6b – la rome impériale 
531
1911
La lionne d’Androclès
(FR). – av. Emile Drain (An-
droclès), Hemdey.
1911
Aux lions, les chrétiens !
(FR) Louis Feuillade ; Gau-
mont no 3625, 276 m. – av. René Navarre, Renée Carl,
Paul Sablon (Androclès). –
Un chrétien soigne un lion
blessé et celui-ci refuse de le dévorer lorsqu’ils se retrouvent
dans l’arène, d’après le récit d’Aulu-Gelle.
1912 Ø
Androclès et le lion /Androclès
(FR) Louis Feuillade.
– av. Renée Carl, Paul Sablon (Androclès).
– Le persé-
cuteur de chrétiens est ici l’empereur Néron, cf. 6b.6.1.
1952 / 53  
Androcles and the Lion (Androclès et le lion)
(US) Chester Erskine [et Nicholas Ray, Henry C. Pot-
ter] [d’apr. G. B. Shaw] ; Gabriel Pascal-RKO, 98 min. –
av. Jean Simmons (Lavinia), Victor Mature (centurion),
Alan Young (Androclès), Maurice Evans (l’empereur An-
tonin), Elsa Lanchester (Magaera), Robert Newton (Fer-
rovius), Noel Willman (Spintho), Reginald Gardiner
(Lentulus), Gene Lockhart. –
La comédie aimablement
subversive de Shaw (1913) consiste en majeure partie d’en-
tretiens entre l’empereur, l’un de ses capitaines et une dou-
zaine de martyrs chrétiens sur le point d’être suppliciés. « Si
le gouvernement décidait de jeter aux lions les individus
dont les opinions déplaisent, toutes les places du cirque se-
raient occupées, essentiellement sans doute, par des gens qui
ignorent tout des opinions en question » persifle l’auteur.
Malingre, pacifiste et un peu chrétien, son Androclès, un
petit tailleur de Brindisium, a encore plus peur de sa femme
Magaera – une mégère, en effet ! – que des grands fauves,
et il suffit qu’un lion reconnaisse en lui son bienfaiteur de
jadis et refuse de le dévorer pour que l’Eglise crie au mira-
cle. Ainsi naît la légende dorée. Pourtant adepte appliqué
de la non-violence, le colossal Ferrovius est tellement agacé
par ces imbéciles de gladiateurs qu’il les trucide tous, et se
prive ainsi de l’auréole de martyr. Quant à la belle et hau-
taine Lavinia, dont le fiancé a eu le mauvais goût de se
jeter dans la gueule du lion, elle enlacerait bien le sédui-
sant centurion païen, si l’orgueil, ce péché capital des chré-
tiens, ne l’en empêchait ... Surpris par le numéro d’Andro-
clès, l’empereur tranche dans le vif de ces contraditions et se
convertit pour la forme à la nouvelle foi. – Sept ans après le
désastre de
Caesar and Cleopatra
à Londres (cf. 6a.6.2),
le Hongrois Gabriel Pascal, expatrié aux Etats-Unis, pro-
duit une autre comédie en costumes de Shaw dont il dé-
tient aussi les droits exclusifs pour l’écran. Le premier cas-
ting laisse rêveur : Rex Harrison en César, Deborah Kerr
en Lavinia, Dana Andrews en centurion, Harpo Marx en
Androclès ! Auparavant, Pascal a même songé à Frank Si-
natra, dans une version tournée à Londres en septembre
1950. Shaw décède cette même année.
Commencé en 1951 sous la direction de H. C. Potter, avec
Jean Simmons, James Donald (centurion) et George San-
ders (César), le tournage aux studios RKO est proprement
chaotique. Potter quitte après trois jours. Plus occupé à faire
la cour à Jean Simmons (qui débute à Hollywood) qu’à di-
riger son studio, le milliardaire excentrique Howard Hu-
ghes arrête la production pour remplacer Harpo par Alan
Young, puis par Maurice Evans. Quand le travail reprend
sept mois plus tard, George Sanders et James Donald ne
«Androclès et le lion»
« Androcles and the Lion », comédie satirique de GEORGE
BERNARD SHAW (1912). L’action repose sur un épisode
que raconte Aulu-Gelle (Aulus Gellius) dans ses
Nuits At-
tiques
au II 
e
siècle (livre V, ch. XIV). Selon ce dernier,
au I 
er
siècle (peut-être sous Caligula), l’esclave Androclès
aurait été livré aux bêtes dans le Grand Cirque de Rome
pour s’être enfui de chez son maître, proconsul d’Afrique.
Il aurait été reconnu et épargné par un lion dont il avait
guéri une blessure dans les déserts de l’Afrique. L’empereur
(anonyme, nommé «César ») l’aurait gracié en lui faisant
cadeau du fauve. On retrouve une anecdote similaire dans
les
Histoires naturelles
de Pline l’Ancien. Shaw la reprend
à son compte, transforme Androclès en chrétien livré aux
fauves au Colisée et situe l’action sous le règne d’Antonin
le Pieux.
Le Colisée construit sous Vespasien et Titus avec l'or de Jérusalem
est visible dans
Androcles and the Lion
de Ch. Erskine (1953)
Androclès (Alan Young) et son ami lion, selon G. B. Shaw (1953)
s
6b.8.2
I...,521,522,523,524,525,526,527,528,529,530 532,533,534,535,536,537,538,539,540,541,...674