6b – la rome impériale 
543
« glamour » au marché des esclaves révèle des femmes en-
chaînées dont la longue chevelure blonde jusqu’aux genoux
couvrelanudité.Unfestivalburlesqueetkitschquiremporteun
immense succès public.
1959
Nel segno di Roma. La regina del deserto / Sous le si-
gne de Rome / Im Zeichen Roms
(IT / FR /DE /YU)
Guido Brignone, Riccardo Freda [et Michelangelo An-
tonioni, Vittorio Musy Glori] ; Glomer-Lyre-Lux-Tele-
film-Dubrava Film, 93 min. – av. Anita Ekberg (Zéno-
bie, reine de Palmyre), Georges Marchal (le sénateur
Marcus Valérius), Gino Cervi (l’empereur Aurélien,
270 / 275), Folco Lulli (Sapor le Sassanide), Jacques Ser-
nas (le décurion Julianus), Lorella De Luca (Bethsabée),
Chelo Alonso (Erika), Mimmo Palmara, Alberto Far-
nese. –
L’épisode singulier du conflit de Rome avec le puis-
sant royaume de Palmyre (en Syrie) que dirigait une souve-
raine syro-arabe. Intermédiaire entre Rome et les Parthes, la
cité de Palmyre joue un rôle clé en Orient. Son monarque,
Septimius Odaenathus, alllié de Rome, a sauvé l’empire
de l’invasion perse. Après son assassinat en 267, sa veuve
Septimia Zenobia (Znwbya Bath-Zabbai, 267 / 272) est
proclamée régente de Palmyre, conquiert l’Asie Mineure
et l’Egypte, et prend avec son jeune fils Vallabathos le ti-
tre d’Augusta / Augustus, signalisant ainsi qu’elle se consi-
dère désormais souveraine de l’Empire romain d’Orient.
Elle s’affirme du reste descendante de Didon, reine de
Carthage, et de Cléopâtre. L’énergique empereur-soldat
Aurélien voit en elle un danger majeur et lui déclare la
guerre. C’est ici que débute le film. Défait par Zénobie, le
consul Marcus Valérius est capturé, mais il parvient à sé-
duire la reine et, feignant d’être l’ennemi de Rome, il dé-
joue les projets de conquête des Perses sassanides du perfide
Sapor avant d’attirer les troupes de Zénobie dans un guet-
apens à Emèse. Palmyre s’effondre. Zénobie est ramenée à
Rome enchaînée à son char en 274 (des chaînes en or, dit la
chronique), mais Valérius obtient d’Aurélien le pardon pour
celle qu’il a trahie, et l’épouse. Ils vivront heureux « sous le
signe de Rome » ... En fait, Aurélien grâcia la reine après
l’avoir exhibée dans la capitale et lui assigna une pension
en même temps qu’une résidence surveillée. Elle se remaria
avec un sénateur. Quant au personnage de Marcus Valé-
rius, il est inspiré par celui de l’empereur-soldat Valérien,
qui fut vaincu par Sapor le Sassanide dix ans plus tôt, en
259, et mourut en esclavage. Son cadavre fut écorché et sa
peau exhibée en public.
C’est curieusement l’unique apparition de la reine Zénobie
au cinéma, une souveraine qui enflamma l’imagination
de Chaucer
(The Canterbury Tales)
et des auteurs dra-
matiques baroques, suscita deux opéras (
Zenobia in Pal-
mira
de Pasquale Anfossi en 1789,
Aureliano in Palmira
de Rossini en 1813), divers tableaux et de nombreux ro-
mans. Campé par un Gino Cervi empâté, Aurélien n’a rien
ici du redoutable chef de guerre qui, plus d’une fois, sauva
Rome du désastre, et il ne participe pas à l’expédition mi-
litaire dans le désert syrien (habitué de la toge, Gino Cervi
fut déjà Néron dans
Nerone e Messalina
en 1949 et
O.K.
Nerone
en 1951). Monté pour exploiter les formes explosi-
ves de la vamp suédoise Anita Ekberg (qui est sur le point
de tourner
La dolce vita
de Fellini sur un plateau voi-
sin),
Nel segno di Roma
est commencé par le vétéran Bri-
gnone. Celui-ci tombe malade après deux jours et décède.
Réduit à l’inactivité depuis l’échec public de
Il grido
et œu-
vrant au scénario de
L’avventura
, Michelangelo Antonioni
Les folies romaines sont réglées par Busby Berkeley (haut) et Eddie
Cantor est persécuté par une sculpture (
Roman Scandals
, 1933)
I...,533,534,535,536,537,538,539,540,541,542 544,545,546,547,548,549,550,551,552,553,...674