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 l'antiquité au cinéma
rée par le conflit qui oppose les deux fils d’Œdipe, Polynice
et Etéocle, l’un assiégant la cité avec ses mercenaires pour
chasser l’autre du trône. En route, Hercule terrasse le géant
Antée, puis, intermédiaire entre les frères ennemis, il tombe
dans les rets d’Omphale, la reine de Lydie, qui l’ensorcelle
et le prend comme époux après lui avoir fait boire l’« Eau
de l’oubli ». Les Argonautes le délivrent grâce à l’ingénio-
sité d’Ulysse qui feint d’être sourd-muet et échappe aux
sorts de la souveraine nymphomane. Ne pouvant plus re-
tenir le demi-dieu, revenu à lui, elle se suicide. Devant les
murailles de Thèbes, Etéocle et Polynice s’entretuent, mais
Hercule intervient à temps pour mettre en déroute l’armée
qui assaille la cité, faisant basculer les tours d’assaut et ren-
versant les chars de combat (cf. photo p. 148).
Budget décuplé après le succès du premier
Hercule
, et un
énorme succès public en Italie (900 millions de lires au
box-office) ainsi qu’aux Etats-Unis. Non seulement une pe-
tite réussite dans son genre, sans dérapage trop outrancier
dans le kitsch et mieux ficelé que le premier épisode, mais
aussi un des péplums des années 1950-60 les plus fidèles
aux mythes grecs, inspiré d’
Œdipe à Colone
de Sopho-
cle (sans mention d’Antigone) et de
Les Sept contre Thè-
bes
  d’Eschyle. Tournage dans les studios Titanus-Appia à
Rome, à Tor Caldara, à Monte Gelato (Valle del Treja),
à Lavinio Lido de Enea, dans une carrière près des Fosses
ardéatines (le siège de Thèbes) et en Yougoslavie. Les dé-
cors du royaume souterrain d’Omphale, d’une flamboyance
chromatique toute baroque, sont remarquablement éclairés
par Mario Bava, également en charge des effets spéciaux,
du style visuel général et de la réalisation de nombreuses sé-
quences (Riccardo Freda lui attribue la paternité de 70%
du film). L’interprète d’Omphale, la pulpeuse Autrichienne
Sylvia Lopez (alias Tania Karen), 28 ans, décède peu après
d’une leucémie. Elle campe une souveraine très différente
che une véritable déferlante de péplums peu coûteux fabri-
qués en Italie, et notamment des «muscle operas » en série
exploitant les idoles du body-building.
1958
Ercole e la regina di Lidia/Hercule et la reine de Lydie
(IT / FR) Pietro Francisci [et Mario Bava] ; Galatea-Lux
Compagnie Cinématographique de France, 110 min.
– av. Steve Reeves (Hercule), Sylvia Lopez (Omphale,
reine de Lydie), Gabriele Antonini (Ulysse), Primo
Carnera (Antée), Sergio Fantoni (Etéocle), Mimmo
Palmara (Polynice), Patricia Della Rovere (Pénélope),
Cesare Fantoni (Œdipe), Fulvio Carrara (Castor), Willy
Colombini (Pollux), Gino Mattera (Orphée), Walter
Grant (Esculape), Carlo D’Angelo (Créon), Andrea Fan-
tasia (Laërte, roi d’Ithaque et père d’Ulysse), Aldo Fio-
relli (Argos). –
Quittant Iolcos avec Iole, son épouse, et le
jeune Ulysse, Hercule gagne Thèbes, sa ville natale, déchi-
L’antre magique d’Omphale conçu par Pietro Francisci et son chef opérateur Mario Bava (
Ercole e la regina di Lidia
, 1958)
Omphale désire Hercule (
Ercole e la regina di Lidia
, 1958)
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