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 l’antiquité au cinéma
1905
L’île de Calypso /Ulysse et le géant Polyphème / L’île
mystérieuse
(FR) Georges Méliès ; Star Filmnº 750-752,
70m. – av. GeorgesMéliès (Ulysse). –
Calypso attire Ulysse
dans une grotte où celui-ci affronte le cyclope et lui crève
l’œil. Calypso réapparaît et Ulysse prend la fuite avec ses
hommes.
1908
Le retour d’Ulysse
(FR) Charles Le Bargy et André
Calmettes ; Paul Lafitte-Le Film d’Art-Pathé nº 2698,
320 m. – av. Paul Mounet (Ulysse), Jeanne Bartet (Pé-
nélope), Albert-Lambert fils (Antinoüs), Louis Delau-
nay (grand-prêtre). –
Film d’Art réalisé dans les studios
de la rue Chauveau à Neuilly immédiatement après le fa-
meux
Assassinat du duc de Guise
, avec des membres de
la Comédie-Française, Le Bargy en tête. Georges Hue en
compose la musique. Une « pièce cinématographique » de
l’écrivain Jules Lemaître, de l’Académie française, en 14
tableaux : 1. « Arrivée des prétendants » – 2. « La tapisse-
rie » – 3. « La salle des festins » – 4. «Devant le palais » –
5. « La salle du trône » – 6. « La chambre de la reine » – 7.
« Le festin » – 8. « Le rêve de Pénélope » – 9. « Fureur des
fiabilité des apparences et le fait que les forces désordonnées de la nature ont une signification qui échappe aux
mortels. Vers 1950, le cinéaste autrichien G. W. Pabst conçoit Ulysse comme un rescapé pacifiste du récent
conflit mondial, mais, repris et remodelé par Kirk Douglas en 1953, son projet (concrétisé à l’écran sous la
direction de Mario Camerini) glorifie l’individualisme à l’américaine, magnifie l’aventurier libre, insolent, laïc
et humaniste. Aidé par le maître du fantastique Mario Bava, Franco Rossi réussit en 1969 une excellente fresque
télévisée, l’adaptation la plus fidèle du récit d’Homère, filmée en décors naturels sur les rives méditerranéennes
avec un authentique souci de réalisme et une respiration qui n’est pas sans rappeler celle des récits archaïques.
Emigré à Hollywood, le Russe Kontchalovski fabrique, lui, une féerie cosmopolite réduisant l’Olympe à une
galerie de stars pour public juvénile, et la quête symbolique d’Ulysse à de l’imagerie de bande dessinée (1997).
Les interrogations existentielles disparaissent au profit de l’aventure digitalisée. La révolte de l’Ulysse cinémato-
graphique face aux dieux et son goût d’indépendance (jusqu’au refus inconscient de l’embourgeoisement aux
côtés de Pénélope) portent bien la signature du XX 
e
siècle.
1
Cf. Jean Cuisenier,
Le périple d’Ulysse
, éd. Fayard, Paris 2003.
De retour à Ithaque et méconnaissable, Ulysse (Kirk Douglas) prépare sa vengeance, dans
Ulisse
de Mario Camerini (1953)
* * *
s
5b.2.1
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