Page 458 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma
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l’antiquité au cinéma
1911
La Parabole de l’enfant prodigue
(FR) Eclair, 292 m.
1926
The Wanderer
(L’errant / Le fils prodigue / L’enfant
prodigue)
(US) Raoul Walsh ; Paramount, 8173 ft. / 9
bob. – av. William Collier Jr. (Jether), Ernest Torrence
(Tola), Greta Nissen (la grande-prêtresseTisha), Wallace
Beery (Pharis), Tyrone Power Sr. (le patriarche Jessé),
KathlynWilliams (Hulda), Kathryn Hill (Naomi), Hol-
mes Herbert (le prophète), So-Jin Kamiyama (Sadyk).
–
Jether, jeune homme insouciant, dilapide son héritage
et se ruine pour l’amour de la courtisane Tisha, grande
prêtresse d’Ishtar à Babylone. Tisha le rejette quand il est
à bout de ressources, mais il échappe à la destruction de
Babylone annoncée par le prophète, car il n’a jamais re-
nié le dieu d’Israël, et après avoir connu la famine et l’hu-
miliation il retourne chez lui où son père Jessé organise
une grande fête pour l’accueillir. – C’est à Raoul Walsh,
auréolé du triomphe de
The Thief of Bagdad
avec Dou-
glas Fairbanks (1924), que la Paramount confie la réali-
sation de cette parabole biblique sur pellicule, adaptée des
drames
Der verlorene Sohn, ein Legendenspiel
de Wil-
helm August Schmidtbonn (1912) et
The Wanderer
de
Maurice V. Samuels (1917). Cecil B. DeMille avait envi-
sagé de porter la pièce de Samuels à l’écran en 1920 déjà.
Le film de Walsh est une superproduction conçue, en plus
modeste, pour profiter du succès de
The Ten Command-
ments
(1923) de DeMille. La construction de la tour de
Babel et la fin de Babylone en pleine débauche sont évo-
quées très suggestivement par Walsh, mais le film rencon-
tre de sérieuses réticences chez les censeurs américains en
raison de ses scènes de nudité et de séduction, « les plus
salaces jamais vues à l’écran » selon Pare Lorentz. Igno-
rant les Ecritures (comme il le fera 34 ans plus tard avec
Esther and the King
),Walsh ne se consacre qu’à l’humain,
le trop humain. Associé d’abord à l’agneau, Jether, « beau
comme un dieu », déchoit et finit en compagnie des co-
chons, s’enfonçant jusqu’à mi-corps dans la fange. A l’ins-
tar de la
Carmen
de Walsh en 1927 (Dolores Del Rio),
la prêtresse d’Ishtar n’a, elle, d’autre religion que le sexe et
les délices de la passion, violant sans états d’âme toutes les
normes de la bienséance. Après l’étreinte qu’un fondu en-
chaîné suggère torride, le fils prodigue titube, les yeux cer-
nés, épuisé mais comblé. Malgré ces « atouts », le film est un
échec public. Amputé des plans récriminés, il poursuivra sa
carrière dans les écoles du dimanche, tandis que les scènes
d’orgies seront exploitées sous la forme d’un court métrage,
The Feast of Ishtar
(2 bob.).
1936
The Good Samaritan
(GB) Ray Elton ; Religious Films,
10 min.
1939
A Prodigal Son
(GB) Harold Simpson ; Avenue Prod.,
c.m. – av. Ben Williams (le père), Wally Patch.
William Collier Jr. (g.), le fils prodigue, quitte sa famille et sa fiancée
pour chercher l'aventure à Babylone (
The Wanderer
, 1926)
Greta Nissen, grande prêtresse d'Ishtar à Babylone et perfide séduc-
trice de
The Wanderer
de Raoul Walsh (1926)
Lana Turner conjugue érotisme et paganisme (
The Prodigal
, 1955)
1955
The Prodigal
(Le fils prodigue)
(US) RichardThorpe ;
Charles Schnee /Metro-Goldwyn-Mayer, 114 min. –
Lana Turner (Samarra, grande prêtresse d’Astarté), Ed-
mund Purdom (Micah, le fils), Louis Calhern (Nah-
reeb), Audrey Dalton (Ruth), James Mitchell (Asham),
Neville Brand (Rakhim), Taiga Elg (Elissa), Francis L.
Sullivan (Bosra), Joseph Wiseman (Carmish), Henry
Daniell (Ramadi), Walter Hampden (Elie, le père), San-
dra Descher (Yasmine). –
On reste étonné de ce que les
scénaristes peuvent broder à partir d’une parabole de tout
juste 22 versets, sans noms ni lieux ou époque précis. Yapho /
Joppé, ville portuaire de la Méditerranée, en l’an 70 av.
JC. Micah, un jeune Juif, se rend à Damas, cité que
tyrannise Nahreeb, le grand prêtre de Baal. Oubliant sa
fiancée Ruth, Micah se perd dans les bras d’une envoû-
tante païenne, Samarra, grande prêtresse d’Astarté. Il
dilapide son héritage pour elle, est réduit à l’esclavage et
