Page 557 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

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Hélène, mère de Constantin), NinoTarabini (saint Vic-
tor), Annibale Durelli (Lucinius), Francesco Bonino
(Maxence). – Fresque tournée avec 600 acteurs : les tur-
pitudes de la cour, les mensonges de Fausta, la vision mys-
tique de Constantin, la victoire sur Maxence à la bataille
du pont Milvius et l’édit de Milan. Happy end nuptial : le
co-empereur Licinius épouse la sœur de Constantin après
s’être converti (une conversion qui n’a jamais eu lieu, mais
le cinéaste se garde bien d’évoquer la suite des événements !).
Le producteur Gariazzo offre la première copie de son film
au pape Pie X, grand pourfendeur du modernisme, mort
l’année suivante et canonisé en 1954. GB: By the Cross.
1919 Giuliano l’apostata (IT) Ugo Falena ; Bernini Film,
2178 m. / 103 min. – av. Guido Graziosi (Flavius
Claudius Julianus dit Julien l’Apostat), Ignazio Mas-
calchi (Constance II), Ileana Leonidoff (Eusébie, son
épouse), Silvia Malinverni (Hélène, l’épouse de Julien),
Filippo Ricci (saint Athanase d’Alexandrie), Claudio
Caparelli (Oribase, le médecin), Marion May (le page
Taian), Rina Calabria (Isa). – Julien, dont la famille fut
exterminée par Constance II, son cousin, passe son enfance
à Nicomédie où l’évêque arien Eusèbe et saint Grégoire de
Nazianze lui enseignent les préceptes chrétiens, tandis que
l’eunuque Mardonius l’initie à l’hellénisme, à Homère et
aux doctrines néoplatoniciennes. Un miracle le bouleverse :
la statue de Diane s’anime et lui sourit. Adulte, Julien est
nommé commandant des légions en Gaule. Constance II
l’unit de force à sa propre sœur, la pieuse Hélène, mais Ju-
lien a une liaison secrète avec l’impératrice Eusébie, comme
lui une adepte des anciens dieux. Couvert de gloire en écra-
sant les Alamans à Strasbourg en 357, Julien est proclamé
empereur par ses légions, Constance meurt inopinément.
Eusébie fait empoisonner Hélène, sa rivale, mais lorsque
Julien la repousse horrifié, elle se suicide sous ses yeux. Une
fois sur le trône, Julien réinstaure officiellement le paga-
nisme. Sa passion pour les mystères fait sourire son entou-
rage et ses sujets. A Antioche, les chrétiens incendient les
temples païens. En guerre contre les Perses dans le désert
syrien, Julien est mortellement blessé par une flèche que lui
décoche le page d’Hélène. «Tu as vaincu, Galiléen ! » dit-il
en agonisant, puis il rend son dernier souffle en invoquant
Apollon.
Ecrivain, homme de théâtre, inspirateur du Film d’Arte
Italiana, Ugo Falena adapte à l’écran son propre « poème
symphonique en quatre visions », pour lequel le chef d’or-
chestre Luigi Mancinelli compose à son tour un « poème
vocal et instrumental » (dont une fort belle ode à Mithra).
Pour les années dix, le sujet est risqué, car Falena non seu-
lement ne condamne pas le « renégat », mais il cherche à le
comprendre et, très discrètement, à le défendre en dénonçant
le fanatisme de l’Eglise. Son Julien est une nature intègre,
solitaire et mélancolique qui se détourne du christianisme
après avoir assisté à d’interminables querelles théologiques
(tout en restant attiré par les Psaumes), prend ses distances
avec l’Olympe gréco-romain et instaure le culte de Mithra,
dieu de la Lumière et du Soleil, ce qui lui vaut l’anathème
d’Athanase, évêque d’Alexandrie. Mais évoquer visuelle-
ment les tâtonnements de ce philosophe mystique est une
tâche trop ardue pour Falena, son film s’épuise en poses et
gesticulations. Enfin, des costumes et intérieurs romains
mi-byzantins mi-Art déco signés Duilio Cambellotti confè-
rent à cette entreprise ambitieuse un côté élitiste et expé
rimental qui ne séduit guère les foules, déjà intimidées
par la tendance anti-catholique du film. Accessoire-
ment, Hélène, l’épouse de Julien, n’était pas la sœur de
Constance II, mais sa fille.
1921 [épisode romain:] Man-Woman-Marriage (US) Al-
len Holubar ; First National, 9 bob. – av. James Kirk-
wood (Constantin le Grand/David Courtney), Dorothy
Phillips (Fausta, son épouse /Victoria), Margaret Mann,
Ralph Lewis, Robert Cain. – Une femme du XXe siècle
en conflit avec son époux, un avocat athée, rêve qu’elle est
Fausta et qu’elle convertit Constantin à la foi chrétienne.
1947 L’Apocalisse (L’Apocalypse) (IT) Giuseppe Maria
Scotese ; Renato Bassoli-Exceptional Film-CIC-Lux,
Julien l'Apostat (Alfredo Varelli) dans L'Apocalisse (1947)
L'empereur apostat (Guido Graziosi) de Giuliano l'apostata, 1919