4 – mésopotamie 
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1962
Nabouched Nosser /Nebuchadnezzar [Nabuchodo-
nosor]
(IQ) Kamel Al Azzawi ; Cie. Sheherazad Al Mu-
lawana, Bagdad. – av. Sami Abdulhamid (Nabucho-
donosor I
er
, roi de Babylone, 605 / 562), Najla Sami
Mulawana (Amuhia, fille du roi de Médie). –
Une des
rares fresques historiques fabriquées en Irak après l’assassi-
nat du roi et la création d’un Organisme national du ci-
néma et du théâtre (1959). Nabuchodonosor I
er
, dit « le
Grand », est beaucoup mieux connu en Occident par les
oracles néfastes du prophète Jérémie que par les chroniques
babyloniennes. Pourtant, à l’instar du président égyptien
Nasser qui aimait à s’identifier au sultan Saladin (réuni-
ficateur des Etats arabes contre les croisés), les politiciens
et historiens de Bagdad considèrent ce prodigieux général,
administrateur et bâtisseur comme une sorte de père de la
nation irakienne. (Vingt ans plus tard, Sadam Hussein se
fera passer pour sa réincarnation.) Fils de Napopolassar qui
anéantit Ninive, Nabuchodonosor sera occupé pendant des
décennies par la lutte contre l’Egypte pour la possession de
la Palestine et de la Syrie. Ayant écrasé les armées du pha-
raon Néchao II et s’étant assuré la bienveillance des Mèdes
au Nord grâce à son mariage avec la princesse Amuhia, il
assiège une première fois Jérusalem en 605 (première dé-
portation), s’en empare à nouveau en 597 après la révolte
du roi de Juda (deuxième déportation), puis, au bout d’un
siège de 18 mois, rase le Temple et la ville en 586 suite à
un nouveau soulèvement (troisième déportation). Ayant
aussi pacifié Tyre, Nabuchodonosor consacre le reste de son
règne de 43 ans à des travaux de paix, reconstruisant, dé-
veloppant et embellissant la cité de Babylone qui devien-
dra la métropole la plus magnifique de l’Orient.
Assistant réalisateur au Caire, metteur en scène de théâtre,
puis directeur du département de cinéma à l’Institut des
Beaux-Arts de Bagdad et fondateur de la société Shéhéra-
zade qui produit le film, l’Irakien Al-Azzawi envisage une
fresque exaltant le passé glorieux du pays, inspirée par une
nouvelle de Khaled Al Shawaf. En Egypte, Youssef Cha-
hine met justement en chantier son
Saladin
: l’heure est à
la célébration panarabique des grands hommes du passé,
dans le but d’effacer des décennies d’humiliation coloniale.
La triple conquête de Jérusalem par Nabuchodonosor est
bien sûr le point culminant du scénario, faisant écho à la
crispation politique au Proche-Orient et au conflit perma-
nent avec Israël. Le gouvernement d’Abdel Karim Kassem
accorde à son projet un budget faramineux de 40’000 di-
nars (soit six fois plus qu’un film irakien courant), somme
néanmoins insuffisante pour faire renaître devant les ca-
méras l’épopée d’antan. Al-Azzawi tourne en couleurs dans
ses studios à Bagdad, en extérieurs près de Hillal et autour
des sites archéologiques de Babylone (la réplique de la porte
d’Ishtar), mais son film, qui dérape plus d’une fois dans la
guimauve costumée, ne se distingue en rien d’un péplum
de série italien, le savoir-faire des artisans de Cinecittà en
moins. Un fiasco commercial et artistique dont même les
Irakiens ne veulent pas se souvenir.
1963
L’eroe di Babilonia /Hercule, héros de Babylone
(IT/ FR) Siro Marcellini ; CIRAC-FIA-Gladiator Film,
95 min. – av. Gordon Scott (le prince Nippur), Gene-
viève Grad (Tamira), Andrea Scotti (Naamar), Moira
Orfei, Piero Lulli, Andrea Aurel, Mario Petri (Baltha-
zar, roi de Babylone). –
Pour régner seul, Balthazar a
tué son frère Argon, dont le fils, le prince Nippur, revient
de la cour de Cyrus II le Grand où il a grandi. Il s’insurge
contre les sacrifices humains faits à Ishtar, sauve des amis
et encourage la résistance au tyran jusqu’à la prise de Baby-
lone par les Assyriens de Cyrus. – Minibudget avec l’athlète
A Ninive, Sardanapale négocie avec les ambassadeurs babyloniens d’Hammourabi (
Le sette folgori di Assur
de Silvio Amadio, 1962)
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