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a
– rome : de romulus à césar 
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Richard Lester, connu pour ses films loufoques avec les Beat-
les (
Help !
,
A Hard Day’s Night
), est chargé de vitami-
ner le tout. Cherchant à dynamiter la lourdeur vaudevil-
lesque et la vulgarité de l’original américain, mais aussi à
raccourcir un script bancal, Lester se heurte systématique-
ment à l’inflexibilité du producteur Melvyn Frank (jadis le
scénariste attitré de Bob Hope). Il se rattrape en imposant
quelques seconds rôles mémorables (Crawford, Hordern et
surtout Buster Keaton, dont c’est l’avant-dernière appari-
tion à l’écran). A la fureur de son producteur, le cinéaste
refuse de tourner dans les méga-décors marbrés de
The Fall
of the Roman Empire
(Mann) et fait ériger à 20 km de
Madrid un quartier de banlieue crasseuse et pouilleuse qu’il
anime tant bien que mal par des gags visuels burlesques et
un rythme frénétique. Un exercice de style qui fait oublier
la bouffonnerie de l’intrigue en ne s’attachant qu’au mou-
vement et aux couleurs. Lester recherche les odeurs de la
Rome prolétaire, celle décrite par Martial et Juvénal, et il
encourage les paysans castillans à s’installer dans les décors
avec leurs maigres avoirs et leurs légumes pourris. Le film
perd de l’argent, mais récolte un Oscar pour la partition
musicale de Ken Thorne.
1971
L’asino d’oro : processo per fatti strani contro Lucius
Apuleius, cittadino romano [L’âne d’or : procès pour
actes étranges contre Lucius Apulée, citoyen romain]
(IT /DZ) Sergio Spina ; Filmes Cinematografica-ON-
CIC, 99 min. – av. Barbara Bouchet (Panfilia), Sami Pa-
vel (Lucius Apuleius), John Steiner (Aristomène), Marisa
Fabbri (Pudentilla), Dada Gallotti, Paolo Poli, Leopoldo
Triste (Milon), Marisa Fabbri, LouisWilliams. –
Lors du
procès de Sabratha / Oea (Tripoli) en 158 av. JC, les pa-
rents de la riche veuve Pudentilla accusent l’écrivain Apulée
(Lucius Apuleius de Madaura) d’avoir, à l’aide d’enchan-
tements maléfiques, contraint cette femme au mariage, par
cupidité. Il se disculpe brillamment dans un plaidoyer
(De
nent l’alerte et empêchent une incursion surprise des Gau-
lois. La cité est mise à sac, les sénateurs se font tuer, sauf le
traître Vatinius qui propose aux envahisseurs la reddition
du Capitole contre une rançon de mille livres d’or et ramène
Nicia, droguée. Brennus procède à la pesée des trésors avec
de faux poids et jette son épée dans la balance («Vae vic-
tis ! »), lorsque le général Marcus Furius Camillus, exilé à
Ardée, fait irruption avec des renforts et massacre les Gau-
lois. Quintus tue Brennus en combat singulier dans le Tibre
(«C’est par le fer et non par l’or qu’on sauve la patrie ! »).
– Petite bande sans prétention mais pleine de rebondisse-
ments, et avec un Gordon Mitchell en «méchant » d’une
stature imposante et au rire carnassier. Les possibilités épi-
ques du siège de Rome et de l’épisode des oies du Capitole
décrits par Tite-Live ne sont guère exploitées, et les motiva-
tions de Brennus réduites à une question de jupons. Pour les
Romains, la prise de Rome constitua un traumatisme ma-
jeur qui perdura plusieurs siècles dans leurs esprits. Tour-
nage aux studios Olimpia à Rome ; la bataille est extraite
de
Hannibal
(Bragaglia). US :
Brennus, Enemy of Rome
,
Battle of the Valiant
.
1964
Il colosso di Roma – Muzio Scevola / Le colosse de
Rome
(IT / FR) Giorgio Ferroni ; Dorica-Unicité-Les
Films Jacques Leitienne, 95 min. – av. Gordon Scott
(Publius Mucius Scaevola), Massimo Serato (Tarquinius
Superbus), Roldano Lupi (Porsenna), Gabriella Pallotta
(Cloelia), Gabriele Antonini (Arunte, fils de Porsenna),
Maria Pia Conte (Valeria, fille de Publicola), Franco
Fantasia, Philippe Hersent (le consul Publicola). –
Rome
étant assiégée par les Etrusques de Porsenna (au service de
Tarquin le Superbe déchu du pouvoir romain), Mucius
Scaevola s’introduit dans le camp ennemi pour tuer le sou-
verain. Par erreur, il assassine son adjudant et, capturé, il
se laisse brûler la main droite plutôt que de livrer ses com-
plices. Impressionné par son courage, Porsenna lui rend sa
liberté et lève le siège en échange de dix Romaines prises en
otage, dont Cloelia. Tarquin enlève cette dernière et empri-
sonne Porsenna, mais Scaevola lui livre bataille et le tue. –
Produit de série tourné dans les studios IN.CI.R.-De Paolis
à Rome, séquence de bataille empruntée à
Hannibal
(Bra-
gaglia). US :
Hero of Rome
, GB :
Arm of Fire
.
1966
A Funny Thing Happened On The Way To The Fo-
rum
(Le forum en folie)
(GB) Richard Lester ; Melvin
Frank-Quadrangle-United Artists, 98 min. – av. Zero
Mostel (Pseudolus), Phil Silvers (Lycus, l’entremetteur),
Buster Keaton (Erronius), Jack Gilford (Hysterium),
Annette André (Philia), Michael Hordern (Senex), Pa-
tricia Jessel (Domina), Michael Crawford (Hero), Inge
Nielsen (Gymnasia). Leon Greene (Miles Gloriosus),
Pamela Brown, Roy Kinnear. –
A Rome, l’esclave Pseu-
dolus favorise, pour être affranchi, les amours de Hero, le
fils de son maître Senex, avec la belle Philia, propriété de
Lycus qui l’a en fait vendue à un guerrier. Il s’ensuit un im-
broglio échevelé impliquant l’intervention d’un entremet-
teur, les services d’un bordel fellinien, un philtre d’amour
douteux, des identités erronées, un faux enterrement et 15
minutes d’une course de chars dévastatrice (dirigée par Bob
Simmons et calquée sur celle de
Roman Scandals
en 1933,
avec Eddie Cantor). Une comédie burlesque à gros budget
(3 millions de $) inspirée d’une farce musicale montée à
Broadway (de Stephen Sondheim, Burt Shevelove et Larry
Gelbart), elle-même adaptée des comédies
Pseudolus, Poe-
nulus, Mostellaria
(– 191) et
Miles Gloriosus
(–204) de
Plaute.
Buster Keaton (centre) et Zero Mostel dans la farce loufoque
A Funny
Thing Happened On The Way To The Forum
de Richard Lester (1966)
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