Page 597 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

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(Frank), Tarik Simsek (Erik), Kamer Baba (Forsa), Ye-
sim Tan, Yusuf Sezer, Refik Ansav. – Tarkan est chargé
de protéger Yonca, la fille d’Attila. La cité fortifiée où ils
séjournent est attaquée par des Vikings, Yonca est enlevée,
Tarkan, percé de flèches, est laissé pour mort et un de ses
deux loups est tué. Il se rétablit et s’infiltre dans la forte-
resse ennemie, où il parvient de justesse à sauver Yonca que
menace une pieuvre dévoreuse d’hommes. Une série Z cro-
quignolesque, à goûter au second degré, rythmée, sexy, avec
combats bien réglés. La production ne fait pas dans la den-
telle : les femmes sont violées, poignardées, brûlées vives, can-
nibalisées, des nourrissons taillés en pièces, un hibou crève
les yeux d’un Viking, la fille d’Attila subit l’épreuve de la
1969 Tarkan (TU) Tunç Basaran ; Nahit Ataman-Arzu Film-
Tuna Film. – av. Kartal Tibet (Tarkan), Zühal Aktan
(Bige), Mümtaz Ener (Genséric, roi des Vandales), Lale
Belkis (sa fille), Kayhan Yildizoglu (Valentinien III),
Oktar Durukan (Attila, roi des Huns), Behçet Nacar
(Kuzmo), Aynur Aydan (Aneta), Mehmet Ali Akpinar
(Azuk), Moris (Kulke), Danyal Topatan (Örümcek),
Birsen Ayda (l’impératrice Eudoxie, épouse de Théo-
dose II), Zeki Alpan (Otmar), Hüyesin Kutman (Ho-
ratius), Nil Basak. – Poursuivi par les Vandales de Gen-
séric et capturé par les Romains, Tarkan est condamné aux
arènes avec son loup Kurt, mais refuse de tuer un camarade
gladiateur. Une patricienne qui a succombé à son charme
l’aide à s’évader de Rome. Il découvre une épée magique
dans une grotte, puis se réfugie chez les Huns d’Attila avec
lesquels il combat les légions de Valentinien III. L’empereur
romain est montré cruel et fourbe, tandis qu’Attila appa-
raît fier et imposant. Vedette nationale en Turquie, Kartal
Tibet est également depuis 1965 l’interprète de Karaoglan
(Arzu-Film), un autre héros de bande dessinée, au service,
lui, de Gengis Khan. Ces incarnations sont une manière
détournée, aux relents fortement patriotiques, de fêter la
force et le courage du peuple turc : Tarkan et Karaoglan,
dont les adversaires viennent d’Occident, font oublier l’hu-
miliation de la fin de l’Empire ottoman et, peut-être, celle
du travail au noir des immigrés turcs en RFA.
1969 TarkanCamoka’yakarsi[TarkancontreDjamoka] (TU)
T. Fikret Uçak ; Sel Film. – av. Hasan Demirtag (Tar-
kan), AhmedDanyalTopatan (Camoka), Müjgan Agrali,
Nevin Nuray, Dogan Tamer, Günay Güner, Nuray
San, Mine Sun.
1969 Tarkan canavarli kule [Tarkan et le monstre dans la
tour] (TU) Cavit Yürüklü ; Möfit Ilkiz-Sibel Film. – av.
Ünal Sahin (Tarkan), Piraye Uzun, Erol Tas, Nil Basak,
Atilla Ergün, Oktar Durukan.
1970 Tarkan gümüs eyer [Tarkan et la selle d’argent] (TU)
Mehmet Aslan ; Ertem Egilmez-Arzu Film. – av. Kartal
Tibet (Tarkan), Eva Bender (Gosha), Bilal Inci (Kos-
tok), Reha Yurdakul (Altar, père deTarkan), Altan Gün-
bay (Hortis), Suphi Tekniker (Tulga), Danyal Topa-
tan (Kedi), Atif Kaptan (Kahin), Mehmet Ali Akpinar
(Sorkof ), Alan Steel (Tan), Hüseyin Alp (Dev). – Tar-
kan découvre sa réelle identité (il est le fils d’un khan cau-
casien assassiné par les Alains), affronte un géant et com-
bat Gosha, une redoutable sorcière nordique .
1971 Tarkan Viking kani [Tarkan et le sang des Vikings]
(TU) Mehmet Aslan ; Ertem Egilmez-Arzu Film-Tuna
Film, 86 min. – av. Kartal Tibet (Tarkan), Eva Ben-
der (Ursula, la fille du Viking Krale), Seher Seniz (Lo-
tus), Fatma Belgen (Yonca, la fille d’Attila), Bilal Inci
(Kostok), Atif Kaptan (Gero, roi des Vikings), Hüseyin
Alp (Dev Orso), Ahmet Sert (Hansi), Ibrahim Kurt
bande dessinée turque extrêmement populaire de Sezgin
Burak (1935-1978), créée en 1967, Tarkan inspire une
série de sept films d’aventures semi-fantastiques dépour-
vus du moindre souci d’authenticité historique : « Bonnets
de fourrure synthétique violets, tuniques jaune canari,
péplums rose bonbon, épées de bois recouvertes de pein-
ture argentée » (Lucas Balbo, CinémAction nº 89 / 1998).
Des produits de pure fantaisie réservés au marché interne,
saupoudrés d’un surréalisme involontaire.
Dans Tarkan (1969), l'Attila d'Oktar Durukan est un noble seigneur
des steppes, pourfendeur de Romains décadents et cruels
Affiche turque de Tarkan et le sang des Vikings (1971)