6c – rome : l'antiquité tardive 
        
        
          
            567
          
        
        
          
            Ida Rubinstein, dans le rôle central de Basiliola : une fu-
          
        
        
          
            rie affriolante et sanguinaire, qui tue elle-même ses adver-
          
        
        
          
            saires désarmés avec ses flèches. Une œuvre célèbre pour son
          
        
        
          
            esthétisme excessif, son goût du luxe décadent, ses images
          
        
        
          
            rares du talent chorégraphique d’Ida Rubinstein.
          
        
        
          1927 Ø
        
        
          
            Le martyre de sainte Maxence
          
        
        
          (FR) E. B. Donatien.
        
        
          – av. Lucienne Legrand (Maxence). –
        
        
          
            La Gaule en 440,
          
        
        
          
            cf. 6c.1.5.
          
        
        
          1940 / 41  
        
        
          
            La corona di ferro (La couronne de fer)
          
        
        
          (IT)
        
        
          Alessandro Blasetti ; ENIC-Lux, 106 min. – av. Gino
        
        
          Cervi (le roi Sedemond), Massimo Serato (Arminius /
        
        
          Licinius), Elisa Cegani, Luisa Ferida (Tundra), Osvaldo
        
        
          Valentini (Eriberto), Giorgio Gentile (Nicarete, prince
        
        
          des Burgondes), Primo Carnera. –
        
        
          
            En Lombardie v. 450 :
          
        
        
          
            assoiffé de pouvoir et belliciste dans l’âme, l’usurpateur
          
        
        
          
            Sedemond s’empare de la mythique couronne de fer (fabri-
          
        
        
          
            quée avec les clous de la croix du Christ) que Byzance a of-
          
        
        
          
            ferte à Rome. Mais la couronne, douée du pouvoir de faire
          
        
        
          
            régner la paix et la justice, s’enfonce dans le sol lorsqu’un
          
        
        
          
            tyran s’en empare ... Vingt ans plus tard, le jeune prince
          
        
        
          
            Arminius entreprend de reconquérir le trône qui lui est
          
        
        
          
            dû et, après d’extravagantes péripéties, fait triompher la
          
        
        
          
            bonne cause. Des royaumes mythiques, des personnages de
          
        
        
          
            légende, une trame qui tient de Tarzan, Ben-Hur, Robin
          
        
        
          
            des Bois et Flash Gordon, le tout enveloppé dans une dé-
          
        
        
          
            bauche jubilatoire de décors et d’images baroques emprun-
          
        
        
          
            tant à tous les styles, mêlant genres et époques, une forêt à la
          
        
        
          
            Méliès, un tournoi médiéval (remarquable) et des rochers
          
        
        
          
            truqués. Les effets optiques et modèles réduits sont d’Euge-
          
        
        
          
            nio et Mario Bava.
          
        
        
          
            
              La corona di ferro
            
          
        
        
          
            est le plus grand effort de mise en scène
          
        
        
          
            fourni par le cinéma italien depuis
          
        
        
          
            
              Scipione l’Africano
            
          
        
        
          
            (6a.3.3) : deux ans et demi de gestation pendant que l’Eu-
          
        
        
          
            rope bascule dans l’horreur, une entreprise d’un gigantisme
          
        
        
          
            absurde (14 millions de lires) que Blasetti dirige en toute
          
        
        
          
            liberté dans l’immense Studio 5 de Cinecittà et au Centro
          
        
        
          
            sperimentale (avec quelques extérieurs dans la forêt de Ron-
          
        
        
          
            ciglione), curieusement sans immixtion politico-économi-
          
        
        
          
            que aucune. Or ce qui peut apparaître en 1941 comme un
          
        
        
          
            équivalent latin des
          
        
        
          Nibelungen
        
        
          
            germaniques, et a fortiori
          
        
        
          
            comme un film de propagande fasciste exaltant les exploits
          
        
        
          
            d’un surhomme aryen (Coupe Mussolini au festival de Ve-
          
        
        
          
            nise), se révèle aujourd’hui comme une œuvre camouflée
          
        
        
          
            de l’opposition. Au-delà du mélo héroïco-aventureux et de
          
        
        
          
            son emphase naïve, de ce «mauvais goût » qui fit ricaner
          
        
        
          
            les criticastres de l’époque, Blasetti, en orfèvre de talent, or-
          
        
        
          
            ganise une sorte de délire onirique véhiculant un message
          
        
        
          
            pacifiste. Après avoir débuté dans le cinéma des « télépho-
          
        
        
          
            nes blancs », s’être évadé dans le passé en costumes, Blasetti
          
        
        
          
            placera progressivement son art au service des déshérités et
          
        
        
          
            des humbles (comme le démontrera sa comédie néoréaliste
          
        
        
          
            
              Quattro passi fra le nuvole /Quatre pas dans les nuages
            
          
        
        
          
            l’année suivante). Au moment où l’Italie entre en guerre,
          
        
        
          
            Blasetti considère la légende de la couronne de fer un peu
          
        
        
          Produit sous Mussolini,
        
        
          
            La corona di ferro
          
        
        
          (1940 / 41) d'Alessandro Blasetti est une
        
        
          œ
        
        
          uvre onirique véhiculant un message pacifiste