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– rome : de romulus à césar 
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permet au héros de rester en vie à la fin du film) et charge
Sicinius, personnage fictif, de toute la fourberie du politicien
retors. Comme le relève Claude Aziza (
LeMonde
, 19.6.91),
l’intrigue peut être relue à la lumière de l’arrivée du nouveau
gouvernement italien d’Aldo Moro en 1963, qui consacre
l’alliance de la démocratie chrétienne avec les partis socialiste
et communiste. Comme Sicinius, tribun plébéien, Moro est
un séide de l’ennemi rose-rouge dont l’association au pou-
voir constitue un risque pour le pays. Tournage dans les stu-
dios romains d’IN.CI.R.-DePaolis. Les images de batailles et
du siège de Rome proviennent de
La guerra di Troia
(Fer-
roni), de
La leggenda di Enea
(Rivalta) et de
Costantino
il Grande
(De Felice). US :
Coriolanus, Hero without a
Country
, GB :
Thunder of Battle
.
1965 (tv)
Coriolanus
(US) RepertoryTheatre /National Edu-
cational Television (vidéo). –
D’après Shakespeare, comme
toutes les dramatiques suivantes.
1965 (tv)
Coriolanus
(US) American Shakespeare Festival
Stratford, Connecticut (vidéo).
1965 (tv)
Coriolanus
(GB) Roger Jenkins et Bernard Hepton
(tv), Michael Croft (th) ; BBCtv. – av. John Nightingale
(Coriolan), Timothy Block (Cominius), David Stock-
ton (Menenius Agrippa), Mary Grimes.
1965 (tv)
Coriolano
(IT) Claudio Fino (RAI P.N. 5.2.65),
132 min. – av. Franco Graziosi (Coriolan), Luciano Al-
LA RIVALITÉ AVEC CARTHAGE :
LES GUERRES PUNIQUES
264-146 av. JC
La cité de Carthage (Tunisie) est fondée par la princesse phénicienne Didon en 814 av. JC. En pleine ex-
pansion, l’Italie méridionale dominée par Rome devient cependant une puissance militaire et économique
qui menace ses intérêts vitaux. Le contrôle du détroit de Messine est l’enjeu originel de la longue lutte entre
Rome et Carthage qui se terminera par la ruine de Carthage et l’établissement de la suprématie romaine
dans toute la Méditerranée occidentale.
berici (gén. Cominius), Ennio Balbo (Sicinius Velutus),
Carlo Montini (Menenius Agrippa), Umberto Orsini
(gén. Tullius Aufidius), Lilla Brignone (Volumnia).
1979 (tv)
Coriolanus
(US) Wilford Leach ; New York Shake-
speare Festival (vidéo). – av. Morgan Freeman (Coriolan),
Gloria Footer (Volumnia), Earle Hyman (Cominius),
Maurice Woods (Menenius Agrippa), Castulo Guerra
(Nicanor), CCH Pounder (Valeria), Frank Adu (Junius
Brutus), Khayyam Kain (Martius), Robert Christian
(Tullus Aufidius), Clebert Ford (Sicinius Velutus), Mi-
chele Shay (Virgilia).
1983 (tv)
Coriolai
(RU) R. Kallanai, A. Airaletia ; Studia Te-
lefilmov Erevai. – av. Ch. Abramai (Coriolan), O. Ga-
loia, M. Manukia, Ch. Haeapetia.
1984 (tv)
The Tragedy of Coriolanus (Coriolan)
(GB) Eli-
jah Moshinsky ; «The Shakespeare Plays », BBCtv-Time
Life (BBC 21.4.84), 145 min. – av. Alan Howard (Caius
Marcius Coriolanus), Joss Ackland (Menenius Agrippa),
Peter Sands (gén. Titus Lartius), Patrick Godfrey (gén.
Cominius), John Burgess (tribun Sicinius Velutus),
Anthony Padley, Damien Franklin (Marcius, fils de
Coriolan), Teddy Kempner (Tullus Aufinius, général
des Volsques), Joanna McCallum (Virginia, épouse de
Coriolan), Irene Worth (Volumnia, mère de Coriolan),
Anthony Pedley (le tribun Junius Brutus).
L
e cas des guerres puniques contraint le cinéma italien, principal concerné en la matière, à une certaine acro-
batie, à des circonvolutions dramaturgiques qui ne parviennent pas toujours à masquer une légère gêne.
Certes, Carthage («Qart Hadasht ») fut une réelle menace pour la dynamique expansionniste et les rêves d’hé-
gémonie de Rome. La cité d’origine phénicienne, qui passait pour la plus riche du monde, dirigeait cependant
non une puissance militaire, mais un empire commercial disposant d’une flotte impressionnante pour protéger
ses transports de marchandises. Acculée par la concurrence et la combativité romaine, sa politique fut surtout
défensive, et même le téméraire coup de force d’Hannibal à travers les Alpes tient de l’entreprise de la dernière
chance. Enfin, que sait-on de cette mégapole réduite en cendres et rasée jusqu’au sol après trois guerres succes-
sives ? La destruction des pierres a été suivie d’une vaste entreprise de démolition idéologique. Les moindres
traces de la civilisation punique ont été effacées rageusement par les vainqueurs, qui ont aussi réécrit son histoire
(Plutarque, Polybe) avec incompréhension, méfiance, partis pris et, parfois, un mépris xénophobe. La tradition
historique latine se résume à une apologétique constante des Romains, sans faille, impliquant nécessairement
des mensonges volontaires ou par omission. Comment donc justifier l’anéantissement total d’un monde dif-
férent sinon en le démonisant, en particulier à travers les récits de cette fameuse immolation des enfants, un
stéréotype repoussoir aujourd’hui fortement contesté par les historiens ?
En préambule, rappelons que c’est Gustave Flaubert qui a ressuscité la légende de la Carthage punique
avec son roman
Salammbô
, publié en 1862. Ayant séjourné à Tunis en 1857, au moment où Charles Ernest
s
6a.3
I...,257,258,259,260,261,262,263,264,265,266 268,269,270,271,272,273,274,275,276,277,...674