocente Néron, coupa-
ble d’avoir embrasé bien des haines, mais certainement pas
l’incendie qui détruisit ses propres collections d’art (on le
voit même participer à la lutte contre le feu). Signée par
le réalisateur de la seconde équipe de
Astérix & Obélix,
mission Cléopâtre
, cette fiction à caractère didactique ex-
trêmement instructive a été conçue par Frédéric Lepage
(parlée latin avec sous-titres). Secondé par Carthago Film
Services, Kéchichian dirige 400 figurants dans les Em-
pire Studios à Tunis-Latrach et emprunte quelques ima-
ges de synthèse au téléfilm
Nero
de Paul Marcus (2004, cf.
supra).
2006 Ø
Warrior Queen Boudica
(GB /US) Patrick Taulère.
– av. Radu Andrei Micu (Néron). –
cf. 6b.6.4.
2006 (tv)
Nero
/
Neros Wahn (Néron)
(GB /US /DE) Nick
Murphy ; série «Ancient Rome : The Rise and Fall
of an Empire /The Battle for Rome / Rom und seine
Un excellent téléfilm parlé latin (2005) sur l'incendie de Rome
I...,487,488,489,490,491,492,493,494,495,496 498,499,500,501,502,503,504,505,506,507,...674