568
          
        
        
           l'antiquité au cinéma
        
        
          
            comme le rêve, l’apologue de ceux qui abhorrent les armes
          
        
        
          
            et la violence. Ces déclarations en faveur de la paix, que
          
        
        
          
            le cinéaste et son scénariste Renato Castellani ne se privent
          
        
        
          
            pas de mettre en avant à Venise en 1941, suscitent l’ire
          
        
        
          
            de Goebbels : si un Allemand avait réalisé
          
        
        
          
            
              La corona di
            
          
        
        
          
            
              ferro
            
          
        
        
          
            , s’écrie le ministre de la propagande nazie, il l’aurait
          
        
        
          
            fait fusiller sur-le-champ ! Peu après, le grand patron de
          
        
        
          
            l’ENIC est envoyé d’office sur le front yougoslave où il est
          
        
        
          
            tué. Le festival de Venise décerne un prix spécial au déco-
          
        
        
          
            rateur Virgilio Marchi.
          
        
        
          1954 Ø
        
        
          
            Sign of the Pagan (Le signe du païen/Attila, roi des
          
        
        
          
            Huns)
          
        
        
          (US) Douglas Sirk. – av. Jeff Chandler (l’empe-
        
        
          reur Marcien), Ludmilla Tcherina (Augusta Aelia Pul-
        
        
          cheria), George Dolenz (Théodose II), Walter Coy
        
        
          (Valentinien III), Moroni Olsen (le pape Léon I
        
        
          er
        
        
          ). –
        
        
          
            cf. 6c.3.1.
          
        
        
          1954 Ø
        
        
          
            Attila, flagello di Dio/Attila, fléau de Dieu
          
        
        
          (IT/FR)
        
        
          Pietro Francisci. – av. Sophia Loren (princesse Hono-
        
        
          ria), Henri Vidal (Flavius Aetius), Claude Laydu (Va-
        
        
          lentinien III), Colette Régis (Galla Placidia Augusta).
        
        
          –
        
        
          
            cf. 6c.3.1.
          
        
        
          1961 Ø (tv)
        
        
          
            Saint-Martin
          
        
        
          (FR) Georges Folgoas. – av. Mi-
        
        
          chel Etcheverry (Martin de Tours). –
        
        
          
            La Gaule au IV 
          
        
        
          
            e
          
        
        
          
            siècle, cf. 6c.1.5.
          
        
        
          1963
        
        
          
            Il crollo di Roma (Les derniers jours d’un empire)
          
        
        
          (IT) Anthony M. Dawson [=Antonio Margheriti] ;
        
        
          Marco Vicario-Atlantica Cinematografica, 90 min. –
        
        
          av. Carl Möhner (Marcus), Loredana Nusciak (Svetla),
        
        
          Maria Grazia Buccella (Xenia), Giancarlo Sbragia (le
        
        
          proconsul Junius), Ida Galli (Licia), Andrea Aureli (Rako
        
        
          le Barbare), Nando Tamberlani (Matthieu). –
        
        
          
            Vers 365,
          
        
        
          
            sous les empereurs chrétiens Valentinien I 
          
        
        
          
            er
          
        
        
          
            et son frère Va-
          
        
        
          
            lens. Arien hérétique, le proconsul Junius soutient la ré-
          
        
        
          
            pression contre l’orthodoxie catholique. Le tribun Marcus,
          
        
        
          
            condamné aux jeux du cirque, s’enfuit et trouve de l’aide
          
        
        
          
            auprès de la princesse barbare Svetla, fille du roi Rako.
          
        
        
          
            Capturé, puis sommé de se justifier publiquement dans
          
        
        
          
            l’arène s’il veut sauver ses coreligionnaires, Marcus lutte avec
          
        
        
          
            les gladiateurs mais, une fois réintégré dans l’armée, il doit
          
        
        
          
            affronter ses amis germains. Battu, il retourne à l’arène. Un
          
        
        
          
            tremblement de terre détruit la ville impériale et Marcus
          
        
        
          
            périt sous les décombres après avoir converti Svetla.
          
