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 l'antiquité au cinéma
mière place du box-office toutes catégories pour 1949 / 50
avec 11,5 millions $ de recettes domestiques. Deux Oscars
pour décors et costumes, quatre nominations.
1955
Lo que le pasó a Sansón
(MX) Gilberto Martinez So-
lares ; Diana-Film. – av. Germán Valdés Tin Tan (Sam-
son), Ana Bertha Lepe (Dalila), Yolanda Varela, Andrés
Soler (Saran), Marcela Chávez. –
Parodie du film de Ce-
cil B. DeMille (1949) tournée dans les studios Tepeyac à
Mexico avec le comique populaire Tin Tan. Après avoir vu
ce film en salle avec sa fiancée, Tin Tan revit en rêve les ex-
ploits de Samson, commentés par des chansons.
1964
Ercole sfida Sansone /Hercules, Samson and Ulysses
(Hercule, Samson et Ulysse)
(IT/US) Pietro Francisci ;
Joseph Fryd-JCD, 90 min. – Kirk Morris [=Adriano
Bellini] (Hercule), Richard Lloyd [=Rod Flash] (Sam-
son), Liana Orfei (Dalila), Enzo Cerusico (Ulysse), Aldo
Giuffré (Saran, roi de Gaza), Andrea Fantasia (Laèrte,
père d’Ulysse et roi d’Ithaque), Walter Grant (Esculape),
Fulvia Franco. –
Naufragés en Judée alors qu’ils chassaient
un monstre marin qui terrorisait les côtes d’Ithaque, Her-
cule et le jeune Ulysse sont capturés par les Philistins. Sa-
ran, le cruel roi de Gaza, prend Hercule pour son ennemi
mortel Samson, et Dalila est chargée en vain de le séduire.
Croyant Hercule un allié des Philistins, Samson l’affronte.
Quelques destructions de temples plus tard, les deux colos-
ses s’allient pour libérer le pays du joug philistin. En pre-
nant congé, Hercule conseille à Samson de tuer aussi Da-
lila, mais, signe du destin, celui-ci ne peut s’y résoudre....
Rendez-vous fauché mais amusant de la mythologie grecque
font une victime assez crédible (DeMille le préféra au jeune
Burt Lancaster, initialement envisagé). En tout-puissant
Saran, George Sanders personnifie le Malin, rationaliste
et cynique.
Si les Saintes Ecritures n’intéressent plus le public de l’après-
guerre, comme le craignait le studio, l’amour reste un su-
jet éternel (DeMille a rajouté les personnages féminins de
la coquette Sémadar et de la vertueuse Hazel, sortis du ro-
man de Jabotinsky). A cela s’ajoutent des allusions claires
à la création toute récente de l’Etat d’Israël, Samson dé-
fendant « un rêve audacieux – la liberté pour la nation
juive », et à la guerre froide : l’idolâtrie des Philistins dé-
montre que toute superstition païenne mène à la tyrannie.
L’éclat technicolorisé de ses chromos baroques, le sens dra-
matique de la narration, mais surtout la présence physique
et le sex-appeal flamboyant de ses deux vedettes emportent
l’adhésion – malgré un jeu affligeant, une approche mo-
nolithique, des décors peints, des dialogues ampoulés. Tout
le génie de DeMille est dans ce paradoxe. Le succès public
international de ce premier film biblique en couleurs, dé-
montrant, affirme la publicité, « la puissance de la prière »,
ouvre la porte aux grands péplums américains des années
cinquante. « Pour nos ados, Samson est la plus importante
révélation depuis Superman » s’exclame «Variety », tandis
que les esprits critiques se confondent en sarcasmes (Mae
West : «Dalila, la seule coiffeuse qui ait fait carrière » ;
Groucho Marx : « Je refuse de voir un film où les nichons
du héros sont plus grands que ceux de l’héroïne ! »). Aux
Etats-Unis même,
Samson and Delilah
figure à la pre-
Dalila livre Samson aux Philistins (Victor Mature et Hedy Lamarr dans
Samson and Delilah
de Cecil B. DeMille, 1949)
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