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 l'antiquité au cinéma
arrêté la nuit précédente dans la rue. Ce n’était pas à un
rendez-vous amoureux avec elle qu’il se rendait, ment-elle,
mais chez ses coreligionnaires chrétiens. Fatale erreur, car
Dèce vient d’ordonner la persécution des croyants. Lucius
est jeté aux fauves dans l’arène, Helena veut le suivre dans
la mort, mais les prétoriens l’en empêchent et elle s’éva-
nouit ... – Trilogie cinématographique à grand spectacle
portant sur les conséquences du mensonge : Rome sous Dèce,
l’Allemagne au XVI 
e
siècle et l’époque moderne. Un mage
hindou (sic) transporte l’héroîne – Mia May, l’épouse du
cinéaste – dans le passé. Paul Leni, chef-décorateur et futur
auteur de
Das Wachsfigurenkabinett
(
Le cabinet des fi-
gures de cire
, 1924) reconstruit à grands frais les arènes et
les abords du palais impérial à Berlin-Weissensee.
1919 Ø
Santa Cecilia
(IT) Vasco Salvini. – av. Mary Bayma-
Riva (sainte Cécile)
. – Martyre chrétienne suppliciée sous
Sévère, cf. 6c.1.5.
1933
Roman Scandals (Scandales romains)
(US) Frank
Tuttle et Busby Berkeley ; Howard Prod.-SamGoldwyn
Pictures, 92 min. – av. Eddie Cantor (Eddie /Oedi-
pus), Gloria Stuart (la princesse Sylvia), Edward Arnold
(l’empereur Valérien, 253 / 260 /Warren Cooper), Veree
Teasdale (Agrippine), John Rutherford, David Manners
(Josephus), Marjorie Main. –
Comédie. Le récit-cadre se
passe à West Rome, une bourgade d’Oklahoma pendant
la Dépression, tyrannisée par un politicien corrompu,
Warren Cooper. Brimé et chassé de l’endroit pour avoir
découvert malgré lui une escroquerie, Eddie, un sans-
logis, s’imagine retourner dans la Rome antique, « où la
vie était plus douce ». Mais il se retrouve à la cour de l’em-
pereur Valérien où règnent un arbitraire, des complots et
une corruption similaires : à Rome comme en Amérique,
« les sénateurs n’écoutent jamais le peuple ». Produite dans
les studios Goldwyn (le nabab a découvert Eddie Can-
tor aux Ziegfeld Follies à Broadway), cette comédie sa-
tirique datant du début de l’ère Roosevelt prend ouverte-
ment parti pour les spoliés de la société américaine. Son
mélange d’exotisme à la sauce antique et d’extravagants
numéros musicaux (brillamment réglés par Busby Berke-
ley) fait passer sa dénonciation masquée de la misère pro-
voquée par les banques, l’évocation du chômage et de la
crise économique qui dévaste les Etats-Unis. Un ballet très
Mia May, martyrisée sous Dèce dans
Veritas Vincit
(1918 / 19)
Dans
Roman Scandals
(1933), le comique Eddie Cantor est transporté à Rome pour mieux y critiquer les abus sociaux aux Etats-Unis
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