5a – la grèce mythologique 
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Cairney (Hylas), DavinaTaylor (Briséis, sœur de Jason).
Plusieurs variantes à la saga argonautique : le fourbe
roi Pélias fait engager son propre fils Acaste parmi l’équi-
page pour saboter l’expédition, tuer Jason et conquérir la
Toison d’Or à sa place. Les épreuves semées sur le chemin
des navigateurs (partiellement inventées par Harryhausen)
sont les colosses de bronze de Talos (gardien géant de l’île
de Cos / Crète), les Harpies aux ailes de chauve-souris qui
persécutent le devin aveugle Phinée, les «Roches Broyeuses »
qui détruiraient l’Argos sans l’intervention bienveillante de
Triton, le dieu des profondeurs qui de son bras géant écarte
les falaises. En Colchide, les Argonautes sont emprisonnés
par le roi sorcier Aétès. Sa fille Médée, que Jason a sauvée
de la noyade, favorise la fuite des « pirates » et les conduit
jusqu’à l’Hydre aux Sept Têtes qui garde la Toison et a déjà
tué Acaste. Jason terrasse le monstre mais doit encore, avant
de quitter l’île, affronter les sept féroces squelettes en armes
qu’Aétès a fait surgir de la terre (à partir des sept dents de
l’Hydre). Jason trouve son salut en sautant à la mer depuis
une falaise.
Un retour à la poésie de Méliès et le sommet absolu du pé-
plum fantastique, produit et conçu par Harryhausen, grand
orfèvre des effets spéciaux (le procédé «Dynamation », ani-
mation image par image), qui réussit ici une formidable
introduction à la mythologie grecque, inventive et même
pourvue d’un zeste d’humour britannique : Hermès trans-
porte Jason à l’Olympe où celui-ci surprend les querelles dés-
abusées de Zeus et de son épouse, les êtres humains n’étant
pour eux que des pions sur l’échiquier céleste. Le film di-
vise l’univers en trois catégories, les dieux, les hommes et
les monstres, chacun gardant sa part d’« humanité » et de
fragilité. Beaucoup de héros meurent. Hercule est tourné
en dérision, sa bêtise met les Argonautes en péril. Chaque
créature fantastique n’apparaît que pour être tuée quelques
instants plus tard : le géant de Talos, croisement du colosse
de Rhodes et d’Achille au talon trop vulnérable, perd son
sang brûlant, étouffe et vacille pathétiquement (impres-
sion qu’accentuent les imperfections de l’animation). Même
l’Olympe est mortelle («Quand toutes ces foules auront cessé
de croire en toi, tu retourneras au néant », annonce Héra
à Zeus), et les dieux assistent au spectacle plus qu’ils ne ti-
rent les ficelles.
Au centre du récit, un Jason bien anglais – aux antipodes
de l’Ulysse yankee de Kirk Douglas – qui n’affiche pas de
Triton, fils de Poséidon, empêche les Roches Broyeuses de détruire l’«Argos » (
Jason and the Argonauts
de Don Chaffey, 1963)
Le colosse de Talos menace (
Jason and the Argonauts
, 1963)
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