        
        
          
            Deux absurdités majeures dans ce péplum dégoulinant
          
        
        
          
            d’images pieuses : la persécution de chrétiens par un pou-
          
        
        
          
            voir païen (après Constantin), et la destruction du Colisée
          
        
        
          
            à Rome par un tremblement de terre ! Officiellement, le film
          
        
        
          
            situe son action en 340, date de la mort de Constantin,
          
        
        
          
            mais il reste très flou quant aux tenants et aboutissants du
          
        
        
          
            récit, méfait de scénaristes par trop nonchalants. On men-
          
        
        
          
            tionne un empereur «Valentin ». Comme l’a relevé Michel
          
        
        
          
            Eloy (cf. site Internet
          
        
        
        
          
            ), le contexte re-
          
        
        
          
            fléterait plutôt les querelles sanglantes et les règlements de
          
        
        
          
            compte entre communautés chrétiennes de différentes obé-
          
        
        
          
            diences, et c’est 25 ans plus tard qu’il convient de replacer
          
        
        
          
            l’intrigue. A Rome, Valentinien I 
          
        
        
          
            er
          
        
        
          
            défend alors ardemment
          
        
        
          
            la liberté des cultes, tandis qu’à Byzance, son frère Valens se
          
        
        
          
            range du côté des ariens, disciples de l’évêque d’Alexandrie
          
        
        
          
            Arius, pour brimer les catholiques. Des émeutes éclatent
          
        
        
          
            à Antioche, à Alexandrie et à Constantinople. Rome n’est
          
        
        
          
            d’ailleurs pas épargnée par le fanatisme religieux : la riva-
          
        
        
          
            lité pour l’accession à la papauté des évêques Damase (pape
          
        
        
          
            en 366 / 384) et Ursin vaut à une centaine des partisans de
          
        
        
          
            ce dernier de se faire égorger dans la basilique Sicinius par
          
        
        
          
            les zélateurs de la concurrence. Mais il y a des vérités qui
          
        
        
          
            ne sont pas bonnes à dire, et le film se garde bien de les as-
          
        
        
          
            séner à un public du samedi soir. Quant au tremblement
          
        
        
          
            de terre qui résume métaphoriquement l’« effondrement »
          
        
        
          
            de Rome, il est survenu le 21 juillet 365. Il ne détruisit
          
        
        
          
            bien sûr pas le Colisée mais, selon Gibbon, « ébranla pres-
          
        
        
          
            que toute la surface du globe occupé par l’Empire romain ».
          
        
        
          
            Malgré l’illustration appuyée du martyre des chrétiens, on
          
        
        
          
            constatera qu’une fois rentré en grâce auprès des siens, le hé-
          
        
        
          
            ros du film, Marcus, n’hésite pas à prendre les armes contre
          
        
        
          
            les mêmes « païens » (des Goths) qui l’avaient généreusement
          
        
        
          
            hébergé, assisté de la propre fille du roi. Morale hypocrite :
          
        
        
          
            « Si les chrétiens répugnaient à verser le sang gratuitement
          
        
        
          
            dans l’arène, il n’éprouvaient aucun problème de conscience
          
        
        
          
            quand il s’agissait de défendre l’Empire contre les Barba-
          
        
        
          
            res » (M. Eloy). Produit de série filmé en Yougoslavie par
          
        
        
          
            le futur champion du film d’épouvante et de science-fiction
          
        
        
          Des armures et costumes médiévaux au service d'une légende située
        
        
          au V 
        
        
          e
        
        
          siècle :  Elisa Cegani dans
        
        
          
            La corona di ferro
          
        
        
          (1940 / 41)
        
        
          Règlement de comptes entre chrétiens ?  Exécution d'un tenant de la
        
        
          foi dans le très fantaisiste
        
        
          
            Il crollo di Roma
          
        
        
          d'A. Dawson (1963)