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 l'antiquité au cinéma
mouvoir sans encombre. Première superproduction du ci-
néma italien, et aussi le premier film dont la publicité ré-
vèle les noms du réalisateur et des interprètes. L’œuvre de
Luigi Maggi, poète et metteur en scène piémontais, aura
un retentissement considérable, engendrant un déluge de
reconstitutions historiques en Italie, mais aussi aux Etats-
Unis, où Stuart Blackton met en scène plusieurs films spec-
taculaires pour la Vitagraph.
1908
La rivale. Scene pompeiane (La rivale – scènes de vie
de Pompéi)
(IT) Gerolamo Lo Savio ; Cines, Roma,
160 m. / 8 min.
– Deux femmes, la patricienne Valeria
et une Grecque issue du peuple, se disputent l’amour du
centurion Flaminius. Il se fiance avec la seconde, et Vale-
ria, jalouse, fait enlever et enfermer sa rivale dans un sou-
terrain. Mais le centurion accourt à son aide. US :
The
Rivals. Love Drama of Pompeii
.
1909
Le martire pompeiana /Martire di Pompei (Martyrs
pompéiens /La martyre de Pompéi)
(IT) Giuseppe De
Liguoro ; SAFFI-Comerio e.C., Milano, 300 m. – av.
Arturo Padovani, Giuseppe De Liguoro. –
Une hétaïre
amoureuse d’un gladiateur. A Pompéi pendant les fêtes de
Vénus, le patricien Sava s’approprie la belle esclave Nica,
mais celle-ci aime le gladiateur Icelus et sa révolte lui vaut
flagellation et cachot. L’amie intime de Nica, Clyo, alerte
le gladiateur qui prend la prison d’assaut avec ses compa-
gnons et s’enfuit avec Nica tandis que Clyo, capturée, pé-
rit sur la croix. Icelus revient à Pompéi et tue le patricien.
GB :
Pompeian Martyr
.
1909
Patrizia e schiava / Afra / Padrone e schiava (Patri-
cienne et esclave)
(IT) Cines, Roma, 351 m. / 17 ta-
bleaux –
A Pompéi, la patricienne Marcella acquiert Afra,
une esclave noire, jadis une reine. Celle-ci s’enfuit avec des
compatriotes, enlevant la fillette de Marcella. La Romaine
affrête un navire et poursuit la fugitive pour retrouver sa
fille qu’elle récupérera avec l’aide de la déesse des mers. La
presse de l’époque admire les deux galères que la Cinès a fait
reconstruire pour le film. US :
Patricia and the Slave
.
1913
Gli ultimi giorni di Pompei (Les derniers jours de
Pompéi)
(IT) Eleuterio Rodolfi [d’apr. Bulwer-Lytton] ;
S.A. Ambrosio Film, Torino, 1958 m. / 106 min. – av.
Ubaldo Stefani (Glaucus), Fernanda Negri Pouget (Ny-
dia), Eugenia Tettoni Florio (Ione), Vitale De Stefano
(Clodius), Antonio Grisanti (Arbacès), Cesare Gani-
Carini (Apecide), Carlo Campogalliani, Ercole Vaser.
En 1913, après le succès mondial du
Quo Vadis
de la
Cines, trois firmes italiennes se livrent bataille pour pro-
duire une nouvelle mouture du roman de Bulwer-Lytton
(à présent dans le domaine public), l’Ambrosio, la Glo-
ria et la Pasquali (cf. infra). L’Ambrosio, qui a déjà porté
le sujet si rémunérateur à l’écran cinq ans auparavant, se
surpasse en mobilisant devant la caméra plus de 2000 fi-
gurants (des ouvriers des usines FIAT) et 30 lions, tandis
que le Stadium di piazza d’Armi de Turin est maquillé en
arène de Pompéi. Le reste de la fresque est tourné dans les
nouveaux studios Ambrosio à Borgo Dora (via Catania-
Mantova-Modena), sur un terrain de 25 000 m
2
. Le film
sort à Rome deux jours avant la version concurrente de la
Pasquali. Au début du récit, un vieillard, le Temps, se pro-
mène dans les ruines de Pompéi, renverse une clepsydre et
fait renaître la cité telle qu'elle était en 79. Comme tou-
tes les autres versions muettes italiennes du roman, celle-
ci ignore les chrétiens mentionnés dans le texte, en raison
des tensions politiques avec le Vatican. Glaucus n’est pas
un Athénien sensible et démocrate, mais un bon Romain
impérialiste, et ses concitoyens ne montrent pas de signes
de décadence. Le seul personnage négatif de l’intrigue est
égyptien : Arbacès, un prêtre d’Isis vil et violeur, entouré de
ses esclaves noirs. Une fois démasqué, l’éruption favorise sa
fuite de prison, mais le félon périt écrasé par la chute d’une
colonne. L’ «Oriental » cauteleux et naturellement fourbe
a payé, la noble cité a été purifiée de la contamination ra-
ciale. La politique colonialiste proche-orientale de l’Italie,
en conflit avec l’Empire ottoman (elle conquiert la Libye
en octobre 1912), se reflète dans le fait que l’Egyptien est
le seul mort que l’on voit à l’écran. Partition musicale ori-
ginale de Carlo Graziani Walter.
1913
Ione o gli ultimi giorni di Pompei
(IT) Giovanni En-
rico Vidali [et Ubaldo Maria del Colle] [d’apr. Bulwer-
Lytton] ; Pasquali Film, Torino, 2300 m. – av. Suzanne
De Labroy (Nydia), Cristina Ruspoli (Ione), Luigi Mele
(Glaucus), Giovanni Enrico Vidali (Arbacès), Ines Me-
lidoni (Julia Felix), Giuseppe Majone Diaz (Burbio),
Michele Ciusa (Caleno). –
Production rivale, également
de Turin, du film précédent, cette version est contrainte de
modifier son titre et de reprendre celui de l’opéra d’Errico
Petrella,
Jone o L’Ultimo Giorno di Pompei
(libretto de
Giovanni Peruzzini d’après Bulwer-Lytton, 1857), dont
la musique est utilisée lors des projections. Dans la course
contre la montre pour battre l’Ambrosio, la société confie
certaines scènes à un second réalisateur, Ubaldo Maria del
Colle. Tournage de 28 jours dans les ateliers Pasquali à Tu-
rin, à Pompéi où l’on filme une authentique éruption du
Vésuve, et dans l’arène de Vérone. Sous-titre :
Tentativo di
riconstruzione artistica di una pagina di vita romana
.
Partition musicale originale de Colombino Arona. US :
Pompeii
.
Affiche du film de Carmine Gallone et Amleto Palermi (1926)
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