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 l'antiquité au cinéma
particulièrement menaçant et brutal. Tournage aux stu-
dios IN.CI.R.-De Paolis à Rome, à Tor Caldara, dans la
région de Naples et sur le Vésuve (titre de travail : «Her-
cule contre les Dieux »). Une recette record de 564 millions
de lires en Italie. Interrompu au milieu du tournage faute
de capitaux, le film est sauvé par American International
Pictures (Nicholson & Arkoff) qui se réserve en contrepartie
le droit de le sortir aux USA sous le titre de
Goliath and
the Dragon
. La version américaine rebaptise Hercule en
Goliath et présente en effet une scène supplémentaire com-
portant un dragon créé par Marcel Delgado (
King Kong
,
1933) et animé par Jim Danforth, séquence initialement
prévue pour un film inabouti du même titre avec Richard
Harrison et Debra Paget.
1960
Gli amori di Ercole / Le quattro fatiche di Ercole
[rééd.] /
Les amours d’Hercule
(IT/FR/DZ) Carlo Lu-
dovico Bragaglia [et Jean Josipovici] ; GSI-Contact Or-
ganisation-PIP-Orcina, 102 min. – av. Mickey Hargitay
(Hercule), Jayne Mansfield (Déjanire /Hippolyte /Mé-
garéa), Massimo Serato (Lycos), Giulio Donnini (grand
prêtre), Moira Orfe (Nemea)i, Arturo Bragaglia (Io-
laos), Barbara Florian. –
Après le meurtre de sa première
épouse, Mégaréa, par les sbires du roi d’Œnée, Hercule de-
mande des comptes à Déjanire, reine d’Œchalie et fille de
l’assassin entre-temps décédé, et s’éprend d’elle. Accusé du
meurtre d’Achéléos, prince de Mycènes, le demi-dieu cher-
che à s’innocenter, triomphe de l’Hydre tricéphale de Lerne
dans la Vallée de la Mort et succombe au philtre d’amour
d’Hippolyte, reine des Amazones qui transforme ses an-
ciens amants en arbres (des arbres qui saignent quand on
les coupe et qui finiront par étouffer la magicienne). Her-
cule lui échappe et, de retour àŒchalie, sauve Déjanire des
griffes du ministre Lycos, le véritable instigateur du meurtre
de son épouse. – Tourné à Cinecittà et au Museo della Ci-
viltà Romana de l’E.U.R. à Rome, ce péplum est coulé par
ses interprètes américains d’un ridicule consommé : Mon-
sieur Muscle (autre Mr. Universe) et Madame Mamelles,
mari et femme au civil, miment des aventures qui semblent
constamment dépasser leurs facultés intellectuelles. Errant
dans un tapis de brouillards verts, roses et jaunes, Mickey
Hargitay est mièvre et empâté tandis que Jayne Mansfield
joue « les trois amours d’Hercule » (titre de travail) la poi-
trine bombée, en s’affublant de perruques noire, violette et
rouge. Fous rires garantis. US :
Loves of Hercules
.
1961 Ø
Ercole alla conquista di Atlantide /Hercule à la
conquête de l’Atlantide
(IT / FR) Vittorio Cottafavi.
– av. Reg Park (Hercule). –
Un des meilleurs films avec
Hercule,
cf. Atlantide 5a.7.
1961
Ercole al centro della terra / Ercole contro i vam-
piri /Vampire gegen Herakles
(Hercule contre les
vampires)
(IT/DE) Mario Bava ; Achille Piazzi-SPA Ci-
nematografica-Omnia Deutsche Film Export, 91 min.
– av. Reg Park (Hercule), Leonora Ruffo (Déjanire),
Christopher Lee (Lycos), Giorgio Ardisson (Thésée),
Franco Giacobini (Télémaque), Ely Dracó [=Eleanora
Rossi Drago] (Jocaste), Ida Galli (Proserpine), Grazia
Collodi (Electre), Marisa Belli (Aréthuse, reine des Hes-
pérides), Gaia Germani (la Sybille). –
Déjanire, princesse
héritière d’Œchalie et fiancée d’Hercule, est tenue sous l’in-
fluence de son oncle Lycos, une maléfique créature vampiri-
que envoyée par Pluton sur la terre et qui occupe à présent
le trône. Envoûtée, Déjanire ne reconnaît plus personne.
Obéissant à la Sibylle et aidé de Thésée et du naïf  Télé-
maque, Hercule s’empare de la pomme d’or des Hespérides
lie dont il aime la fille Théa. Croyant Hercule disparu dans
le royaume d’Hadès, Eurysthée tente de faire empoisonner
Hyllos par sa favorite Alcinoé, mais c’est Hercule lui-même
qui échappe de peu au poison grâce à l’intervention du dieu
Echo alerté à distance par Théa. Hyllos se rend à Œcha-
lie où le satrape le condamne à avoir la tête écrasée par un
éléphant. Hercule le sauve et s’exile avec sa famille, mais
un centaure enlève Déjanire et la livre au tyran. Hercule
déclare la guerre aux dieux (une statue de Zeus s’effondre
sur lui), assiège Œchalie avec ses Thébains, détruit ses in-
vincibles murailles édifiées jadis par les Titans et délivre
son épouse, tandis qu’Alcinoé entraîne Eurysthée dans une
fosse aux serpents ...
Ce troisième
Hercule
après les deux films de Francisci (et
le premier sans Steve Reeves) baigne dans un comique vo-
lontaire que facilite une intrigue «mythologique » particu-
lièrement touffue et pleine de rebondissements. Au-delà de
son caractère éminemment distrayant, le film se veut une
réflexion amusée sur les tribulations des héros de l’Olympe,
concentration pittoresque de divinités à visage humain, trop
humain. Cottafavi retient la vision latine du mythe her-
culéen, car digéré par Rome, le mythe s’est transformé de
tragique en humoristique, le demi-dieu grec étant devenu
un personnage héroï-comique. C’est la vie de M. Muscle
au quotidien qui interpelle le cinéaste : Hercule se substi-
tue aux bêtes de somme pour labourer la terre ou déplace
seul un arbre que quatre bœufs ne parvenaient pas à déra-
ciner ... La boutade n’exclut pas l’imagination visuelle (tel
ce mouvement circulaire de la caméra de 180° qui en-
voie Hercule, devenu fou de rage, marcher sur le plafond
du temple du Cyclope), ni de jolies trouvailles (le centaure
qui surgit dans le brouillard d’un arc-en-ciel). Cet Her-
cule-là renie son père Zeus, « bête et cruel », et lui déclare
la guerre, une révolte inexistante dans le mythe. Reeves
ayant stupidement refusé d’interpréter Hercule sans Fran-
cisci au mégaphone, Cottafavi le fait remplacer par l’athlète
new-yorkais Lou Degni alias Mark Forest. Le résultat est
plaisant mais mineur, avec un Broderick Crawford (
All
the King’s Men
de Rossen,
Il bidone
de Fellini) en satrape
Jayne Mansfield en péril dans
Gli amori di Ercole
(1960)
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