3 – l’égypte 
91
dépasser DeMille sur son propre terrain, et soutenu concrè-
tement par le gouvernement Neguib, Hawks aurait mobi-
lisé pour un seul plan 9750 figurants, des fellahin qui tra-
vaillèrent sous un soleil meurtrier en plein mois du jeûne
du Ramadan. Parmi les assistants-réalisateurs, le jeune
Youssef Chahine. A peine arrivé au pouvoir, le président
Nasser fait interdire le film en Egypte après avoir décou-
vert que selon le scénario, la Grande Pyramide aurait pu
être conçue par un architecte étranger, en tout cas de race
blanche (peut-être même juive), car les Koushites, descen-
dants de Coush, fils de Cham, étaient des Noirs souda-
nais. Le film, budgeté à 1,7 million de $, coûte en fin de
compte 5,7 millions, mais n’en rapporte que 4,1. Le fait
que le public américain ignore presque tous les acteurs à
l’affiche, les principaux rôles étant tenus par des Anglais
(Hawkins, Collins, Justice, Hayer), peut expliquer partiel-
lement cet échec immérité. Mortifié, Hawks s’établit à Pa-
ris et reste inactif pendant plus de trois ans, avant d’enta-
mer un retour en force avec
Rio Bravo
(1958).
1957
Δ
The Story of Mankind
(US) Irvin Allen ; Warner
Bros. – av. David Carradine (le pharaon Chéops). –
L’hu-
manité est menacée par un cataclysme nucléaire. Un tribu-
nal céleste doit décider de sa survie. Le diable fait compa-
raître les « scélérats » de l’histoire humaine, dont le pharaon
Chéops, coupable d’avoir réduit la population d’Egypte en
esclavage (sic) et « construit sa Grande Pyramide, ouvrage
de folle vanité, avec le sang d’une nation ». Pour les plans
d’ensemble, Irvin Allen pille
Land of the Pharaohs
de
Hawks, autre production de la Warner (cf. 2.2).
1967-70 (tv)
La lotta dell’uomo per la sua sopravvivenza
– 2. La civilitá che nacque da un fiume / La lutte de
l’homme pour sa survie – 2. La civilisation qui na-
quit d’un fleuve
(IT / FR / RO/ EG) Renzo Rossellini
Jr., scénario, présentation et production : Roberto Ros-
sellini ; Orizzonte 2000-RAI-Logos-Studioul Cinemato-
graphic Bucuresti-Copro (RAI 14.8.70), 54 min. – av.
Piero Baldini, Renato Baldini, Salvatore Billa, Massimo
Sarchielli, Pino Caruso, Rodolfo Baldini. –
La vie quo-
tidienne dans l’Egypte antique à partir de 3000 av. JC.
Le film retrace l’organisation sociale et culturelle au bord
du Nil et les conséquences du débordement du fleuve (qui
féconde la terre ou détruit des villages) sur la mentalité re-
ligieuse. En abandonnant le cinéma de pure fiction, trop
lié aux procédés de fascination et d’illusion ainsi qu’aux
diktats des producteurs, pour un cinéma télévisuel et didac-
tique, Rossellini crée une œuvre d’information, sans com-
promission commerciale ou politique. Avec cette antholo-
gie historique en 12 parties, le cinéaste décrit et analyse (en
ayant systématiquement recours à la reconstitution histo-
rique sur place, ici en Egypte, avec des acteurs anonymes)
les étapes fondamentales de l’humanité pour édifier et par-
faire la civilisation. Une démarche passionnante (premier
épisode cf. Préhistoire 1.1).
1970
Al-Fallâh al-Fasîh (Le paysan éloquent)
(EG) Shâdi
Abdel-Salâm (et scén.) ; National Centre for Documen-
tary Films /Organisme Egyptien du Cinéma, Le Caire,
20 min. – av. Ahmad Marei (le fellah). –
2200 av. JC.
