4 – mésopotamie 
117
d’Assur, tyran de Babylone (probablement Assurbanipal),
est recueilli et soigné par une ravissante bergère, Sémira-
mis. Capturée, mais remarquée par le souverain, elle de-
vient sa favorite, puis sa reine afin de sauver Amal qu’elle
aime secrètement. Celui-ci est capturé à son tour et jeté
aux crocodiles, une épreuve imaginée par le sournois vizir
Sibari, mais il parvient à tuer trois reptiles avec son épée
et le roi lui accorde la vie sauve. Pendant la nuit, l’ambi-
tieux Sibari assassine Assur, accuse publiquement Sémi-
ramis du crime et la condamne à être brûlée vive. Alerté,
Amal provoque un soulèvement populaire pour la sauver
du bûcher et, au cours de la bataille, livre Sibari à ses chers
crocodiles. Sémiramis est désormais la seule souveraine de
Babylone. – Rappelons que, selon la tradition perse, la reine
légendaire d’Assyrie fut la femme du roi Ninos qui, après
sa mort, gouverna seule pendant 42 ans. Sémiramis soumit
l’Arménie, l’Egypte, l’Arabie, une partie de la Libye et de
l’Ethiopie et toute l’Asie jusqu’à l’Indus. On lui attribuait
aussi la fondation de Babylone et des fameux jardins sus-
pendus. Mais ceci est une autre histoire ...
Frère d’Anton Giulio Bragaglia, l’instigateur du théâtre
moderne italien, et lui-même ex-disciple du futuriste Ma-
rinetti, Carlo Ludovico Bragaglia aborde son premier pé-
plum à l’âge de 66 ans et avec déjà 48 films à son actif.
Deux importations d’Hollywood, la vamp rousse Rhonda
Fleming (qui fut Cléopâtre dans
Serpent of the Nile
l’an-
née précédente) et le séducteur mexicain Ricardo Montal-
ban animent la surcharge décorative typique de Bragaglia,
située dans une Babylone « en dur » qui, quelques mois
après le
Teodora
de Riccardo Freda, réutilise l’énorme es-
planade à colonnes antiques du Museo della Civiltà Ro-
mana (170 mètres de long), dans la cité administrative de
l’E.U.R. édifiée jadis par Mussolini. Garni de frises en re-
lief (Gilgamesh étranglant un lion), l’ensemble ne man-
que pas d’allure. Les extérieurs sont tournés à Monte Ge-
lato (Valle del Treja) et Manziana (Tuscia Romana), puis
aux studios romains IN.CI.R.-De Paolis. A défaut de do-
cumentation fiable sur vêtements, ameublement, rituels et
cérémonies de l’époque, Bragaglia laisse toute liberté à ses
costumiers et directeurs artistiques et, pour le cérémonial
religieux, plagie l’ancienne liturgie vaticane (les flabelli).
Ce bouquet d’érotisme « exotique » et de cruauté en Ferra-
niacolor (Bragaglia privilégie l’ocre, le vert émeraude et
le bleu basalte), avec l’attachante et sensuelle Rhonda en
prime, fait parfois oublier un scénario trop convenu. De
concert avec Gábor Pagány, le grand chef opérateur de Ros-
sellini, De Sica et Blasetti, il compose une suite de chromos
qui séduit son public et engrange une recette enviable de
534 millions de lires. US :
The Queen of Babylon
.
1960
Hatifa – Abenteuer einer Sklavin
(DE-RDA) Siegfried
Hartmann ; Defa-Pogress, 86 min. – av. Gisela Büttner
(Hatifa), Harry Hindemith (Simsal), Axel Kausmann
(Hodja), JochenThomas (Ganem), Herbert Grünbaum
(Anaximandros), Gerhard Lau (le pirate Zadok). –
Assy-
rie en – 500 : les tribulations de Hatifa, une jeune esclave
qui s’est échappée d’une carrière, se réfugie à Ninive auprès
du sage Simsal, est trahie par un mercenaire cupide, puis
emmenée à bord d’une galère afin d’être vendue à Ephèse.
Des pirates s’emparent du navire et leur chef  Zadok recon-
naît en Hatifa sa propre fille, enlevée jadis par des guerriers
assyriens. – Une rareté : un péplum communiste, tourné en
couleurs dans les studios Defa à Berlin-Est et près d’Odessa,
sur les rives de la mer Noire, où l’on reconstruit même un
petit port antique. Le système de l’esclavage est combattu
par une sorte de Spartacus des mers qui s’est donné pour
mission de libérer tous les esclaves de la terre. Une saynète
pour la jeunesse, avec de faux palmiers, un désert de stu-
dio assez grossier et une photo de mauvais téléfilm.
1962
Le sette folgori di Assur (Ninive contro Babilonia)
(Foudres sur Babylone)
(IT) Silvio Amadio ; Apo
Film-Globe Films Internazionale, 87 min. – av. Ho-
ward Duff (Sardanapale, roi d’Assyrie), Luciano Marin
(Shammash, son frère, roi de Babylone), Jocelyn Lane
(Myrra), Arnoldo Foà (Zoroastre), Giancarlo Sbragia
(Arbacès), Stelio Candelli (Hammourabi), José Greci
Le palais royal de
La cortigiana di Babilonia
(1955)
Sémiramis (Rhonda Fleming) danse pour le roi Assurbanipal
I...,107,108,109,110,111,112,113,114,115,116 118,119,120,121,122,123,124,125,126,127,...674