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 l'antiquité au cinéma
mort comme suprême récompense »). A la veille de percer
avec
Et Dieu ... créa la femme
de Vadim, Brigitte Bardot
en Poppée se promène à demi nue entre deux bains de lait
d’ânesse et se plaint de son fiancé (« le père de la patrie a
peur de sa mère »). Quant à Gloria Swanson en Agrippine,
ancienne gloire de l’Hollywood muet, star absolue de Cecil
B. DeMille que l’on n’a pas revue à l’écran depuis
Sunset
Boulevard
de BillyWilder, elle interprète une harpie « in-
crevable », protégée par sa garde personnelle de mercenaires
teutons (« Jawohl ! »). A chaque tentative avortée de l’éli-
miner (poison, vipères dans le lit, le plafond qui s’écroule,
le navire qui coule), l’impératrice-mère fait une entrée de
plus en plus fantomatique, blême, annoncée par les fou-
dres du ciel. Dans de petits rôles, on remarque Rina De
Liguoro, la diva des méga-péplums muets italiens (
Mes-
salina
en 1923, Eunice dans
Quo Vadis
en 1925, Ione
dans
Gli ultimi giorni di Pompei
en 1926), et la Bri-
tannique Barbara Shelley, future abonnée des films d’hor-
reur de la Hammer. Le fantastique est aussi présent der-
rière la caméra : photographie, effet optiques et maquettes
portent la signature de Mario Bava, Lucio Fulci est assis-
tant réalisateur. Steno, responsable de plusieurs bandes de
Totò, tourne
Mio figlio Nerone
en CinemaScope et East-
mancolor aux studios Titanus-Farnesina à Rome, puis à
Punta Ala (Cap d’Anzio). Le film ayant passé ensuite huit
mois en salle de montage, on peut supputer que l’opéra-
tion avec laquelle Franco Cristaldi, futur producteur de
Visconti, Germi, Rosi, Bolognini, veut conquérir le mar-
ché mondial n’a pas été aisée. Le film sera exploité en Ita-
lie avec Sordi en tête d’affiche (récoltant 350 millions de
lires), en France avec Brigitte Bardot et – huit ans plus
tard – aux Etats-Unis avec Gloria Swanson, sous le titre
de
Nero’s Mistress
ou
Nero’s Big Weekend
.
1957
Δ
The Story of Mankind
(US) Irvin Allen ; Warner
Bros. – av. Peter Lorre (Néron), David Bond, Cathy
O’Donnell, Melinda Marx (famille chrétienne dans les
catacombes), Angelo Rossitto. –
L’humanité est mena-
cée par un cataclysme nucléaire. Un tribunal céleste doit
décider de sa survie. Le diable fait comparaître les « scélé-
rats » de l’histoire humaine, dont Néron qui célèbre une
orgie et se réjouit de l’incendie de Rome. Peter Lorre entre
l’hilarant et le ridicule (cf. 2.2).
1958
Afrodite, dea dell’amore (L’esclave de l’Orient)
(IT)
Mario Bonnard ; Schermi Riuniti, 102 min. – av. Isabelle
Corey (Lerna), Antonio de Teffè, Massimo Serato, Irene
Tunc (Diala), Ivo Garrani (Antigone, archonte de Co-
rinthe), Clara Calamai, Carlo Tamberlani (Matthieu).
– En l’an 67, Néron a chargé l’archonte corrompu Anti-
gone de percer l’isthme de Corinthe par un canal. Deme-
trios, un sculpteur, est tiraillé entre Diala, le modèle phé-
nicien de sa statue d’Aphrodite, et une pure chrétienne, fille
du prêtre Matthieu, un disciple de Paul de Tarse. La peste
éclate dans la ville, les chrétiens sont accusés, mais sauvés
in extremis par la mort de l’archonte et la nouvelle du dé-
cès de Néron. Grâce aux convertis, la pluie, que les prières
à Aphrodite n’avaient pas réussi à amener, sauve miracu-
leusement la cité après des mois de sécheresse. Une niaiserie
tournée dans les studios IN.CI.R.-De Paolis et au Museo
della Civiltà Romana de l’E.U.R. à Rome. Dernier film
du vétéran Bonnard. US :
Aphrodite, Goddess of Love
.
1959 (tv)
Britannicus
(FR) Jean Kerchbron ; RTF (1
re
Ch.
19.4.59) – av. Daniel Ivernel (Néron), Roger Mollien
(Britannicus), Marguerite Jamois (Agrippine), Marie
Versini (Junie), François Chaumette (Narcisse), William
Sabatier (Burrhus), Marcelle Ranson (Albine). –
Dra-
matique d’après la tragédie de Jean Racine (1669). Rappe-
lons que Jean Marais fut un des grands défenseurs de cette
pièce au XX 
e
siècle, dont il assuma deux fois les décors, les
costumes, la mise en scène et le rôle de Néron : en 1941
aux Bouffes-Parisiens (avec Gabrielle Dorziat en Agrip-
pine et Serge Reggiani en Britannicus) et en 1951 / 52 à la
Comédie-Française (avec Marie Bell en Agrippine et Ro-
land Alexandre en Britannicus). Malheureusement, aucune
caméra n’a retenu ces grands moments pour la postérité.
Synopsis, cf. le film muet de 1912.
1961 Ø
Barabbas
(US / IT) Richard Fleischer. – av. IvanTrie-
sault (Néron). –
cf. 6b.3.1.
Néron tiraillé entre Poppée et sa mère Agrippine : Brigitte Bardot,
Alberto Sordi et Gloria Swanson dans
Mio figlio Nerone
(1956)
Peter Lorre en Néron hilare dans
The Story of Mankind
(1957)
I...,482,483,484,485,486,487,488,489,490,491 493,494,495,496,497,498,499,500,501,502,...674