Un fellah détroussé de ses biens et de ses ânes par un offi-
cier obtient réparation auprès du pharaon grâce à son élo-
quence, le souverain étant séduit par sa langue si pure et si
poétique. Abdel-Salâm, un des rares cinéastes égyptiens à
s’intéresser sérieusement au passé pharaonique de son pays,
veut montrer par cette fable (retrouvée sur un papyrus du
Moyen Empire) la richesse culturelle sous-jacente de l’épo-
que. Directeur du Centre du cinéma expérimental au
Caire (1968), le cinéaste a été assistant-décorateur pour le
Cleopatra
de Mankiewicz et directeur artistique du
Fa-
raon
de Kawalerowicz et
La lutte de l’homme pour sa
survie
de Rossellini. Son grand projet de film sur
*Akhe-
naton
(1980-86) restera inabouti.
1985 (tv)
Esclave et pharaon
(FR/CH) PatrickMeunier ; A2-
TSR-Hamster (TSR 2.10.85, A2 26.12.85), 85 min. –
av. Luc Lavandier (le pharaon Mérikarâ), Christophe
Ratendra (Harar), Béatrice Romand (Némériti), Ber-
nard Farcy (Hounefer), François Germond (Stami), Jac-
ques Herlin, Ilan Zehavi. –
Basse-Egypte v. 2050 av. JC.
Après une déroute militaire dans le désert, le jeune pha-
raon Mérikarâ (X 
e
dynastie), fils du glorieux Khéti III, est
désemparé, sa suite décimée. Seul l’esclave-guerrier Harar,
qui lui ressemble physiquement, fait face à la situation et
le souverain accablé lui laisse même revêtir ses attributs
royaux pour sauver sa vie et son honneur au combat. Mais
témoin de la faiblesse humaine du jeune dieu vivant, Ha-
rar doit mourir. Téléfilm tourné en Israël, dans le désert de
la mer Morte et de Néguev, d’après un scénario de Gérard
Brach.
1994 (tv)
Pharaoh’s Soldiers
(GB) Phil Grabsky ; série «An-
cient Warriors », Phil Grabsky-The Learning Channel
(TLC)-Seventh Art Productions-Discovery Channel, 25
min. – av. Colgate Salsbury (narration). –
Docu-fiction
avec scènes reconstituées. Pour libérer le territoire occupé
par les Hyksos, le pharaon Kamosé (XVII 
e
dynastie) orga-
nise une armée professionnelle.
2002 (tv)
Secrets of the Great Pyramid (Le secret de la
grande pyramide)
(GB) Jonathan Stamp ; BBCtv-Dis-
covery Channey-NDR, 75 min. – av. Abdullah Mah-
moud (Nakht), Hisham Abdullah (Deba), Mohammed
Awad (Kaemah). –
Excellente docu-fiction : les étapes de
la construction de la pyramide de Chéops (avec images de
synthèse), vécues par les 1500 à 2000 ouvriers ou artisans
spécialisés – et non pas esclaves ! – du chantier de Gizèh.
Un jeune Egyptien, recruté dans son village comme beau-
coup de jeunes hommes, va y passer une partie de sa vie,
occasion d’éclairer les techniques utilisées pour cette tita-
nesque construction.
2003 (tv)
A la recherche du pharaon perdu
(FR) Pierre Stine;
Gédéon-Discovery Channey-NHK-FR3-NDR-RAI-
SRC-RTBF-FTO (FR3 5.10.03), 52 min. / 85 min. –
av. Khaled Abdelaziz (pharaon Ouserkaré), Doaa’ Teerna
(son épouse), Yousef  Ismaé (Haou-Nefer), Sohaïla Hus-
sein, Nermine Maher, Walan Sherif, Abdel El-Khawam.
Une pyramide aux pièges mortels (
Land of the Pharaohs
, 1955)
I...,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90 92,93,94,95,96,97,98,99,100,101,...674