118
 l'antiquité au cinéma
(Crisia), Nico Pepe (Namtar). –
Descendu de sa mon-
tagne sur ordre du dieu Assur, le sage Zoroastre recueille
l’orpheline Myrra et l’emmène à Ninive, où règne Sarda-
napale. Le souverain exile le saint homme qui a prédit sa
chute, mais s’éprend de sa protégée, pourtant promise à
son propre frère cadet, Shammash, futur roi de Babylone.
Quoique troublée, Myrra suit son royal fiancé et l’épouse.
Le fourbe général babylonien Arbacès a deviné les senti-
ments secrets de sa souveraine et dresse les deux frères l’un
contre l’autre. Alors que Shammash assiège Ninive avec ses
alliés mèdes et nubiens, Arbacès le fait assassiner et envoie
sa tête à Sardanapale. Myrra se réfugie à Ninive où le roi,
blessé au combat, maudit les dieux et détruit leurs statues.
Les foudres du ciel se déchaînent, Sardanapale met en dé-
route les Babyloniens devant les remparts mais, alors qu’il
festoie, une pluie diluvienne s’abat sur le pays, les eaux du
Tigre débordent et un raz de marée détruit la ville. Dans
sa salle de banquet, Sardanapale boute le feu à son palais
et périt dans les flammes en enlaçant Myrra. Sur une col-
line voisine, le prince Hammourabi contemple Ninive qui
se consume et tue Arbacès. – Une mini-surprise car, en dé-
pit de moyens et d’ambitions fort modestes, Amadio uti-
lise le CinemaScope et la profondeur de champ avec ha-
bileté, et son scénario, plus substantiel qu’à l’accoutumée,
prend vers la fin un tournant lugubre inattendu, auquel les
effets spéciaux de Joseph Nathanson (
The Red Shoes
) confè-
rent un certain tonus. Tourné aux studios de Cinecittà, à
Manziana et à Mazzano. L’Américain Howard Duff, qui
débuta dans les films noirs de Don Siegel, Jules Dassin et
Fritz Lang avant de devenir un pilier du petit écran, tient
l’affiche avec la starlette autrichienne Jocelyn (Jackie) Lane.
Le script, qui n’hésite pas à verser dans le surnaturel (le dieu
Assur parle à travers les rayons du soleil, Shammash mar-
che pieds nus sur les braises pour mériter son trône), réu-
nit avec une désinvolture cocasse trois noms célèbres: Sar-
danapale fut, selon Diodore, le dernier roi d’Assyrie, un
personnage légendaire du VII 
e
siècle qui serait mort dans
les flammes de son palais avec son harem et ses trésors – on
connaît le tableau de Delacroix au Louvre, lui-même ins-
piré d’un drame de Lord Byron (1821) – et fut probable-
ment identique à Assurbanipal (668-627 av. JC). Ham-
mourabi, le sixième roi de Babylone et auteur du fameux
Code, régna, lui, vers 1740 av. JC. Quant au prophète Zo-
roastre / Zarathustra, fondateur du mazdéisme, on suppose
qu’il vécut entre le X 
e
et le VI 
e
siècle. Mais allez savoir ...
US :
War Gods of Babylon
,
The Seventh Thunderbolt
,
Syria against Babylon
.
1962
Io, Semiramide (Sémiramis, déesse de l’Orient)
(IT)
Primo Zeglio ; Apo-Globe Internazionale, 100 min. – av.
Yvonne Furneaux (Sémiramis), Renzo Ricci (Ninurtès,
roi de Ninive [=Ninos]), John Ericson (Kir), Germano
Longo (gén. Onnos), Gianni Rizzo, Antonio Corevi.
A Ninive, Sémiramis est la favorite choyée de Ninurtès,
le vieux roi d’Assyrie. Ayant empêché un coup d’Etat du
général Onnos, elle obtient en récompense une province où
elle fait édifier la ville de Babylone. Devenue reine après la
mort de Ninurtès, qu’elle a fait assassiner, elle se défait de
ceux qui, comme Onnos, menacent son trône. Elle prend
pour amant l’esclave Kir, l’ex-roi vaincu des Dardaniens.
Mais celui-ci se croit trahi et se lie avec des conspirateurs.
Mise au courtant du complot, Sémiramis se voit forcée
d'empoisonner celui qu’elle aime. Elle meurt après lui. –
Une médiocrité fauchée tournée à Cinecittà dans les restes
du décor de
Cleopatra
de Mankiewicz. Les prétendus bords
du Tigre à Ninive ressemblent fâcheusement aux berges
du Tibre près de Rome ... US :
Slave Queen of Babylone
.
Sémiramis découvre son royal époux assassiné (Rhonda Fleming et Roldano Lupi dans
La cortigiana di Babilonia
, 1955)
I...,108,109,110,111,112,113,114,115,116,117 119,120,121,122,123,124,125,126,127,128,...674