2 – les hébreux 
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affronte victorieusement les troupes des conspirateurs qui
menacent le trône d’Israël et récupère son fils, caché dans le
tombeau des rois. Il a rendu l’âme, mais la prière des pa-
rents a un effet miraculeux et le petit prince de Saba res-
suscite. Balkis retourne dans son royaume avec lui.
Après avoir dirigé Theda Bara dans
Cleopatra
, J. Gordon
Edwards (grand-père de Blake Edwards) sauve la Fox de
la banqueroute en réalisant cette superproduction délicieu-
sement kitsch aux anciens studios Selig Polyscope à Eden-
dale, un faubourg de Los Angeles, et en extérieurs à La-
guna Beach. Le film, aujourd’hui perdu, est un triomphe
public et lance la carrière de Betty Blythe, future
She / La
déesse de feu
(1925). A demi-nue sous ses opulentes pa-
rures de perle, elle séduit ici un Salomon imberbe et dé-
pourvu de son légendaire harem (pour calmer les puritains
américains). 5000 figurants et 200 chevaux animent des
décors impressionnants, parmi lesquels une tour de David
sur trois étages (où Salomon et ses soldats se replient, assié-
gés par l’armée rebelle, et d’où Adoniyya est précipité dans
le vide). Dans l’hippodrome de Jérusalem (sic), Tom Mix,
la plus grande star du western muet, supervise, déguisé en
Arabe, le tournage d’une course de chars mouvementée, avec
une dizaine d’équipages. On le crédite notamment d’un
renversement dramatique de chariot qui est contourné de
justesse par les autres attelages (un incident repris dans le
Ben-Hur
de 1958) et des prises de vue frontales des che-
vaux exécutées au péril des opérateurs. Selon les chiffres de
la production, l’hippodrome mesurerait 400 sur 900 mè-
tres. L’archéologie sérieuse fait place à la fantaisie exotico-
baroque, présentant un mélange délirant de styles assyrien,
babylonien, égyptien et Art déco, ainsi qu’une débauche de
costumes bariolés et orientalisants. Le scénario lui-même
s’éloigne de la Bible et s’appuie sur la légende éthiopienne
pour imaginer une liaison entre les souverains, et même un
fils commun.
1921
The Temple Builders
(US) Rev. Paul Smith ; Interna-
tional Film Corporation (ICFC), San Francisco. –
Film
de la série «The Holy Bible » pour les circuits religieux mé-
thodistes : les exploits de David et de Salomon sont mis en
parallèle avec les efforts d’un éducateur pour construire une
école. Les décors bibliques sont érigés le long des Pacific Pa-
lisades à Los Angeles.
1926
Le Berceau de Dieu
(FR) Fred Leroy-Granville. – av.
Marcel Vibert (Salomon), France Dhélia (la reine de
Saba). –
cf. Genèse 2.1.1.
1951 [
The Queen Steps Out
(GB) Robert Henryson ; Carls-
brooke Prod., 19 min. – av. Terry Thomas (narrateur).
Film d’animation sur
Salomon et la reine de Saba
.]
1952
La regina di Saba (La reine de Saba)
(IT) Pietro Fran-
cisci ; Oro Films, 111 min. – av. Leonora Ruffo (Bal-
kis, reine de Saba), Gino Cervi (Salomon), Gino Leu-
rini (prince Roboam, son fils), Franco Silva (Kabael),
Marina Berti (Zimyra, princesse de Tyr), Mario Ferrari
(le grand-prêtre Ebyatar), Franco Silva (Kabael), Um-
berto Silvestri (Issachar). –
Roboam, le fils aîné de Salo-
mon et de sa femme ammonite Naama, est envoyé comme
espion dans le royaume de Saba où il sauve la vie de Bal-
kis, la fille du roi, et s’en éprend. Devenue reine à la mort
du souverain, celle-ci découvre la véritable mission de Ro-
boam et le condamne à la crucifixion. Il s’échappe, la reine
de Saba le poursuit et assiège Jérusalem avec son armée.
Grâce à une ruse, Salomon détruit les tours d’assaut des
Sabéens. Roboam capture Balkis pendant la bataille. Elle
lui avoue son amour et il l’épouse, une fois son rival, le gé-
néral félon Kabael, enterré sous les rochers de la Vallée du
Silence.
L’authentique Roboam, premier roi de Judée, succéda à Sa-
lomon en –931, mais son intransigeance et son arrogance
provoquèrent le chisme en Israël, dix tribus du Nord fai-
sant appel à Jéroboam pour l’oindre comme leur propre roi.
Comble de malchance, le pharaon Chichaq envahit Juda
et se rendit maître de Jérusalem où il pilla le Temple avant
de repartir. Roboam n’eut aucun lien avec le royaume de
Saba. Il y a donc des téléscopages énormes dans cette fantai-
sie historique assez absurde, quoique mise en scène avec un
faste apparent (l’attaque des murs de Jérusalem), et tournée
dans la réserve naturelle de Tor Caldara, au Centro Spe-
rimentale di Cinematografia ainsi qu’au Museo della Ci-
viltà Romana de l’E.U.R. à Rome (miniatures et peintu-
res sur verre ont été créées par Mario Bava). US :
Queen
Balkis, la reine de Saba, aime non pas Salomon, mais son fils Roboam dans
La regina di Saba
de Pietro Francisci (1952)
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