6c – rome : l'antiquité tardive 
        
        
          
            595
          
        
        
          
            menacés de déchéance et de dislocation. Par conséquent, la
          
        
        
          
            dévastation de l’Italie du Nord en 453, le siège de la Ville
          
        
        
          
            sainte et la rencontre avec le pape sont escamotés. Aux ate-
          
        
        
          
            liers Letuvos Kino Studija de Vilnius, la production re-
          
        
        
          
            constitue 120 mètres de la Via Appia à l’aide de maquet-
          
        
        
          
            tes. L’Ecossais Gerard Butler, qui fut le vampire en chef de
          
        
        
          
            
              Dracula 2000
            
          
        
        
          
            (Wes Craven), va percer par la suite en in-
          
        
        
          
            terprétant le fantôme de Gaston Leroux (
          
        
        
          
            
              Phantom of the
            
          
        
        
          
            
              Opera
            
          
        
        
          
            , 2004), le mythique
          
        
        
          
            
              Beowulf
            
          
        
        
          
            (2005) et le roi spar-
          
        
        
          
            tiate Leonidas dans
          
        
        
          
            
              300
            
          
        
        
          
            de Zack Snyder (2006). Grâce
          
        
        
          
            aux images de synthèse qui démultiplient les foules à vo-
          
        
        
          
            lonté, l’armée régulière et la police montée lituanienne re-
          
        
        
          
            créent l’affrontement fatidique près de Troyes, mais celui-
          
        
        
          
            ci est curieusement gâché par une absurdité majeure, voire
          
        
        
          
            grotesque : les Huns, dont la cavalerie et leurs flèches mor-
          
        
        
          
            telles étaient le principal et plus redoutable atout, y com-
          
        
        
          
            battent à pied, avec des épées, Attila à leur tête ! Pas éton-
          
        
        
          
            nant qu’ils aient perdu la bataille ...
          
        
        
          2001 (tv-mus)
        
        
          
            Attila
          
        
        
          (FR) Josée Dayan [et Jeanne Moreau] ;
        
        
          Josette Affergan (FR2), 120 min. – av. Samuel Ramey
        
        
          (Attila), Maria Guleghina (Odabella), Carlo Guelfi
        
        
          (Aetius), Franco Farina (Foresto), Mihajlo Arsenksi
        
        
          (Uldino), Igor Matioukhine (Leone). –
        
        
          
            Captation d’un
          
        
        
          
            spectacle combinant l’opéra de Verdi (cf. version 1985) et
          
        
        
          
            le drame
          
        
        
          Attila, König der Hunnen
        
        
          
            de Zacharias Werner
          
        
        
          
            (1808), mis en scène à l’Opéra-Bastille à Paris.
          
        
        
          2002 Ø (tv) –
        
        
          
            Der Kampf um Rom (La conquête de Rome)
          
        
        
          (DE / AT / ES / FR) Christian Feyerabend, Christian
        
        
          Twente, Nina Koshofer ; 3
        
        
          e
        
        
          épisode de la série « Sturm
        
        
          über Europa. Die Völkerwanderung (Tempête sur l’Eu-
        
        
          rope. Les grandes invasions) »,
        
        
          ZDF-Arte-Gruppe 5
        
        
          Köln-ORF-RTE-SBS (Arte 24.2.02), 51 min. –
        
        
          
            Docu-
          
        
        
          
            fiction avec reconstitutions et acteurs anonymes (rôles
          
        
        
          
            muets) : l’avancée des Huns vers 375 pousse de nombreu-
          
        
        
          
            ses tribus nomades vers l’Empire romain. En 451, lesWisi-
          
        
        
          
            goths s’allient aux Romains pour battre Attila aux Champs
          
        
        
          
            catalauniques. – cf. 6c.2.2.
          
        
        
          
            pouvoir, Attila et Aetius, chacun provenant d’une culture
          
        
        
          
            d’égale brutalité et cruauté. Le premier a unifié les tribus
          
        
        
          
            hunniques en éliminant son frère, le second, intrigant em-
          
        
        
          
            prisonné à Rome pour tentative de coup d’Etat contre l’im-
          
        
        
          
            pératrice Galla Placidia, est libéré afin d’affronter la me-
          
        
        
          
            nace venue d’Orient. Le récit débute par l’enfance d’Attila
          
        
        
          
            dans les steppes de la Pannonie, sa quête de l’épée magique
          
        
        
          
            du dieu de la guerre, son initiation chamanique, le trau-
          
        
        
          
            matisme du décès de sa première épouse, son séjour à Rome
          
        
        
          
            aux côtés d'Aetius, et s’achève par sa mort, empoisonné (?)
          
        
        
          
            par Ildico pendant sa nuit de noces, au même moment où
          
        
        
          
            Aetius, vainqueur sur les Champs catalauniques, est poi-
          
        
        
          
            gnardé à Ravenne par son propre souverain, Valentinien
          
        
        
          
            III (il mourut en fait une année plus tard, au grand sou-
          
        
        
          
            lagement des milieux chrétiens qui s’inquiétaient de la po-
          
        
        
          
            pularité de ce païen). La publicité annonce : « Attila – les
          
        
        
          
            hommes le suivaient, les femmes l’adoraient, Rome trem-
          
        
        
          
            blait. » Le Hun apparaît en effet pour la première fois à
          
        
        
          
            l’écran comme un homme ambivalent, parfois même atta-
          
        
        
          
            chant, sujet au doute et en proie à de violents conflits in-
          
        
        
          
            térieurs. C’est sa passion pour N’Kara, morte en couches
          
        
        
          
            peu avant son couronnement, qui le perd : Aetius introduit
          
        
        
          
            dans son campement Ildico, un sosie de la disparue que le
          
        
        
          
            roi prend pour sa réincarnation et qui cherche à venger ses
          
        
        
          
            parents assassinés. Attila romantique ? A Rome, les patri-
          
        
        
          
            ciennes le trouvent « plutôt séduisant, pour un barbare. »
          
        
        
          
            Autre nouveauté, fruit de la redécouverte de la médecine
          
        
        
          
            orientale : le chamanisme est pris au sérieux, car ce sont
          
        
        
          
            amulettes, rituels et philtres de la vieille Galen qui protè-
          
        
        
          
            gent efficacement N’Kara contre les assiduités de Bleda.
          
        
        
          
            Avec l’effondrement de l’Union soviétique, la conquête hun-
          
        
        
          
            nique n’a plus à être instrumentalisée pour illustrer la di-
          
        
        
          
            chotomie Est-Ouest, Attila n’est plus le « fléau de Dieu »,
          
        
        
          
            la Bête qui affronte la civilisation chrétienne, mais sim-
          
        
        
          
            plement un danger réel pour l’hégémonie de Rome. Son
          
        
        
          
            histoire montre que l’équilibre des empires est fragile, que
          
        
        
          
            tous les systèmes politiques, hier comme aujourd’hui, sont
          
        
        
          Attila (Gerard Butler) épouse Ildico (Simone Jane Mackinnon) qui l'empoisonnera durant leur nuit de noce (
        
        
          
            Attila
          
        
        
          , tv 2001)