Page 232 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

232l’antiquité au cinéma
1955 (tv) The Story of Damon and Pythias /The Promise
(US) Albert McCleery ; série «The Hallmark Hall of
Fame » (NBC 15.5.55), 90 min. – av. Lamont John-
son (Damon), Marshall Thompson (Pythias), Ian Keith
(Dionysos Ier, tyran de Syracuse), Cathy Downs (Calan-
the), Robert Brubaker, June Howard.
1963 Damon and Pythias /The Tyrant of Syracuse / Il ti-
ranno di Siracusa (Damone e Pitias) (Le tyran de
Syracuse /Damon et Pythias) (US / IT) Curtis Bern-
hardt, Alberto Cardone ; Sam Jaffe-International Mo-
tion Picture Enterprises-Metro-Goldwyn-Mayer, 102
min. – av. Don Burnett (Pythias), Guy Williams (Da-
mon), Liana Orfei, Ilaria Occhini, Arnoldo Foa (Diony-
sos Ier, tyran de Syracuse), Maurizio Baldoni (Denys le
Jeune, v. 397 / 344), Andrea Bosic (le philosophe py-
thagoricien Arcanos). – Pythias est un adepte de Pytha-
gore qui veut diffuser la libre pensée, le pacifisme et la
fraternité (des idées assez éloignées de la philosophie an-
tique !), tandis que Damon est un voleur cynique et peu
scrupuleux qui se lie d’amitié avec le premier. Persécuteur
des « nouveaux philosophes », Dionysos condamne Pythias
à mort mais accepte l’échange des deux amis dans l’espoir
qu’ainsi, le concept pythagoricien de la fraternité sera dis-
crédité. Le chef de la garde de Dionysos tente en vain d’in-
tercepter Pythias et de le tuer et le tyran doit finalement
accepter le verdict du peuple, accordant la liberté aux deux
amis. – Une production italo-américaine tournée en an-
glais à Cinecittà par l’Allemand Bernhardt, qui connaît
par cœur la ballade de Friedrich Schiller inspirée par l’in-
cident (Die Bürgschaft, 1798). Vétéran doué de laWarner
Bros., remarqué pour ses mélodrames flamboyants avec
Bette Davis et Joan Crawford, il désavoue ce film dont
il n’a pu choisir les interprètes, et qui en sont la grande
faiblesse. On y trouve néanmoins une facture très profes-
sionnelle, une fluidité cinématographique qui tranche sur
la moyenne des produits italiens similaires et un scénario
relativement intelligent, qui ne mobilise pas que des mus-
cles, mais un cénacle d’intellectuels : on sait que Platon lui-
même tenta en vain de transformer Denys le Jeune en roi
philosophe. Extérieurs aux Bains de Caracalla à Rome et
dans le Latium (Terracina, Gaeta, grottes de Salone).
1999 [(tv) Damon and Pythias (CA) John Craig ; épisode 7b
de la série «MythicWarriors : Guardians of the Legend »,
Nelvana Prod. (CBS 6.11.99), 30 min. – animation, av.
les voix de Jeremy Harris (Damon), David Klar (Damon
jeune), Lyon Smith (Pythias), Hamish McEwan (Dio-
1909 [?] Damon and Pythias (GB) Rayleigh & Robert Prod.
1909 L’ostaggio (Damone e Pizia) (IT) Luigi Maggi ; Am-
brosio, Torino, 235 m. – av. Alberto A. Capozzi, Mirra
Principi, Mario Voller Buzzi, Vitale De Stefano, Sera-
fino Vité.
1911 Le tyran de Syracuse (FR) Louis Feuillade ; Gaumont
(série «Art et histoire »). – av. Luitz Morat, Georges Wa-
gue, Léonce Perret, Renée Carl, Edmond Bréon.
1911 [Fidélité romaine / L’heure de l’exécution (FR) Louis
Feuillade ; Gaumont, 253 m. – av. Jean Ayme. – La lé-
gende de Damon et Pythias transposée à Rome sous le règne
de Tibère. – cf. 6b.4.]
Scène de banquet de Damon and Pythias d’Otis Turner (1914)
1914 Damon and Pythias (US) Otis Turner ; Carl Laemmle-
Universal FilmMfg. Co., 6 bob. /100 min. – av.William
Worthington (Damon), Herbert Rawlinson (Pythias),
Frank Lloyd (Dionysos Ier, tyran de Syracuse), Ann Little
(Calanthe), Cleo Madison (Hermione), Helen Wright,
Lon Chaney. – Le scénario d’Allan Dwan, inspiré par
Edward George Bulwer-Lytton, arrange la légende en fai-
sant de Damon un sénateur et de Pythias un militaire. Le
général Dionysos étant amoureux de Calanthe, la fian-
cée de Pythias, il envoie celui-ci combattre les Carthagi-
nois à Agrigente. La ville est assiégée et détruite, Pythias
revient victorieux et bat le favori du général, Aristèle, à la
course de chars. Pendant les noces de Pythias avec Calan-
the, Dionysos se proclame tyran à la barbe du Sénat. Da-
mon ayant tenté de le tuer, il est condamné à mort, mais
Pythias prend sa place en prison afin que son ami puisse
prendre congé de sa famille. – Pour inaugurer ses nouveaux
studios d’Universal City à San FernandoValley, près d’Hol-
lywood (alors le complexe de prises de vue le plus vaste et le
plus moderne en Californie), Carl Laemmle voit grand :
il charge Otis Turner de fabriquer un remake luxueux de
son péplum de 1908 (cf. supra) en s’inspirant des récentes
superproductions italiennes comme le Quo Vadis d’Enrico
Guazzoni, triomphe public aux Etats-Unis. On rassem-
ble près de 3000 figurants pour recréer la bataille d’Agri-
gente contre les Carthaginois. Frank Lloyd, futur cinéaste
de Mutiny on the Bounty (1935), tient le rôle du tyran,
tandis queWilliamWorthington, réalisateur chevronné de
l’Universal, passe devant la caméra pour interpréter le sé-
nateur Damon, son adversaire politique. Enthousiasmée
par ce premier péplum d’envergure américain, la critique
de l’époque en vante l’esthétique des cadrages, le réalisme
des combats et le grand naturel des comédiens. Les amis prennent congé (Damon and Pythias, 1963)