5c – la grèce historique 
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En réalité, les racines idéologiques de cette exaltation d’un
collectif militaire hyperdiscipliné jusqu’au suicide, de l’iden-
tité raciale, de l’honneur viril, remontent un peu plus loin.
Ce n’est en priorité pas à Sparte ni àWashington qu’il faut
rechercher ce concept alliant l’idolâtrie du chef à l’obsession
nietzschéenne de la puissance physique, le mépris de l’indi-
vidu à la calomnie de l’autorité spirituelle (prêtres-éphores
baveux et « infernaux », impensables dans l’Antiquité) ainsi
que la représentation esthétisante de la boucherie avec son
appel à la « belle mort » (synonyme de gloire), le tout servi
par des éclairages de foules à la torche et la promesse d’un
« âge nouveau », etc. mais plutôt du côté d’Arno Brecker,
artiste suprême de la statuaire aryenne duTroisième Reich,
et des hymnes cinématographiques de Leni Riefenstahl. Les
hordes grouillantes de Xerxès rappellent les rats du film de
propagande nazie
Der ewige Jude (Le Juif éternel)
(1940)
de Fritz Hippler ou les sous-hommes mongols des
Nibelun-
gen
muets de Fritz Lang. Grandiloquent tohu-bohu wag-
néro-numérique,
300
pourrait bien être le premier film
véritablement hitlérien depuis ... 1945.
N.B. – Le film a pris de vitesse un projet parallèle inspiré
du roman
Gates of Fire
de Steven Pressfield (1998), une
production nettement plus prometteuse de George Clooney
qui aurait dû être réalisée par Michael Mann, avec Bruce
Willis en Léonidas.
2007 (tv)
Last Stand Of The 300
(US) David Padrusch ;
Matt Koed-Limulus Productions-Mechanism Digital
(History Channel 21.5.07), 91 min. – av. Brian Dan-
ner (Léonidas I
er
, roi de Sparte), Christy Marie Haupt-
man (la reine Gorgo, son épouse), David C. Hernan-
dez (Xerxès), Nathan Hedrick (Dienekes), Orion Barnes
(Thémistocle), Erin Bennett (mère de Léonidas), Anton
Burman (Dienekes à 7 ans), Johnny Winscher (Alexan-
dre le Grand), Daniel R. Wolfe, Ray Porter, Megan
Nguyen, Kenny Kilfara, Paul Jacobson, J. B. Gardiner,
T. J. Cencula. –
Une docu-fiction télévisuelle stylistique-
ment très inspirée par le
300
de Zack Snyder : tournage
numérique en studio, cieux noirs, armures brillantes. En
revanche, l’exactitude historique est respectée, les stratégies
politico-militaires décrites avec un soin minutieux (et des
longueurs). En épilogue, la recréation de la victoire na-
vale de Salamine, remportée par Thémistocle, et une évo-
cation de la destruction de l’empire perse par Alexandre le
Grand.
2008
305. The Epic Saga Continues /The 305
(US) Daniel
Holechek, David M. Holechek ; Allumination Film-
Works-Movie Raps Production, 84 min. – av. Brandon
Tyra (Testicles), Ed Portilo (Shazaam), Heaven Peabody
(Aurillia), Tim Larson (Claudius), Sunny Peabody (De-
metrios), B. J. Bales (l’oracle), Les « Eljaye » Jennings
(commandant persan), David Schultz (Darryl). –
Pa-
rodie : l’histoire de cinq Spartiates un peu moins glorieux
que les trois cents autres, chargés de surveiller un sentier
de chèvres ... Filmé à Buena Park (Californie) en numéri-
que, dans le style exact du film de Zack Snyder. Autre re-
tombée de ce succès, le court métrage comique
United 300
d’Andy Signore (US 2007) qui réunit quatre terroristes et
300 Spartiates dans un avion. Avec Scott Burn (Léoni-
das), Ken Gamble (Jerxes), Ceilidh Lamont, Christopher
Bradley, G. Larry Butler, Travis McElroy, Guy Nardulli
(filmé à Air Hollywood, Pacoima, Los Angeles).
2008
Meet the Spartans (Spartatouille)
(US) Jason Fried-
berg et Aaron Seltzer ; New Regency Pictures-Regency
Enterprises, 84 min. – av. Sean Maguire (Léonidas I
er
),
Carmen Electra (la reine Margo), Ken Davitian (Xer-
xès), Jareb Dauplaise (Dilio), Travis Van Winkle (So-
nio), Kevin Sorbo (capitaine), Diedrich Bader (Trai-
toro), Method Man, Phil Morris, Jim Piddock. –
Autre
parodie débile de
300
, écrite et réalisée par les responsables
des
Scary Movie 1-2-3-4
(2000, etc.), lancée sous le titre
de travail d’
Epic Movie 2
. L’héroïque Léonidas et ses treize
Spartiates, portant capes et slips en cuir, affrontent l’enva-
hisseur venu de Perse. Dans les rangs ennemis, on retrouve
Ghost Rider, Rocky Balboa, the Transformers, une Pa-
ris Hilton bossue ainsi qu’une brochette de redoutables
créatures.
LE SIÈCLE DE PÉRICLÈS
495-429 av. JC
Prenant la direction des opérations lors des guerres médiques, les citoyens d’Athènes écartent définitive-
ment la menace « barbare ». Le régime démocratique – réservé exclusivement à une minorité de citoyens –
mis en place par Clisthène est raffermi, la cité classique trouve sur le sol d’Attique son modèle expérimental.
La ligue de Délos, confédération de cités alliées contre la menace perse en Asie Mineure, permet à Athènes
de se constituer un véritable empire maritime avec plus de 200 trirèmes. Devenue une grande puissance, la
cité florissante de Périclès fait de l’exploitation des territoires soumis la base de sa démocratie impérialiste.
1915 [épisode :]
The Marble Heart
(US) George A. Lessey ;
Universal, 4 bob. – av. King Baggot (le sculpteur Phi-
dias / Raphael), Ned Reardon (Georgias), Jane Fearnley
(Aspasie de Milet), Frank Smith (Diogène). –
Un artiste
moderne, Raphael, rêve qu’il est Phidias (vers 450 av. JC),
commandité pour créer diverses statues dont le sculpteur
refuse ensuite de se séparer. Diogène lui suggère de consul-
ter ses créations, devenues vivantes. Celles-ci optent pour
la vie aisée chez le riche Georgias, le commanditeur. Ré-
veillé, Raphael vit la même déception avec son modèle.
s
5c.3
s
5c.3.1
I...,213,214,215,216,217,218,219,220,221,222 224,225,226,227,228,229,230,231,232,233,...674