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 l'antiquité au cinéma
Astrée congédie Céladon qui, de désespoir, se jette dans une
rivière où il est secrètement sauvé par les nymphes. Fidèle à
sa promesse de ne pas réapparaître aux yeux de sa belle, qui
le croit mort, Céladon doit surmonter plusieurs épreuves
pour briser la malédiction. Convoité par la nymphe Gala-
tée, il s’évade et se cache dans la forêt où le druide Adamas
l’aide à retrouver sa bien-aimée en le faisant passer pour sa
propre fille Alexis. – Adaptation de
L’Astrée
, intermina-
ble roman pastoral d’Honoré Urfé (1607 / 1627), un texte
célèbre pendant tout le XVII 
e
siècle, qui influa sur l’esprit
et sur la littérature de l’époque, tout en déterminant l’évo-
lution du roman psychologique. Urfé y célèbre des idéaux
plus proches de la tradition de chevalerie et de la galanterie
de la cour d’Henri IV que de l’Antiquité. Produit pour 2,5
millions d’€ et tourné en Auvergne (Ferté Saint-Cyr, châ-
teaux de Chaumont-sur-Loire, Chamerolle, Fougères), le
film d’Eric Rohmer, 87 ans, se déroule donc dans un espace-
temps décalé : dans les sous-bois, ses personnages gambadent
en braies gauloises ou habillés à la grecque antique, mais
ils trouvent refuge dans des châteaux Renaissance, dansent
le branle (XV 
e
siècle) avec des costumes d’époque : il s’agit
de montrer les Gaulois tels que les représente le XVII 
e
siè-
cle, un parti pris d’anachronismes que l’on retrouve bien
sûr chez Shakespeare, Racine ou Corneille. Ancien projet
de Pierre Zucca (décédé en 1995 sans avoir pu en assurer
le financement),
Les amours d’Astrée
est un concentré de
« rohmérismes », un scénario à base de méprises, d’infidé-
lités feintes et de foi persévérante, un jeu à la fois précieux
et ambigu avec la diction et les mots des personnages, mais
aussi un chassé-croisé élégant qui recèle une sensualité long-
temps absente dans l’œuvre du cinéaste.
2008 Ø (tv)
Attila the Hun (Attila : l’immortalité dans le
sang)
(GB) Gareth Edwards. – av. Jonny Phillips (Théo-
dose II), Oliver Cotton (Flavius Aetius). –
cf. Attila
6c.3.1.
2008 (tv)
The Puppet Master (Le maître du jeu)
(US /GB)
Nick Gardner, Gary Tuck ; épisode nº 12 de la série
«Rome : Rise and Fall of an Empire (Rome : grandeur
et décadence d’un empire) », Gardner Films (Robert
H. Gardner)-History Channel-A&E (History Chan-
nel GB : 29.6.08 /US : 6.10.08), 43 min. – av. Valenti-
nas Klimas (Ricimer), Ramunas Gedmontas (Majorien),
Mykolas Dorofejus (Avitus), Saul Reichlin (narration).
Général romain d’origine suève et chef des troupes ger-
maniques au service de Rome, Ricimer règne en maître
dans l’Empire, tient en respect les Vandales et renverse
successivement les empereurs fantoches Avitus (456), Ma-
jorien (461), Sévère (465) et Anthemius (467), jugés pas
assez dociles et assassinés. Il meurt en 472, laissant la
Péninsule dans le chaos total. – Docu-fiction tournée en
Lituanie avec reconstitutions et batailles. Cf.
The First
Barbarian War
(2008), p. 291.
2008 (tv)
The Last Emperor (Le dernier empereur)
(US /GB) Rex Piano, Gary Tuck ; épisode nº 13 de
la série «Rome : Rise and Fall of an Empire (Rome :
grandeur et décadence d’un empire) », Gardner Films
(Robert H. Gardner)-History Channel-A&E (History
Channel GB : 6.7.08 /US : 13.10.08), 43 min. – av.
Nerijus Tauskas (Odoacre), Saul Reichlin (narration).
– Flavius Oreste est secrétaire à la cour d’Attila tandis qu’à
Ravenne, l’empereur Glycerius cherche à satisfaire aux exi-
gences de Gondebaud, roi des Burgondes (établi au sud de
la Gaule). En cédant des terres aux Barbares, l’Empire se
prive de revenus et manque donc d’argent pour payer son
armée de mercenaires. La Péninsule souffre de la famine.
Constantinople fait remplacer Glycerius par Julius Nepos,
mais celui-ci est renversé par Oreste, qui place son fils ado-
lescent Romulus Augustule sur le trône. Privées de solde et
de terres, ses troupes font défection et se rallient aux Goths
d’Odoacre. Ce dernier tue Oreste à Placentia en 476, des-
titue Romulus et se fait proclamer roi. L’échec de faire de
l’immigration barbare une source de puissance est une des
principales causes de la chute de l’Empire d’Occident. –
Docu-fiction tournée en Lituanie avec reconstitutions, ba-
tailles et comédiens anonymes dans les rôles (muets) de Fla-
vius Oreste, Attila, Glycerius, Gondebaud, Léon I 
er
, Julius
Nepos, Romulus Augustule et Zénon. Cf.
The First Bar-
barian War
(2008), p. 291.
2008 / 09  
Ágora /Mists of Time
(US / ES) Alejandro
Amenábar ; Himenóptero-Mod Producciones-Telecino,
128 min. – av. Rachel Weisz (Hypatie d’Alexandrie),
Rupert Evans (Synésios de Cyrène), MaxMinghella (Da-
vus), Ashraf Barhom (Ammonius), Oscar Isaac (le préfet
Oreste), Manuel Cauchi (Théophile), Yousef ‘Joe’
Sweid (Pierre le Prêcheur), Amber Rose Revah (Sido-
nie), Richard Durden (Olympius), Clint Dyer (Hi-
erax), Jordan Kiziuk (disciple d’Hypatie), Harry Borg
(le préfet Evagrius), Charles Thake (Hesiquius), Sami
Samir (Cyrille, patriarche d’Alexandrie), Michael Lons-
dale (Théon). –
Le drame d’Hypatie d’Alexandrie, dans
l’Egypte du IV 
e
siècle, dépendant de l’Empire romain de
Byzance. Des conflits sanglants secouent les communautés
religieuses d’Alexandrie, et Hypatie, la brillante astronome,
mathématicienne et philosophe néoplatonicienne, tente de
sauver des flammes la bibliothèque de la cité. Elle ignore
que son jeune esclave Davus, qui est secrètement amoureux
d’elle, espère la victoire des chrétiens, étape qui entraînerait
La philosophe néoplatonicienne Hypatie d'Alexandrie (R. Weisz),
assassinée par les chrétiens, dans
Ágora
d'A. Amenabar (2009)
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