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 l'antiquité au cinéma
sant sur le champ de bataille tue d’une flèche le jeune fils
d’Attila, drame qui ébranle le barbare et explique sa réac-
tion de panique devant Léon le Grand quelques jours plus
tard. Quant à la princesse Honoria, qui périt aussi durant
la bataille dans le film, elle mourut en réalité dans un cou-
vent à Constantinople où l’avait fait séquestrer son frère.
Le film se termine par une apologie de l’Eglise catholique
et du Vatican, seuls réels protecteurs des valeurs occidenta-
les, éclairage qu’il faut replacer dans le contexte de la guerre
froide et du programme de la Democrazia cristiana (cer-
tains passages trop sentencieux seront coupés dans les copies
d’exportation). Attila incarne ici très précisément le « péril
rouge », son acharnement à éliminer tous ceux qui s’oppo-
sent à ses visées bellicistes et son pragmatisme sans nuances
le rapprochent du style des maîtres de Moscou. Les scéna-
ristes se gardent bien de rappeler que la « protection di-
vine » n’eut guère d’effet sur les Wisigoths en 410 ni sur les
Vandales en 455, qui, eux, pillèrent sans vergogne la Ville
sainte. Quant à la cour impériale décadente (Honoria tra-
hit les siens, Valentinien est un pantin efféminé et vicieux
dominé par sa mère), elle représente une frange « irrespon-
sable » de la classe politique italienne qui flirte avec l’en-
nemi idéologique, alors que la coalition gouvernementale
d’Alcide De Gasperi est menacée. Aux Etats-Unis, la scène
où un prêtre est crucifié dans son église est jugée inaccep-
table par la censure catholique (Legion of Decency). Ri-
chard C. Sarafian (
The Man Who Loved Cat Dancing
),
alors téléaste, retourne des images moins brutales à New
York, avec Richard Bakalyan, Dickie Jones et Scott Mar-
lowe grimés en Huns. US :
Attila the Hun
.
1955
Δ
Si Paris nous était conté
(FR) Sacha Guitry. – av.
Nicole Deshayes (sainte Geneviève, 426-512). –
Gene-
viève sauve Lutèce des Huns qui l’assiègent en 451.
1956 (tv)
Attila theHun
(US) Dave Butler; Kathleen K. Raw-
lings Prod., série «Captain Z-Ro » nº 11 (ABC 26.2.56),
Milan sur les terrains du Museo della Civiltà Romana de
l’E.U.R. et qu’Alberto Lattuada retourne toute la fin avec
le pape sur les rives du Tibre. Du plateau de
La Strada
,
Quinn fait des allers et retours. Même le grand Giuseppe
Rotunno, pourtant occupé à photographier
Senso
de Vis-
conti, est mobilisé à la caméra. Au niveau du scénario, on
assiste à quelques curieux amalgames : en marchant sur
Rome, Attila affronte victorieusement les légions romaines
en Toscane (au lieu des Champs catalauniques près de
Troyes, où il fut défait) et Aetius y trouve la mort (en réa-
lité, le vainqueur des Huns fut liquidé plus tard à Ravenne
par son propre maître, Valentinien). Un légionnaire agoni-
Les légions d'Aetius tentent vainement de repousser l'avance des
Huns en Toscane, une contre-vérité (
Attila flagello di Dio
, 1954)
Attila ordonne à ses guerriers de se retirer en apercevant la délégation papale de Léon le Grand (
Attila flagello di Dio
de P. Francisci, 1954)
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