Page 38 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

38l’antiquité au cinéma
cause. En revanche, pas d’homosexualité masculine, l’épi-
sode des anges que les Sodomites voulaient violer a disparu
et, bien entendu, pas d’inceste entre Loth éméché et ses deux
filles après le cataclysme («Genèse » 19 :35). Reste du grand
spectacle impersonnel mais efficace, la griffe d’Aldrich ne se
retrouvant que très sporadiquement, dans quelques mor-
ceaux de bravoure et dans la description subtile des per-
sonnages féminins. «Un film raté », selon le cinéaste, et la
critique lui donne raison. L’accueil public est tiède, entraî-
nant à moyen terme la ruine de Lombardo. Mis en diffi-
culté par les investissements supplémentaires du Gattopardo
(Le guépard) de Luchino Visconti, la Titanus suspend ses
activités en 1963. Quant à Aldrich, il remontera la pente
en 1967 avec The Dirty Dozen (Les douze salopards).
1966 Ø The Bible... in the Beginning / La Bibbia ... in prin-
cipio (La Bible ... au commencement des temps)
(US / IT) John Huston. – av. Gabriele Ferzetti (Loth),
Peter O’Toole (l’Ange), Eleonora Rossi Drago (l’épouse
de Loth), Adriana Ambesi et Grazia Maria Spina (filles
de Loth). – L’illustration la plus réussie de Sodome à
l’écran, des dédales labyrinthiques que Huston plonge dans
une obscurité étouffante et menaçante. Un champignon
atomique détruit la cité dépravée. – cf. Genèse 2.1.1.
1976 Sodom and Gomorrah : The Last Seven Days (US)
James &Artie Mitchell ; Mitchell Brothers FilmGroup-
Cinema 7.Inc. Production, 96 min. – av. Sean Brancato,
Gina Fornelli, George McDonald, Jacquie Brodi, De-
borah Brast, Thom Glardon, Tyler Reynolds, Johnnie
Keyes (le roi de Gomorrhe). – Film pornographique et
autoparodique de fabrication artisanale. Les filles de Loth
forniquent joyeusement avec l’aristocratie de Sodome et
quelques astronautes de passage (!).
1979 (tv) Sodom and Gomorrah (Sodome et Gomorrhe)
(US) James L. Conway ; série «Greatest Heroes of the
Bible » nº 12, Schick Sunn Classic (NBC 22.5.79), 48
min. – av. Ed Ames (Loth), Gene Barry (Abraham), Rick
Jason (Darghir), Dorothy Malone (Nagar, la femme de
Loth), Julie Parrish (Sheblah), David Opatoshu (Has-
drugar), Peter Mark Richman (le roi Thagon). – Les
plans de foule et de destruction sont empruntés au film de
Robert Aldrich (1961). Téléfilm tourné en Arizona. – cf.
The Deluge (1978), p. 30.
1997 (vd) Sodoma & Gomorra (IT) Joe D’Amato ; Tripolis
Finances Inc., 89 min. – av. KellyTrump, Ursula Moore,
Maria Papp, Sylvia Ross, Maria Szallontai, Erika Shus-
ter, Mike Foster, Ferencz Juhasz, Jolth Walton, Frank
Gun. – Film pornographique.
2000 Ø (tv) In the Beginning (US) Kevin Connor. – av. Ian
Burield (Loth), Anne White (sa femme). – cf. Genèse
2.1.1.
La femme de Loth changée en statue de sel (Eleonora Rossi Drago
dans The Bible de John Huston, 1966)
La descendance d’Abraham:
les patriarches Isaac et Jacob
Joseph et ses frères
2e patriarche : ISAAC, fils d’Abraham et de Sarah, époux
de Rébecca («Genèse » 24), fille de Béthuel l’Araméen et
sœur de Laban. La tradition lui attribue 180 ans lorsqu’il
meurt.
3e patriarche : JACOB dit « Israël », fils d’Isaac. Né de Ré-
becca, l’épouse réputée stérile d’Isaac, il capte par ruse, à
son profit, la bénédiction paternelle réservée à l’aîné Esaü
(avec la connivence du Ciel et de sa mère, «Genèse » 27).
Pour fuir la colère de son frère ainsi dépossédé, il part
à Harân chez son oncle Laban. Lors du voyage, il a en
songe la vision dite de « l’Echelle de Jacob ». Laban l’ex-
ploite pendant 14 ans. Ayant épousé ses filles Léa et Rachel
(«Genèse » 35), Jacob retourne à Canaan fortune faite et
se réconcilie avec Esaü.
JOSEPH, fils de Jacob et Rachel, est vendu comme esclave
par ses frères jaloux, irrités par la préférence marquée et les
songes de leur père à son égard. Ils racontent au patriache
qu’il a été tué par un fauve. En Egypte, Potiphar / Puti-
phar, intendant de la maison royale, l’achète. Son épouse
Zuleïka / Zalikha, est éblouie par la beauté du jeune es-
clave et s’éprend de lui (cf. Coran XII «Yûsuf », le Math-
nawi de Jalâl ad-Dîn ar-Rûmi, Mantiq at-Ta’ïr de Farîd
ad-Dîn Attâr, etc.). Grâce à son don divinatoire, Joseph
fait carrière à la cour du pharaon qui le comble d’honneurs
lorsqu’il prédit une famine de sept ans et organise de vastes
réserves de blé («Genèse » 37-45). Affligés par la famine
qui a épargné l’Egypte mais ravage Canaan, ses frères sol-
licitent l’aide du pharaon. Seul Benjamin, le cadet, recon-
naît son frère. Ayant pardonné à sa famille, Joseph invite
les siens à s’établir avec leur père Jacob au pays de Gessen,
dans l’Egypte des 17e ou 18e dynasties («Genèse » 46-50).
1904 Joseph vendu par ses frères (FR) V. Lorant Heilbronn
et Lucien Nonguet ; Pathé nº 1116, 190 m. – « Scène
biblique en 5 tableaux » : 1. «Vendu » – 2. « En captivité »
– 3. «Tenté par la femme de Putiphar » – 4. « Explica-
tions des songes de Pharaon » – 5. «Triomphe de Joseph,
Apothéose ». US : Joseph Sold by his Brothers .
1906 Madama Putifarre (IT) Luigi Maggi (?) ; Ambrosio,
Torino, 143 m.
1909 Joseph vendu par ses frères (FR) Paul Gavault, Geor-
ges Berr ; Pathé-Société du Film d’Art nº 3148, 240 m.
– av. Louis Delaunay (Joseph), Philippe Garnier, Jac-
ques Guilhène, Rose Dione, le petit Debray.
1910 Les sept péchés capitaux : la gourmandise [Esaü et
Isaac] (FR) Louis Feuillade ; « Film esthétique » Gau-
mont nº 2857, 103 m.
1911 [?] Madame Putiphar (FR) Pathé.
s 2.1.4
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